lundi 13 juin 2016
Sorel-Tracy
veut adhérer au Mouvement
Vélosympathique de Vélo Québec
La nouvelle
configuration du réseau cyclable
de Sorel-Tracy, beaucoup plus
sécuritaire, affirme Vélo Québec
Par Hélène
Goulet
Alain
Ferland et Paul Franche, membres
du Réseau cyclable de la
Sauvagine, Lucie Lanteigne,
directrice générale de Vélo
Québec, Pierre Dauphinais,
directeur du service de
l'aménagement urbain de
Sorel-Tracy, ainsi que le maire
de Sorel-Tracy Serge Péloquin.
Photo Hélène Goulet
Contrairement à ce que bon
nombre de citoyens peuvent
penser, la nouvelle
configuration du réseau cyclable
de Sorel-Tracy, qui privilégie
maintenant les voies
unidirectionnelles, sont plus
sécuritaires que les anciennes
voies bidirectionnelles, affirme
la directrice générale de Vélo
Québec Lucie Lanteigne.
Cette dernière était de passage
à Sorel-Tracy le 12 juin, à
l’invitation de la municipalité
qui souhaite obtenir cette année
la certification Vélosympathique
émis par l’organisme qu’elle
représente.
Le Mouvement Vélosympathique,
adapté de programmes similaires
américains, a pour objectif de
permettre à une municipalité,
une entreprise ou une
organisation de faire la
promotion du cyclisme et de
développer une culture du vélo
qui mise sur un mode de vie
actif de la population.
Le maire de Sorel-Tracy, Serge
Péloquin, a fait savoir que
c’est à l’occasion des
«Randonnées du maire», activités
tenues l’été dernier et l’été
précédent, qu’il a constaté la
forte croissance de la pratique
du vélo.
«La Ville voit des avantages
indéniables en matière de santé
et de condition physique pour la
population.»
Selon M. Péloquin,
l’adhésion au Mouvement
Vélosympathique constitue une
suite logique aux efforts de la
Ville afin d’améliorer son
réseau cyclable et poursuivre
son expansion. À cet égard, il a
fait savoir que le territoire
desservi par les pistes
cyclables passera de 60 km à 100
km au cours des trois prochaines
années. M. Péloquin se dit
assuré que d’ici peu de temps,
les citoyens vont apprécier les
changements qui auront été
apportés.
«Nous
sommes très heureux que la Ville
de Sorel-Tracy, qui se démarque
pour son dynamisme et sa volonté
d’encourager le transport actif,
dépose sa candidature au
Mouvement Vélosympathique»,
a de son côté déclaré Mme
Lanteigne. «Ce programme de
certification vise à accompagner
la municipalité à développer une
réelle culture du vélo dans son
milieu», a-t-elle ajouté,
faisant savoir du même coup
qu’un Québécois sur deux fait du
vélo.
«Plus de 2,7 millions de
Québécois pratiquent le vélo
plus d’une fois par semaine.
Plus du tiers des travailleurs
qui travaillent à moins de 5 km
de leur lieu de travail
utilisent leur vélo. Le vélo
n’est pas une mode, mais une
réelle alternative de transport»,
a-t-elle affirmé.
Cette certification s’axe autour
de cinq leviers – les 5-E - que
sont l’environnement
(aménagement, infrastructure),
l’éducation (pour les jeunes),
l’encouragement (la motivation à
bouger), l’encadrement
(réglementation, respect et
cohabitation cyclistes, piétons
et automobilistes) et, enfin,
l’évaluation (planification,
vision).
Une initiative
du Réseau cyclable de la
Sauvagine
L’adhésion au
Mouvement Vélosympathique est
d’abord une initiative du Réseau
cyclable de la Sauvagine,
organisme dont une des missions
est l’entretien et le
développement du réseau cyclable
régional. Selon son porte-parole
Alain Ferland, l’organisme a
aussi pour mandat de développer
la pratique du vélo.
«Et en
ce sens, ce n’est pas suffisant
de dire aux gens, prenez vos
vélos, ça prend aussi un plan de
développement. Pour ce faire,
nous avons rencontré les élus
municipaux afin de sonder leur
volonté d’embarquer dans ce
projet, car il est essentiel que
la Ville soit impliquée»,
a-t-il indiqué.
L’imposant formulaire
d’adhésion, qui compte 89
questions (en plus de
sous-questions) et qui sera
rempli par un comité créé à cet
effet permettra d’obtenir un
portrait très précis de la
réalité soreloise en matière de
cyclisme – infrastructures,
activités de sensibilisation et
programmes de, formation pour
les jeunes existants, le
cyclisme et la santé, etc.
Certaines des questions sont
très pointues, comme par exemple
:
«Combien existe-t-il de supports
à vélos dans la ville, près des
institutions scolaires et
municipales, dans les parcs,
dans les entreprises privées,
les commerces, etc. ? Sont-elles
aux normes ? »
Outre M. Ferland, le
comité local est également formé
de Paul Franche et de Pierre
Dauphinais, directeur du service
de l’aménagement urbain de la
Ville de Sorel-Tracy.
La sécurité des pistes
cyclables
Par ailleurs, le tracé des
nouvelles pistes cyclables, qui
a suscité de nombreux
commentaires depuis son
implantation, est beaucoup plus
sécuritaire, soutient Mme
Lanteigne. D’abord, a-t-elle
précisé, la transformation des
voies bidirectionnelles en voies
unidirectionnelles vise en
premier lieu à répondre aux
normes de sécurité actuelles.
Selon elle, les voies
bidirectionnelles étaient
davantage dangereuses aux
intersections, à cause des
nombreux éléments à surveiller,
tant pour le cycliste que pour
l’automobiliste, ainsi que par
un champ de vision réduit.
Par ailleurs,
a-t-elle fait remarquer, les
études ont démontré que l’impact
d’un face-à-face cycliste –
automobiliste était beaucoup
plus critique pour le cycliste
blessé qu’un impact similaire
(vitesse) lorsque les deux
circulent dans le même sens.
Dans ce dernier cas, les chances
de survie d’un cycliste montent
jusqu’à 95 %.
«Les
voies bidirectionnelles créent
une fausse impression de
sécurité, mais sont beaucoup
plus dangereuses», conclut Mme
Lanteigne, qui précise par
ailleurs qu’aucune des
municipalités ayant déjà adopté
des tracés unidirectionnels ne
voudraient «retourner en
arrière».
«C’est
un changement important
d’habitudes»,
reconnaît-elle cependant,
estimant toutefois que les
inconvénients suscités par les
changements sont de nature
temporaire.
Par ailleurs, a fait valoir
Pierre Dauphinais, il y a
également une fausse impression
de sécurité lorsque les lignes
de la piste sont situées à
gauche de la section de
stationnement pour les voitures,
plusieurs cyclistes craignant
que les conducteurs ouvrent leur
portière lors de leur passage.
«Ça ne
change rien puisque le cycliste
doit passer à côté des voitures,
qu’il y ait un tracé ou non. Au
contraire même, l’automobiliste
ayant vu les lignes sera
davantage vigilant et regardera
en arrière pour voir si un
cycliste s’en vient»,
croit-il. Il a également fait
savoir que la seule plainte
majeure reçue par la Ville
concernant les changements est
relative au stationnement dans
la rue, une problématique
concentrée sur un court tronçon
du chemin St-Roch.
Rappelons que les modifications
du réseau cyclable municipal ont
été effectuées suite au dépôt du
Plan de mobilité active commandé
par Sorel-Tracy à Vélo Québec.
Ce plan prévoit des
améliorations du réseau qui
nécessiteront des
investissements au cours des
prochaines années.
La Ville, qui se dit consciente
qu’il s’agit d’un changement
important pour les usagers de la
route, demande leur
collaboration afin de respecter
la nouvelle signalisation. Le
lignage des nouvelles pistes
cyclables de même que
l’effacement des anciennes
lignes devraient se terminer
d’ici la fin juin.
Bandes cyclables
La bande cyclable,
d’une largeur de 1,5
à 2 m, est une voie
réservée aux
cyclistes et
aménagée à même la
chaussée, à la
droite des voies de
circulation
automobile. On la
trouve en milieu
urbain, dans des
rues où la limite
est de 50 km/h ou
moins. La bande
cyclable n’est
jamais
bidirectionnelle,
car la séparation
par le marquage
n’offre pas une
sécurité suffisante
aux cyclistes qui
circuleraient à
contresens des
automobilistes. La
bande cyclable avec
stationnement d’une
largeur de 1,5 à
1,75 m, est aménagée
entre le
stationnement et les
voies de
circulation.
Chaussée
désignée
La chaussée désignée
est une rue ou une
route officiellement
reconnue comme voie
cyclable que les
automobilistes
partagent. La
présence de
cyclistes en plus
grand nombre que sur
les voies
environnantes est
signalée par un
panneau comportant
un vélo et une
automobile ainsi que
par le marquage de
la chaussée à l’aide
du symbole du vélo
et de chevrons ou
d’une flèche.
Voies
cyclables
unidirectionnelles
Toutes les voies
cyclables seront
implantées de chaque
côté de la voie
routière afin que
les cyclistes
roulent toujours
dans le même sens
que la circulation.
Les voies
unidirectionnelles
augmentent la
sécurité des
cyclistes et offrent
une meilleure
continuité du
réseau. |
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