mardi 18 octobre 2016
Une dizaine
d’organismes présents pour nos
démunis
Quand
manger est un besoin vital
Par
Annie Bourque
« Il y a
aussi mes adultes
oubliés qui ne sont
ni sur le marché du
travail ni sur le
bien-être social et
qui ont peut-être
vécu une grosse
dépression
»-Marie-Josée Avrill,
directrice de la
Porte du Passant |
L’espace d’une
heure ou deux, on aurait dit que
le soleil du midi réchauffait le
Carré Royal, hier à Sorel-Tracy.
Trois conseillers municipaux
Dominique Ouellette, Jocelyn
Mondou et Alain Maher servent
aux gens une tasse de soupe
fumante.
L’organisatrice communautaire
Émilie Bourassa, Marie-Josée
Avrill de la Maison la Porte du
Passant, Brigitte Berger, des
Ateliers Je suis Capable et Gil
Émil Laflamme de G.E.S.T. «
Groupe d’entraide Sorel-Tracy)
Crédit: Annie Bourque
Tout près, on
remarque la présence de Brigitte
Berger, des Ateliers Je suis
Capable et Isabelle Chartrand du
Marché Urbain. Toutes deux sont
membres de « La Table de
concertation locale en sécurité
alimentaire qui organise cet
événement « Prendre une soupe au
Parc. »
Gentiment, elles m’indiquent la
responsable, Émilie Bourassa qui
est aussi organisatrice
communautaire au Centre intégré
de santé et de services sociaux
de la Montérégie-Est.
Qui fait donc partie de cette
Table ?, lui demande-t-on.
« Il
s’agit d’une dizaine
d’organismes * qui travaillent
pour favoriser l’accès à
l’alimentation »,
explique Émilie.
De belles initiatives
Certaines de leurs initiatives
méritent d’être soulignées.
Depuis trois ans, par exemple,
le Marché urbain aide à créer
des jardins dans les zones
urbaines. Ainsi, des citadins
peuvent manger de beaux légumes
frais durant la saison estivale.
D’autres organisations comme la
Porte du Passant dirigée par
Marie-Josée Averill apportent
une aide concrète et
inestimable.
Une centaine de personnes
« Nous
avons une centaine de personnes
qui viennent régulièrement
cogner à notre porte »,
illustre-t-elle. Moi, ce qui me
fait de la peine, ce sont ceux
qui ne nous connaissent pas. »
Ces gens viennent chercher un
repas réconfortant et aussi un
milieu de vie. « Parfois, ils
n’ont pas de téléphone. On
s’occupe de leurs suivis
médicaux et on leur facilite
l’accès à Internet. »
La Maison du Passant est
présente dans neuf écoles. On y
sert aussi des repas sur place.
« Il ne
faut pas se gêner pour demander
de l’aide. Certains viennent
faire du bénévolat et en
échange, ils reçoivent un repas
gratuit. »
De
gauche à droite, Isabelle
Chartrand du Marché Urbain, les
conseillers Alain Maher, Jocelyn
Mondou et Dominique Ouelette.
Crédit: Annie Bourque
« Mes adultes oubliés »
Quand on lui demande de nous
décrire le portrait de la
pauvreté, Marie-Josée s’emporte
presque.
« Il n’y en a pas de
portrait, martèle-t-elle. Ce
sont parfois deux parents qui
ont perdu leur job en même
temps. Certains sont sur la
Curatelle publique en raison de
problèmes mentaux. D’autres sont
des étudiants qui viennent de
l’extérieur de la région. »
« Il y
a aussi ce que j’appelle « mes
adultes oubliés » qui ne sont ni
sur le marché du travail ni sur
le bien-être social et qui ont
peut-être vécu une grosse
dépression. Parfois, la famille
les rejette en raison de cheveux
gras ou de l’absence de
maquillage. »
Soulager la pauvreté
Puis, Émilie me présente Gil
Émil Laflamme de G.E.S.T. qui
signifie Groupe d’entraide
Sorel-Tracy. Sa mission ?
Soulager la pauvreté en
pourvoyant aux besoins primaires
de nourriture. Des paniers sont
offerts à Noël.
À la rentrée scolaire, par
exemple, des jeunes reçoivent
des sacs à dos, effets
scolaires, vêtements.
« Les
gens, dit-il, sont fragilisés
par les circonstances de la vie.
Ils viennent acheter l’épicerie
chez nous qui revient moins
cher, soit 10 $ pour un adulte
ou 15 $ pour deux personnes. »
Rêver d’un monde meilleur
La conclusion revient à
Marie-Josée. Elle prend
l’exemple de l’entraide qui
prévalait chez les familles
nombreuses.
« Dans
les grosses familles de 12 -13
enfants, si le plus jeune
connaissait des problèmes, le
plus vieux l’aidait.
Aujourd’hui, nos organismes
doivent suivre cet exemple. On
n’a pas le choix. »
«
Parce que manger est un besoin
vital », ajoute
Émilie Bourassa.
Ce qui ressort…
-L’économie ne va
pas bien à
Sorel-Tracy. Il faut
mieux intégrer les
gens à l’emploi. Un
must.
-Le nombre
d’analphabètes âgés
de 40 ans est une
réalité dans la
région.
-Le prix exorbitant
des aliments ne
parvient pas à
nourrir la
population de façon
équitable.
Nota Bene
-Rencontré la
dynamique Sylvie
Ouellette du Centre
communautaire
L’Arc-en-ciel de
Saint-Ours. Les
aînés ont rarement
envie de manger.
- Souvent, ils ont
cuisiné toute leur
vie. Le service de
Popote roulante,
lancé en janvier
2016 dans huit
villes de la région
compte dorénavant 12
membres réguliers.
-La Porte du
Passant, a-t-on
appris a embauché
trois anciens
employés qui
travaillaient
auparavant au Marché
des Saveurs.
|
*Table de concertation «Agir
pour la sécurité alimentaire
dans le Bas-Richelieu»
Liste des membres
La Porte du Passant
Centre d’action bénévole du
Bas-Richelieu
Carrefour communautaire
Saint-Roch-de-Richelieu
Ateliers Je suis capable
Groupe d’entraide Sorel-Tracy
Marché urbain Pierre-De Saurel
Regroupement des assistés
sociaux du Bas-Richelieu
Carrefour communautaire l’Arc-en-Ciel
Centre intégré de santé et de
services sociaux de la
Montérégie-Est
Commission scolaire de
Sorel-Tracy
Les conseillers municipaux
Jocelyn Mondou, Dominique
Ouellette, Brigitte Berger,
responsible des Ateliers Je suis
capable et le conseiller Alain
Maher ont eu du plaisir à servir
la soupe, hier midi au Carré
Royal. Crédit: Annie Bourque
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