jeudi 03 mars 2016
Démantèlement des
services de garde éducatifs à
contribution réduite
La CSN
en campagne pour la défense du
réseau québécois
Sorel-Tracy, le
1er mars 2016. - La bataille
pour la défense des services de
garde éducatifs doit se
poursuivre. C’est le message que
livrent le Conseil central de la
Montérégie, la Fédération de la
santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
et la Fédération des employées
et employés de services publics
(FEESP-CSN). Ils lancent une
campagne régionale d’information
et de sensibilisation auprès des
parents et de la population sous
le thème Un réseau qui fait
grandir! À l’instar d’autres
régions, ils veulent obliger le
gouvernement Couillard à cesser
ses attaques contre les services
de garde et, notamment, à
réinvestir pour en assurer la
qualité.
Fin de la tarification
unique et choc tarifaire
«
Depuis des années, le réseau des
services de garde éducatifs à 5
$, puis à 7 $, est mis à rude
épreuve, explique Annette
Herbeuval, présidente du Conseil
central de la Montérégie - CSN.
C’est encore plus vrai
aujourd’hui en raison des
politiques d’austérité du
gouvernement libéral alors qu’il
a imposé, sans débat, des
hausses tarifaires sans
précédent, mettant en cause
l’universalité et
l’accessibilité aux services de
garde si chèrement acquise au
Québec ».
En CPE et en milieu familial
régis, la contribution parentale
est passée de 7 $ par enfant par
jour, en 2014, à un maximum de
20 $ en 2015, notamment en
raison de la modulation des
tarifs selon le revenu familial.
C’est ce que les parents vont
bientôt découvrir en faisant
leur rapport d’impôt. En milieu
scolaire, la contribution est
passée durant la même période de
7 $ à 8 $. C’est sans compter
que le gouvernement a procédé,
depuis le 1er janvier dernier, à
l’indexation de tous les tarifs,
entraînant des hausses chaque
année.
Un parti pris pour les garderies
privées
Au fils des ans, les
gouvernements libéraux
successifs ont mis en place des
mesures pour favoriser le
développement de garderies
commerciales : pour certaines,
en leur accordant des places à
contribution réduite et, pour
d’autres, par le biais de la
bonification du crédit d’impôt
versé aux parents pour frais de
garde. En 2003, les garderies
commerciales représentaient 16 %
du total des places régies,
contre 35 % aujourd’hui.
Des compressions sans
précédent
« Ce
n’est pas l’entente intervenue
récemment avec les associations
de CPE et de garderies privées
sur les compressions budgétaires
et la refonte du financement des
services de garde qui va changer
les choses, affirme France
Laniel, présidente du Syndicat
des travailleuses et
travailleurs en petite enfance
de la Montérégie-CSN. Ce sont
les parents et leurs enfants,
ainsi que les travailleuses et
travailleurs qui vont encore en
payer le prix, notamment en
raison des impacts sur la
qualité des services. Sans
oublier que les dernières
diminutions de budgets ont eu
des effets dramatiques sur les
conditions de travail des
éducatrices ».
Ainsi, en CPE : diminution des
heures consacrées à
l’alimentation, à la
désinfection et à l’entretien
sanitaire, à l’accompagnement
des enfants aux besoins
spécifiques ainsi que
non-remplacement du personnel.
En milieu familial reconnu :
baisse des ressources dédiées à
l’aide pédagogique et à l’aide
aux enfants ayant des besoins
spécifiques. En milieu scolaire
: réduction des achats de
matériel ainsi que du temps de
planification et de préparation
au détriment de la diversité des
activités offertes aux enfants.
«
Assez, c’est assez! dit pour sa
part Karine Morisseau,
présidente du syndicat des RSG
de la Montérégie. Nos
travailleuses vivent déjà les
effets des compressions
précédentes. On voit les enfants
déserter nos milieux. On a droit
à un maximum de 6 enfants, et
lorsqu’un enfant part, l’impact
est important. Ce sont les
revenus qui diminuent, alors que
les charges, elles, restent les
mêmes. Sans compter qu’on a
perdu l’aide pédagogique, qui
nous apportait beaucoup. »
« Ce
gouvernement a des comptes à
rendre, poursuit Jacques
Lanciault, président du Syndicat
du personnel de soutien des
Hautes-Rivières. Nous allons
nous battre pour que soient
rétablis les principes d’équité
qui ont été à la base des
services de garde éducatifs à
contribution réduite il faut
restaurer une tarification
unique, universelle et
accessible pour tous, et mettre
fin aux compressions totalement
injustifiées. ».
Source : CSN |