Fin de
session sous le signe du bâillon
Le Parti
Québécois annulera la loi
rétrograde sur les hydrocarbures
Québec, le 10
décembre 2016 – Par sens du
devoir et par respect pour les
citoyens et les groupes qui
réclamaient que leur voix soit
entendue à l’Assemblée
nationale, les députés du Parti
Québécois, dont le chef de
l’opposition officielle, le
leader parlementaire ainsi que
le leader adjoint et
porte-parole du Parti Québécois
en matière d’énergie et de
ressources naturelles,
Jean-François Lisée, Pascal
Bérubé et Sylvain Rochon, ont
mené l’exercice jusqu’au bout,
bien qu’ils en connaissaient
l’issue.
En forçant l’adoption d’un
projet de loi qui bafoue
l’acceptabilité sociale, le
gouvernement a choisi de
terminer la session en donnant
satisfaction aux pétrolières
plutôt qu’aux citoyens du
Québec. Quant à la CAQ, elle a
montré son vrai visage, en se
prononçant pour la fracturation
hydraulique et les forages
pétroliers dans les baies
gaspésiennes. Pour sa part, le
chef du Parti Québécois s’est
engagé à annuler cette loi, qui
permet l’expropriation et qui
consacre la fracturation, à son
arrivée au pouvoir en 2018.
« Ce
gouvernement se croit tout
permis. Sans remords, sans états
d’âme, il foule aux pieds le
bien commun et la démocratie.
Lorsque le Parti Québécois sera
élu, nous abolirons cette
odieuse loi sur les
hydrocarbures, chapitre 4 de la
loi sur la transition
énergétique. J’en prends
l’engagement aujourd’hui »,
a déclaré Jean-François Lisée.
« Nous
savions, évidemment, qu’au terme
des débats, et malgré la forte
opposition, le projet de loi 106
serait adopté. Or, si le
gouvernement est arrivé à ses
fins, il devrait avoir honte
d’avoir bâillonné la voix des
citoyens du Québec. Pendant ce
temps, les patients, les élèves
en difficulté, les aînés
attendent des services. Au lieu
d’utiliser les dernières heures
de cette session parlementaire
pour corriger ses nombreuses
erreurs, il a choisi de
consacrer son temps aux
pétrolières! », a de
son côté réagi Pascal Bérubé.
Rappelons que trois chapitres du
projet de loi 106 faisaient
largement consensus. Le
quatrième, sur les
hydrocarbures, suscitait quant à
lui de vives inquiétudes; les
partis d’opposition, ainsi que
des représentants des milieux
agricole, des affaires,
juridique, environnemental,
syndical, scientifique et
municipal, notamment, l’ont
vivement dénoncé. C’est pourquoi
le Parti Québécois avait
demandé, à plusieurs reprises,
que cette délicate question soit
traitée à part. En vain.
« Nous
aurions pu terminer la session
en adoptant, peut-être à
l’unanimité, la portion sur la
transition énergétique. Mais,
pour ce faire, il aurait fallu
un peu de collaboration et de la
bonne foi. Or, ce gouvernement
est complètement étranger à ces
notions, semble-t-il », a
poursuivi Sylvain Rochon. «
Plusieurs voix se sont levées,
et souvent, pour réclamer la
scission du projet de loi 106.
Malheureusement, les libéraux,
dans ce dossier, ont été égaux à
eux-mêmes : ils n’ont pas
écouté. Ils ont fait fi des
préoccupations légitimes des
Québécois pour avantager les
pétrolières, qui
s’impatientaient. J’insiste : en
vertu de cette loi, les
entreprises pétrolières et
gazières auront le pouvoir
d’exproprier des gens! »,
a-t-il ajouté.
« Tout
au long du processus, le
gouvernement libéral a fait la
preuve qu’il n’a aucun respect
pour les choix collectifs que
les Québécois ont faits et qui
privilégient les énergies
renouvelables. Le pire, c’est
que nous ne sommes pas surpris.
Nous savions que nous allions
nous retrouver devant un mur
d’intransigeance car, dès le
départ, il était tout à fait
absurde de lier, dans un même
projet de loi, la question de la
transition énergétique avec
celle des hydrocarbures.
D’autant plus que nous n’avons
même pas eu accès aux règlements
abordant la controversée
question de la fracturation, à
la base de la crise du gaz de
schiste », a conclu
le chef de l’opposition
officielle.
Aile
parlementaire du Parti Québécois |