lundi 20 juin 2016
CISSS de la
Montérégie-Est
Le ciel est un
peu moins rose dans les lunettes
des employés
Par Stéphane
Martin
Micheline
Charron, présidente du syndicat
du personnel de bureau, des
techniciens et des
professionnels de
l’administration
Il y a un peu
plus d’un mois, la haute
direction du Centre intégré de
santé et de services sociaux (CISSS)
de la Montérégie-Est rencontrait
les médias pour faire le point
sur la restructuration du
réseau. (Voir texte :
http://www.soreltracy.com/016/mai/19m.html
)
La semaine dernière, ce fut au
tour de différents syndicats de
nous dresser un portrait de la
situation. Si tout semble aller
pour le mieux selon la
direction, les employés
syndiqués tiennent un autre
discours.
« Pour
l’instant, il n’y a aucune
amélioration. Il n’y a rien qui
a changé à l’interne. Il se fait
énormément d’heures
supplémentaires, on manque de
personnel. On a des préposés qui
font 3 ou 4 temps
supplémentaires par semaine, et
c’est tout le temps comme ça, il
n’y a rien de temporaire
là-dedans », lance le
président syndical du personnel
paratechnique, de services
auxiliaires et de métiers,
Patrick Dusseault.
Cette tranche de
syndicat s’occupe, entre autres,
des auxiliaires à domicile, des
préposés aux bénéficiaires et du
service d’entretien. Selon la
secrétaire-trésorière, le temps
supplémentaire demandé aux
employés est responsable d’un
bon nombre d’absences pour cause
de maladie.
« Les
chiffres parlent d’eux-mêmes,
dans le dernier mois c’est 62
personnes sur 500 employés de
notre catégorie qui sont en
arrêt de travail. La plupart le
sont pour épuisement. Les
personnes qui manquent ne sont
pas remplacées, donc les
employés sont épuisés, ils n’ont
pas d’aide et tombent en arrêt
de travail. C’est le côté
psychologique qui est atteint »,
affirme Pascale Poulin.
Du côté du
syndicat du personnel de bureau,
des techniciens et des
professionnels de
l’administration, le tableau ne
semble pas plus rose.
«
Présentement nous vivons le
processus de la régionalisation
de la paye vers la
Montérégie-centre. Ces
travailleurs n’ont pas perdu
leurs emplois, car ils sont
transférés. Ils perdent
cependant une qualité de vie.
J’ai deux jeunes familles qui
sont obligées de déménager. Ils
font une croix sur la vie qu’ils
ont actuellement, ils mettent
leurs maisons en vente et
quittent la région. C’est toute
leur vie sociale qu’ils laissent
derrière. La charge de travail
sera aussi différente. Ici, ils
étaient 4 employés pour faire 1
500 payes. Maintenant ils
devront se partager 32 000 payes
à 64 employés. Il faut prévoir
aussi la régionalisation de
l’informatique. Tous nos
techniciens en informatique
devront se mettre à voyager dans
la Montérégie »,
déplore la présidente,
Micheline Charron.
Un bain par
semaine
Les représentants
syndicaux rencontrés n’ont pas
voulu commenter le dossier des
ainés qui n’ont droit qu’à un
bain par semaine en CHSLD.
Cependant, ils confirment que la
Montérégie n’échappe pas à la
problématique vécue ailleurs en
province. À Sorel-Tracy, une
entreprise privée a vu le jour
pour pallier à la situation.
Depuis peu,
Audrey Péloquin utilise les
installations des centres afin
d’offrir des bains et différents
soins aux résidents des CHSLD.
Cette dernière a travaillé un
certain temps dans le réseau
public avant de démarrer son
entreprise privée.
«
J'étais tannée d'être à la
course avec chacun des patients,
de ne pas pouvoir leur offrir
plus de temps. Ce sont des
humains eux aussi. Ils ont
besoin de contact, et certains
n'ont même pas de visite. Là,
j'ai le temps que je veux bien
leur accorder »,
explique celle qui a démarré
l’entreprise À vos soins.
Selon Madame
Péloquin, les gens n’hésitent
pas à débourser pour augmenter
le confort de leurs proches.
« Pour
l'instant, c'est 40$ pour un
bain, qui dure environ 50-60
minutes. On lave les cheveux, on
coupe les ongles des mains, on
peut les crémer, mettre de la
poudre et ils ont du temps pour
tremper dans le bain et relaxer
».
Dominique
Lefebvre, vice-présidente à la
mobilisation et vie syndicale,
Nancy Cartier, vice-présidente
aux griefs et litiges, Patrick
Dusseault Président et Pascale
Poulin, secrétaire-trésorière du
syndicat du personnel
paratechnique, de services
auxiliaires et de métiers.
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