jeudi 09 juin 2016
Sainte-Anne-de-Sorel
Un dossier
remontant aux années 60 est sur
le point de se régler
Par Stéphane
Martin
Les représentants
de la municipalité de
Sainte-Anne-de-Sorel étaient
présents mercredi à l’Assemblée
nationale afin de se faire
entendre devant la Commission de
l’aménagement du territoire. Le
but de l’exercice était
d’obtenir un projet de loi
d’intérêt privé afin que la
municipalité puisse reprendre
possession de certaines terres
abandonnées depuis des
décennies.
En effet, au
début des années 60, un
promoteur a morcelé 12 terres
agricoles en plus de 750 petits
lots et les a vendus
principalement aux États-Unis.
Cet homme faisait miroiter à ses
acheteurs qu’il s’agissait d’un
très bon placement pouvant leur
rapporter plus de 600 fois leurs
investissements. Il brandissait
des documents et des coupures de
journaux qui parlaient de la
construction d’un immense parc
industriel dans la région de
Sorel et de la transformation de
la rivière Richelieu en voie
maritime vers New York.
Au fil des ans,
plusieurs propriétaires ont
déchanté et abandonné ces
terrains. Ils ont cessé de
donner signe de vie et de payer
les taxes municipales et
scolaires.
« À ce jour, on compte plus
de 500 propriétaires inscrits,
de ce nombre, plusieurs ont déjà
abandonné leurs terres. Ce
nombre augmente chaque année en
tenant compte de l’âge avancé
des propriétaires de ces lots.
Ces terrains délaissés sont
situés en zone entièrement
agricole et boisée à environ 20%
», explique le maire
Michel Péloquin.
Lors de
l’examen, le ministre Martin
Coiteux s’est dit sensible à la
situation vécue par la
municipalité de
Sainte-Anne-de-Sorel.
Or, pour
administrer ces terrains
désertés, la municipalité doit
tout de même les évaluer et
transmettre les comptes de taxes
foncières aux propriétaires. La
commission scolaire doit
effectuer la même procédure
administrative, sachant à
l’avance qu’ils reviendront à
l’expéditeur avec la mention
« inconnu à cette adresse »
ou « ignoré par le
destinataire ».
« La
municipalité estime à un coût de
plus de 20 000$ par année pour
gérer, sans espoir de retour,
ces 500 comptes de taxes dont le
montant varie entre 0,90$ et
3,60$. L’affranchissement postal
s’élève à 1,20$ par envoi aux
États-Unis. La procédure de la
vente d’immeubles pour défaut de
paiement de taxes foncières a
été exclue, considérant les
frais élevés, soit environ 500$
par terrain, qui ne trouvera pas
preneur, et dont l’évaluation
municipale varie de 100$ à 400$
», poursuit Monsieur
Péloquin.
C’est donc dans
le but de mettre fin au
gaspillage de fonds publics que
la municipalité de
Sainte-Anne-de-Sorel rencontrait
la Commission de l’aménagement
du territoire afin de faire
adopter un projet de loi privé.
L’exercice était piloté par le
député de Richelieu, Sylvain
Rochon qui se réjouit que chacun
des articles du règlement ait
été adopté à l’unanimité. Il ne
restera qu’à franchir l’étape de
l’adoption en Chambre et cette
histoire sera du passé.
Ce genre de
coupure de journal laissait
sous-entendre de gros profits
aux acheteurs de lots de terrain
à Sainte-Anne-de-Sorel.
|