Pierre-Marc Johnson au Salon
d’affaires de Sorel-Tracy
Les enjeux de
l’ALENA et de la mondialisation
jeudi 25 mai 2017
« Le
marché européen,
c’est plus que le
PIB du Canada. Même
si on allait
chercher qu’une
fraction, c’est
énorme »
- Pierre Marc
Johnson, ancien
premier ministre du
Québec et avocat
chez Lavery |
Ce midi, 145 gens d’affaires,
des hommes et des femmes ont
écouté attentivement les propos
de l’ancien premier ministre du
Québec, Pierre-Marc Johnson,
avocat chez Lavery et conseiller
stratégique dans le domaine du
commerce et des partenariats
internationales.
Durant une heure, M. Johnson a
retracé les enjeux d’un sujet
aride mais préoccupant soit
l’ALENA mieux connu sous le nom
d’Accord de libre-échange
nord-américain.
Sa conférence a permis de mieux
comprendre à quoi servent les
accords internationaux. M.
Johnson a dressé un intéressant
portrait des principaux acteurs
tant américains que canadiens
qui sont responsables des
négociations tant du côté
américain que canadien.
« La
mondialisation amène une plus
grande productivité, une
disponibilité de nos ressources
naturelles et une main d’œuvre
plus productive. »
M. Johnson a précisé que le rôle
des accords est de faciliter la
circulation des biens, du
capital et des personnes.
Toutefois, plusieurs sont contre
la mondialisation.
« On
reproche une mauvaise
répartition des richesses entre
les pays. »
L’effet Trump
Durant la campagne électorale
américaine, le candidat Donald
Trump a dénoncé des pertes
d’emplois imputable, selon lui,
à l’ALENA.
« Prenons l’exemple de
l’industrie automobile. La cause
du chômage actuellement est liée
au transfert technologique et
non à l’ALENA. »
Selon lui, l’Alena a eu des
conséquences positives pour la
création d’emploi tant aux
États-Unis, au Canada qu’au
Mexique.
Durant son allocution, M.
Johnson a parlé de la récession
de 2008-2009 qui selon lui, a eu
un effet dramatique sur nos
exportations américaines qui ont
passé de 60 Milliards par an en
2008 à 40 milliards en 2012.
En contrepartie, nos
exportations en Europe ont
augmenté en Europe. Dans
quelques semaines, on verra
l’abolition de 100 % des tarifs
douaniers entre l’Europe et le
Canada.
« Le marché européen, c’est
plus que le PIB* du Canada. Même
si on va chercher une fraction,
c’est énorme. »
M. Johnson a noté que la
ministre Dominique Anglade offre
un programme aux entrepreneurs
intéressés à exporter leurs
produits en Europe.
Lobby
Actuellement, un important lobby
s’intensifie auprès des deux
gouvernements et ce, avant la
réouverture des accords de
l’ALENA.
« Le syndicat des métallos
américain voulait mettre en
place une taxe de 50 % à la
frontière. Cela était davantage
destinée à se prémunir des
importations chinoises. Qu’à
cela ne tienne, le lobby des
métallos du Québec a réussi à
renverser cette décision. »
M. Johnson a recommandé aux
entrepreneurs sorelois qui
exportent aux États-Unis de
faire des pressions au sein de
leurs fournisseurs afin de
maintenir l’ALENA.
« Il
faut se préoccuper de savoir qui
va tenir les guidons car en
cours de route, il va falloir
permettre à quelqu’un de sauver
la face. »
En réponse à une question, le
négociateur a repris
l’expression de l’ancien premier
ministre du Canada Pierre Eliott
Trudeau qui avait comparé le
Canada aux États-Unis avec une
image de la souris et de
l’éléphant.
«
Imaginez les difficultés d’une
souris qui dort à côté d’un
éléphant qui ne doit pas avoir
peur lorsque l’éléphant fait un
cauchemar. »
*PIB : Le produit intérieur brut
(PIB) correspond à la valeur
totale des biens et services
produits sur le territoire
économique d'un pays ou d'une
région au cours d'une période
donnée.
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