Le quai Catherine-Legardeur, ça vous dit quelque chose ?


jeudi 06 avril 2017

Si vous tapez son nom sur Google, vous retrouverez des images du traversier reliant Sorel-Tracy à Saint-Ignace-de-Loyola. Puis un article écrit pas la recherchiste et historienne Louise Pelletier apparaît dans lequel on retrouve une multitude d’informations sur la femme qu’était Catherine Legardeur. ( Voir à cette adresse http://rogiciel-pro-vision.com/pierre-de-saurel / ). Voilà que son nom est désormais attribué au quai numéro 2 de Sorel-Tracy.

Pour le conseiller municipal et professeur d’histoire, Patrick Péloquin, ce geste revêt une haute symbolique. « C’est comme ça qu’on s’approprie notre histoire. On peut faire des livres d’histoire, des chroniques, mais les gens possèdent leur patrimoine lorsqu’ils l’ont devant eux ».

On reconnaît bien le professeur d’histoire lorsque Monsieur Péloquin parle de celle qui fut une des premières seigneuresses de la Nouvelle-France lorsqu’elle est devenue veuve de Pierre de Saurel. « Catherine Legardeur va reprendre la seigneurie suite au décès de son mari. À l’époque dans la loi française, les femmes sont considérées comme des enfants et n’ont aucun droit. Mais quand tu es veuve, tu as des responsabilités autres et tu peux être propriétaire. Voilà comment elle est devenue seigneuresse, et ce pendant 30 ans ».

Or, les dettes de son défunt mari, combinées à la difficulté d’attirer de nouveaux arrivants dans la seigneurie, rattrapent Catherine Legardeur. « Le fort se faisait constamment attaquer par les Iroquois, alors c’était difficile d’attirer des gens pour venir s’établir dans un milieu aussi hostile. Il faut ajouter à cela la piètre qualité de la terre qui rendait l’agriculture difficile. Elle n’a eu d’autre choix que de mettre la seigneurie aux enchères. Claude de Ramezay, entre autres, gouverneur de Montréal qui s’en portera acquéreur ».

« Pour une femme comme Catherine Legardeur, de tenir une terre à bout de bras, une seigneurie dans un contexte de guerre incessante avec une terre pas très fertile, c’est un exploit en soi. C’est une fondatrice qui a aussi contribué en donnant des lots à l’Église qui a fait en sorte d’obtenir la construction d’une première église et d’un presbytère. C’est une pionnière aussi du côté culturel, car c’était ça la culture de l’époque. C’est toute une femme finalement », ajoute Patrick Péloquin.


Signature de Catherine Le Gardeur

« Je tiens à dire que c’est ma collègue Dominique Ouellet qui a proposé ce nom et je trouve que c’est un excellent choix, d’autant plus qu’il n’y a que 4% de la toponymie du territoire qui fait appel aux femmes. Pour moi c’est un autre jalon que l’on pose sur la réappropriation de notre patrimoine et ça ne va pas s’arrêter-là. J’ai encore beaucoup de projets qui vont aller en ce sens. Notamment, je travaille sur une trousse pédagogique avec la Commission scolaire et les enseignants afin que les jeunes s’approprient l’histoire à l’école », de conclure celui qui manie aussi bien l’histoire que son rôle de conseiller municipal.

PUBLICITÉ

Bookmark and Share

PUBLICITÉ

------------------------

------------------------

Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés
© 2000-2017