mercredi 08 mars 2017
Journée
internationale des femmes 2017
Une
installation à la mémoire des
femmes autochtones disparues ou
assassinées


Sorel-Tracy, le 8
mars 2017. – À l’occasion de la
Journée internationale des
femmes 2017, une installation
artistique souligne le drame de
la disparition des femmes
autochtones. Il s’agit d’une
initiative de travailleuses
ayant reçu l’appui de la
communauté du Cégep de
Sorel-Tracy, qui s’est mobilisée
pour recueillir des robes
destinées au projet.
Des robes rouges pour
souligner l’absence
En effet, des robes rouges ont
été suspendues aux arbres du
boisé environnant le Cégep, de
manière à créer un visuel
symbolique. Dans la foulée des
premières révélations concernant
les dossiers de femmes
autochtones disparues ou
assassinées, la robe rouge est
rapidement devenu un symbole
repris partout pour rappeler la
mémoire de ces femmes.
L’installation du Cégep fait
écho à l’oeuvre de l’artiste
canadienne Jaime Black, qui
souhaite attirer l’attention sur
la nature sexiste et raciste de
la violence envers les femmes
autochtones :
«C’est
une artiste multidisciplinaire
qui a notamment présenté une
série d’installations, The
REDress project, dont nous nous
sommes librement inspirées ici
pour proposer une forme de
dialogue dans l’espace.»
explique Marie-Josée Roy,
enseignante en littérature au
Cégep. En plus des robes, des
extraits de textes écrits par
des poètes autochtones flottent
sur des panneaux dans le hall de
l’institution.

Une disproportion
importante
Au Canada, au moins 1181 femmes
autochtones ont été assassinées
ou ont disparu. En 2012, elles
représentaient 23% des victimes
féminines d’homicides au pays,
alors qu’elles ne forment que
4,3% des femmes canadiennes (GRC,
2014). Selon Statistique Canada
(Femmes au Canada : rapport
statistique fondé sur le sexe),
les femmes autochtones ont ainsi
sept fois plus de chance de
mourir assassinées que les
non-autochtones. Ces chiffres
s’expliquent par la double
discrimination systémique à
laquelle elles font face, à la
fois comme femmes et comme
autochtones. Cela s’exprime
notamment dans l’indifférence
sociale, médiatique et politique
concernant ces disparitions.
Une égalité à construire
Le projet permet ainsi de
souligner que malgré les
avancées indéniables concernant
la condition des femmes,
l’égalité demeure un idéal
plutôt qu’une réalité dans notre
société. «Parmi les femmes
elles-mêmes, les inégalités
touchent particulièrement
certaines, que ce soit en raison
de leur orientation sexuelle,
d’un handicap ou dans ce cas-ci,
de leur origine. Ce projet
permet donc reconnaître la
situation spécifique des femmes
autochtones et de rappeler que
la lutte pour l’égalité doit
tenir compte de toutes les
femmes, sans limites.» avance
Manon Hamel, professionnelle au
Cégep de Sorel-Tracy.
L’installation sera
officiellement inaugurée
mercredi le 8 mars, à 14h30,
dans le hall du Cégep et devrait
demeurer en place environ une
semaine.
Syndicat des
enseignantes et enseignants du
Cégep de Sorel-Tracy |