dimanche 16 octobre 2016
Les
travailleuses en petite enfance
en colère
À quand le téléthon pour
financer notre réseau de service
de garde, monsieur Proulx ?
Brossard, le 12
octobre 2016 – Les travailleuses
des centres en petites enfances
sont plus qu’outrées de voir
comment se comporte notre
gouvernement en terme de
financement du réseau. Elles ont
été nombreuses à manifester leur
mécontentement et la bataille
est loin d’être terminée. Depuis
l’annonce de coupures de 120 M$,
c’est plus de 90 % des CPE de la
Montérégie qui ont été touché
par les coupures.
La présidente du syndicat France
Laniel nous dit :
« On
reçoit des appels chaque jour,
les travailleuses sont à bout de
souffle et elles sont en colère
et on les comprend. Ce qui est
le plus aberrant, c’est que
gouvernement a annoncé un retour
partiel des sommes coupées (60
M$) aux employeurs, afin de les
soutenir financièrement si
jamais les travailleuses
congédiées s’avéraient de
contester le congédiement. On
coupe dans les services, mais on
finance les employeurs afin de
faire taire toute forme de
contestation, où est la logique,
M. le ministre ? »,
s’indigne Mme Laniel.
Cette situation est
préoccupante. C’est à se
demander si le gouvernement
Couillard souhaite réellement
soutenir le réseau des services
de garde. On sent une tendance
vers la privatisation du réseau
sans le nommer publiquement. Les
parents doivent payer plus cher
pour un service qui lui, diminue
en qualité. Longtemps, les
éducatrices n’ont pas souhaité
s’exprimer ouvertement sur la
question, très soucieuse de la
qualité de leur travail, elles
ont plutôt choisi de doubler
d’effort. Mais les travailleuses
sont maintenant épuisées et à
bout d’imagination pour ne pas
que les enfants en souffrent.
Elles en ont assez de devoir
assumer les faux pas d’un
gouvernement austère. Les
enfants n’ont pas à payer le
prix dur, ils sont le futur et
représentent notre plus
précieuse richesse.
Les éducatrices
ne sont pas les seules à décrier
les effets des coupures. Au
niveau de la cuisine par
exemple, les coupures ont pour
effet entre autres, une
diminution des produits frais
ainsi qu’une disparition
graduelle des produits faits
maison. C’est donc en termes de
qualité des menus offerts que
l’effet est remarqué. Au niveau
des postes à la désinfection,
c’est dans la fréquence que l’on
remarque le plus de relâchement.
Effectivement, alors qu’il se
faisait autrefois tous les
jours, maintenant, c’est à temps
perdu qu’on le fait. Cela
occasionne donc une propagation
des virus et infection plus
probable. Puisqu’il n’y a pas
assez d’argent dans l’enveloppe,
l’employeur supprime ce poste.
« Les enfants en payent
inévitablement le prix », nous
dit Nancy Rodier,
vice-présidente du syndicat des
travailleuses et travailleurs en
petite enfance de la Montérégie
– CSN.
« Avant, les ratios étaient
calculés par groupe d’âge et
répartis par le nombre
d’éducatrices. Maintenant, on
calcule le nombre total
d’enfants dans le CPE. C’est
clair que cette façon de faire
occasionne une surcharge pour
les travailleuses. Prenons
l’exemple du matin, avant nous
avions quatre éducatrices et
maintenant, quand on est
chanceux, il y en a trois.
Résultat : c’est comme jouer à
la « chaise musicale » des
locaux. Le parent doit se
promener d’un local à un autre
pour trouver une place où
laisser son enfant. Bonjour la
stabilité ! ».
C’est dans le cadre de ces
coupures que les travailleuses
et travailleurs du STTPEM – CSN
comptent tenir des soirées
casseroles afin de marteler leur
message. Les coupures c’est
assez ! Elles invitent par
ailleurs l’ensemble de la
communauté à se joindre à elles
afin de témoigner de
l’indignation généralisée.
Assez, c’est assez !
Le syndicat des travailleuses et
travailleurs en petite enfance
de la Montérégie – CSN regroupe
quelque 1700 membres répartis
dans plus de 50 CPE et garderies
privées. Le syndicat est affilié
à la Fédération de la santé et
des services sociaux – CSN, qui
représente plus de 10 000
travailleuses du réseau de la
petite enfance, au conseil
central de la Montérégie, qui
représente plus de 30 000
travailleuses et travailleurs et
à la confédération des syndicats
nationaux (CSN), qui compte au
total plus de 300 000
travailleuses et travailleurs,
et ce, tant dans les secteurs
privé que public.
Renseignements :
Magalie Nazaire-Péloquin
Téléphone : 450 371-1433
Courriel :
magalie.nazaire-peloquin@csn.qc.ca
Source :
Conseil central de la Montérégie
– CSN |