lundi 15 février 2016

Première femme soudeuse chez Alstom Transport en Amérique du Nord
« C’est le travail de mes rêves »- Océane Girouard, 25 ans
Par Annie Bourque

À 25 ans, Océane Girouard est un bel exemple de détermination et de dépassement de soi. Cette ancienne employée chez Tim Horton’s est la première femme soudeuse chez Alstom Transport en Amérique du Nord.  Récit d’une rencontre électrisante.


La Soreloise Océane Girouard réalise son rêve. Devenir la première femme soudeuse en Amérique du Nord pour la division d’Alstom Transport.

Sur le plancher de l’usine Alstom à Sorel-Tracy, la jeune femme est méconnaissable sous son casque et ses lunettes de protection. Elle se penche, attentive au moindre détail. Puis, les flammes éclatent sous son jet.

Avant d’exercer ce métier non-traditionnel, Océane a d’abord cherché sa voie comme de nombreux jeunes. Elle a entrepris des études spécialisées en danse au Cégep de Drummondville qu’elle abandonne en cours de route. Elle songe alors à devenir agent de voyages. « Je souhaitais trouver un métier et surtout faire quelque chose que j’aime », dit-elle.

Sa mère, Dominique Goulet, gestionnaire de contrats chez GE (General Electric), anciennement Alstom l’encourage à suivre des cours en soudure au Centre de formation professionnelle Sorel-Tracy. Une formation qui exige 1800 heures de cours échelonnés sur une période de 18 mois.

« La note de passage est de 80 % et j’ai dû reprendre deux examens », explique la jeune femme.

Persévérance

Durant la formation, elle apprend les cours théoriques qui se conjuguent à une intense pratique. Ce nouvel apprentissage exige de la patience. Parfois, le découragement n’est pas loin. « J’ai travaillé fort à l’école. Je redoublais d’efforts quand j’étais sur le point de me décourager. »

Sa professeure au CFP de Sorel-Tracy, Andrée-Anne Martin se souvient d’Océane. « Elle était très exigeante envers elle-même. C’était une élève avec une bonne attitude, assidue et perfectionniste. »


Océanne Girouard s’est habituée à son travail de soudeuse qui exige dextérité, concentration et une grande forme physique.

Un rêve

Aujourd’hui, Océane est heureuse dans son nouveau poste. « J’aime mon travail qui est très sécuritaire. Je travaille dans une usine propre et bien entretenue. »

Quel est son conseil aux autres filles qui aimeraient suivre ses traces ? « Tout est dans l’attitude », répond-elle. Les femmes doivent faire preuve de persévérance et surtout éviter «de péter sa coche après un morceau. »

Comment réussit-elle à travailler dans un monde d’hommes ? « Il faut être capable de mettre ses limites », dit-elle. Un bon sens de l’humour aide aussi prendre du bon côté les insinuations et les plaisanteries masculines.

Un atout dans l’entreprise

Rencontré sur place, son superviseur Normand Côté estime que la présence d’une femme est un aout à l’usine de Sorel-Tracy. « Océane a du chien. Si elle manque une pièce, elle tient à se reprendre et ne veut surtout pas que quelqu’un d’autre le fasse à sa place. »

Visiblement, Océane adore son travail. Au moment de l’entrevue, les employés entreprenaient un véritable marathon d’heures supplémentaires exigé par le contrat de boggies du nouveau métro de Montréal. Rêve-t-elle de fonder une famille ?, lui demande-t-on. « Pour l’instant, ce n’est pas ma priorité, mais je dis pas non. »

Face à ce surplus de travail, Océane s’entraîne le soir et s’impose une rigoureuse discipline. Son enthousiasme est contagieux. On rêve tous d’avoir une telle collègue à nos côtés. Normal. « J’ai la job de ma vie! », s’exclame-t-elle.

Peu de femmes soudeuses

-Au Canada, on compte seulement 4,8 % de femmes soudeuses.  Source : www.servicecanada.gc.ca

-Salaire moyen dans les PME : 17 $ de l’heure.

-Salaire les grandes entreprises : À compter de 30 $ de l’heure.

-70 élèves -dont 4 filles- étudient la soudure au Centre de formation professionnelle de Sorel-Tracy.

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