jeudi 16 novembre 2017
Négociations dans les centres de
la petite enfance
11 000
travailleuses appelées à voter
en faveur de l'entente de
principe du 6 novembre

(Sorel-Tracy, le 15 novembre
2017). Les représentantes des
comités exécutifs des syndicats
vont recommander auprès des 11
000 travailleuses des CPE,
membres de la Confédération des
syndicats nationaux (CSN),
l’adoption de l’entente de
principe intervenue le 6
novembre dernier avec le
ministère de la Famille et les
associations d’employeurs.
Toutefois, ce n’est qu’au terme
des négociations régionales et
locales sur des matières autres
que celles négociées au plan
national que l’entente pourra se
concrétiser.
Pour Dany Lacasse,
vice-président de la Fédération
de la santé et des services
sociaux (FSSS–CSN) et
responsable des secteurs privés
: «
L’acceptation de cette entente
est très significative du degré
d’atteinte des objectifs de
négociation que s’étaient fixés
les travailleuses en CPE,
notamment au chapitre du
maintien et du renforcement de
la mission des CPE et de la
reconnaissance de l’apport des
travailleuses aux bénéfices des
tout-petits que le ministère et
les employeurs nous refusaient
jusqu’ici. En ce sens, ce sont
les parents et leurs enfants qui
en sortiront au premier chef
gagnant, tout comme les
travailleuses elles-mêmes. »
« Avec
cette recommandation
d’acceptation de l’entente votée
par les représentantes des
syndicats, on vient de franchir
un pas important vers la
conclusion de nos conventions
collectives, affirme Louise
Labrie, porte-parole du comité
national de négociation des CPE
de la FSSS–CSN. On est très
fières des résultats de cette
ronde de négociation, mais
surtout de la mobilisation
exemplaire de nos membres pour
obtenir des avancées
significatives. »
Plus de deux années et demie
d’échanges ont été nécessaires
pour en arriver à une entente
nationale de certaines
conditions de travail, dont les
salaires, la retraite,
l’assurance collective, les
ratios enfants/éducatrice,
l’intégration de nouvelles
appellations d’emploi, les
activités pédagogiques et la
participation aux conseils
d’administration et aux
assemblées générales du CPE.
Comme par le passé, les parties
négociantes régionales et/ou
locales devront convenir
d’ententes sur plusieurs
matières locales et/ou
régionales. Parmi elles figurent
les horaires et la semaine
normale de travail, les
modalités de la liste de rappel,
le rôle de l’équipe de travail,
la procédure d’embauche et
d’acquisition de la permanence,
les sous-contrats et la liberté
d’action syndicale. En outre,
les employeurs de CPE non
représentés à la table nationale
se verront soumettre l’entente
de principe en vue d’une
intégration dans les conventions
collectives, ce qui ne devrait
pas poser de difficultés pour la
majorité d’entre eux.
Du sable dans l’engrenage
?
Pour la FSSS–CSN, d’importants
obstacles pourraient néanmoins
survenir dans quatre régions où
les syndicats négocient avec
l’Association patronale
nationale des centres de la
petite enfance (APNCPE),
laquelle s’est retirée du
processus de négociation
nationale à l’hiver 2016.
«
Rien n’est joué dans plus d’une
centaine de CPE membres de l’APNCPE
en Estrie, en Montérégie, dans
le Coeur-du-Québec et à
Montréal-Laval, ajoute Louise
Labrie. Les travailleuses
devront très certainement mettre
l’épaule à la roue et exercer
beaucoup de pression sur cette
association patronale et sur les
CPE membres pour atteindre leurs
objectifs de négociation. L’APNCPE
affirme qu’elle ne veut pas
donner des conditions
inférieures à ses travailleuses.
Nous verrons bien si elle
respectera sa parole.»
SOURCE : CSN |