Lettre ouverte de Sylvain Rochon,
député de Richelieu
Gestion de
l’offre : Justin Trudeau et
Philippe Couillard ne doivent
accepter aucun compromis
La production laitière, avec ses
72 entreprises sur le territoire
de la MRC Pierre-De Saurel,
constitue la deuxième production
agricole en importance de la
circonscription de Richelieu,
juste après la culture
céréalière et protéagineuse. À
l’échelle du Québec, c’est la
première production en
importance avec des recettes de
plus de 2,2 milliards de
dollars. 83 000 emplois
dépendent du secteur laitier au
Québec. Pensons, chez nous, à
ceux de la Laiterie Chalifoux,
de la Fromagerie Polyethnique ou
des Fromageries Latino.
La production laitière, c’est
l’épine dorsale du secteur
agroalimentaire québécois. Avec
un bénéfice induit pour
l’environnement qui mérite
d’être signalé : la nécessité de
cultiver des plantes fourragères
pour alimenter les troupeaux, ce
qui assure une couverture
végétale aux champs toute
l’année.
Menacer la production laitière,
comme le fait le président
américain Donald Trump, en
attaquant la gestion de l’offre,
c’est menacer le Québec. Parce
que le système de gestion de
l’offre a permis et permet
encore le maintien de fermes
laitières à dimensions humaines.
Parce qu’il nous assure un
produit de qualité. Et parce
qu'il procure au secteur une
stabilité que bien des nations
nous envient.
Alors que des économistes
évaluent le coût annuel de la
gestion de l’offre à environ 300
$ par famille, la facture de ces
familles serait de 1 000 $ là où
ce système n’existe plus (en
Europe, depuis l’an dernier, par
exemple), conséquence des
subventions compensatoires
versées aux producteurs, en
raison de la surproduction, de
la chute des prix et de la crise
qui a suivi son abolition.
L’ouverture de notre marché au
lait « américain » amènerait,
selon nos meilleurs
agroéconomistes, la disparition,
en très peu de temps, d’au moins
la moitié de nos 5 800
entreprises laitières du Québec,
résultat des coûts de production
moindres aux États-Unis avec
leur main-d’œuvre à bon marché,
leur climat plus favorable et
leurs immenses fermes dont les
fréquents surplus peuvent à eux
seuls combler l’ensemble des
besoins canadiens et québécois.
Les Américains veulent ravir des
parts de marché à nos
producteurs. La gestion de
l’offre existe depuis plus
longtemps que l’ALÉNA et elle
n’a pas empêché sa ratification.
Il n’y a motif à aucun
compromis. Justin Trudeau et
Philippe Couillard doivent le
bien comprendre.
Les producteurs laitiers de
Richelieu doivent me savoir à
leurs côtés.
Sylvain Rochon
Député de Richelieu |