jeudi 10 août 2017
Les paramédics
en grève demandent l’appui de la
population
(Mercredi le 9 août 2017) – Ce
jeudi 10 août, les paramédics de
la région membres de la CSN
reprennent leur grève générale
avec une liste de services
essentiels renforcée, leur
permettant d’augmenter davantage
la pression. Ils demandent à la
population de les
soutenir en refusant de signer
tout formulaire permettant aux
établissements de contourner les
moyens de pression.
En grève depuis février, les
paramédics, à l’instar de tout
le personnel du secteur
préhospitalier, constatent très
peu d’avancées à la table de
négociation. En renouvelant leur
grève, les paramédics de la
région ont pu renforcer la liste
des services essentiels afin
d’en augmenter les impacts sur
leur employeur ainsi que sur le
gouvernement, notamment au plan
administratif.
Par exemple, en plus des moyens
de pression et de visibilité
déployés jusqu’à maintenant, les
paramédics cesseront de remplir
l’ensemble des formulaires
destinés à la facturation afin
d’augmenter la pression
financière sur les entreprises.
De plus ils n’effectueront plus
de transport à l’intérieur des
établissements, en dehors de
circonstances exceptionnelles.
Le Syndicat des paramédics et du
préhospitalier de la Montérégie
(FSSS–CSN) emboîte ainsi le pas
à trois autres syndicats CSN du
préhospitalier du
Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la
Rive-Sud de Québec et de la
Côte-Nord qui ont été les
premiers à obtenir un
renforcement de leur grève
légale auprès du Tribunal
administratif du travail (TAT),
début juin, ce qui constitue un
précédent légal historique.
Obstruction par les CIUSSS
?
« Nous
craignons malheureusement que
les CIUSSS tentent de miner nos
efforts, comme cela s’est vu
ailleurs, en faisant signer des
formulaires de consentement
spéciaux aux personnes que nous
transportons à l’hôpital, ce qui
a pour effet d’aider les
entreprises à poursuivre la
facturation, explique le
vice-président à l’information
et à la mobilisation du Syndicat
des paramédics et du
préhospitalier de la Montérégie
(FSSS–CSN), Mathieu Lacombe.
Nous demandons à la population
de refuser de signer ce
formulaire. Ce petit geste
n’aura aucun impact sur les
services auxquels ils ont droit
mais constituera un appui
important pour nous car il est
évident que nos employeurs
n’entendront raison que dans la
mesure où nos moyens de pression
ont leur pleine efficacité. »
« Les
associations patronales
représentant nos employeurs, se
montrent toujours incapable de
négocier sur nos priorités,
poursuit Mathieu Lacombe. Au
contraire, ils ne nous parlent
que de compressions budgétaires
! En ce qui a trait aux
salaires, on ne nous offre même
pas ce qui a été négocié dans le
secteur public ! Quant à la
modernisation des horaires de
faction et à la diminution de la
charge de travail, les
employeurs disent n’avoir
aucun mandat et nous renvoient
au gouvernement qui refuse, lui,
de négocier avec nous.
C’est un enjeu majeur pour nous,
nous n’entendons pas lâcher le
morceau ».
Pour le syndicat, la question
des horaires de travail est
centrale dans cette négociation.
Instaurés dans les années 80,
principalement à cause de la
pénurie de main-d’oeuvre
aujourd’hui complètement
résorbée, ces horaires de
travail exigent des paramédics
qu’ils soient disponibles pour
tout appel durant 168 heures
consécutives. Ces horaires
constituent un défi de
conciliation famille-travail
ainsi que des risques accrus
pour la population, car ces
horaires entraînent des délais
supplémentaires d’intervention
qui peuvent s’avérer cruciaux
dans les situations les plus
critiques. Par ailleurs, dans
les milieux où des horaires à
l’heure sont en vigueur, les
ressources ne suivent pas
toujours l’augmentation des
besoins, ce qui entraîne une
surcharge de travail ainsi
qu’une augmentation des temps de
réponse aux appels d’urgence.
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« Les
élu-es de la région que nous
avons rencontrés, à tous les
niveaux, sont sensibles au
problème. Tout le monde comprend
que la situation est intenable,
soutient Mathieu Lacombe. Il
faut que le ministère de la
Santé et des Services sociaux
prenne la situation au sérieux
car, pour nous, il n’est pas
question de remettre les
solutions à plus tard, encore
une fois. Dans le cadre des
négociations, nous avons
présenté des solutions concrètes
aux employeurs ainsi qu’au
CIUSSS et au ministre Gaétan
Barrette. Cela fait plus de 30
ans que le problème perdure,
cela doit se terminer maintenant
! »
La FSSS–CSN représente quelque
3600 paramédics, répartitrices,
répartiteurs et employé-es de
soutien du secteur
préhospitalier québécois dont
600 en Montérégie.
Source :
Confédération des syndicats
nationaux
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