mercredi 25 octobre 2017
ASSURANCE-EMPLOI
Des milliers
de femmes «
laissées-pour-compte » par
un régime discriminatoire
Sorel-Tracy, le 24 octobre 2017
– Le Regroupement des chômeurs
et chômeuses de la région
Sorel-Tracy (RCCST) profite de
la Semaine nationale des
chômeuses et chômeurs, qui se
tient cette année sous le thème
« Une
protection sociale pour qui ? »,
afin de
sensibiliser la population à
l’aspect discriminatoire envers
les femmes du programme canadien
d’assurance-emploi et d’exiger
une fois de plus des
améliorations substantielles au
régime de la part du
gouvernement de Justin Trudeau.
Alors que l’Organisation de
coopération et de développement
économiques (OCDE) rappelait
dans le récent rapport Atteindre
l’égalité hommes-femmes, un
combat difficile que
« Sur
le terrain, la situation n’a pas
beaucoup évolué et les
inégalités femmes-hommes
persistent en matière
d’éducation, sur le plan social
et dans la sphère économique et
politique. », il
appert que les travailleuses
sont moins souvent admissibles
aux prestations régulières que
les hommes.
Des 1,3 million de sans-emploi
que comptait le Canada en 2015,
seulement 37 % des chômeuses ont
été protégées par le régime
contre 48 % des chômeurs. De
plus, comme le revenu moyen des
femmes qui cotisent est de 370 $
par semaine, en comparaison de
553 $ pour les hommes, les
prestations qu’elles reçoivent
sont beaucoup moins généreuses.
Les femmes sont notamment
exclues du bénéfice des
prestations régulières
d’assurance-emploi si elles
perdent leur emploi à la suite
d’un congé de maternité ou
parental et elles occupent ⅔ des
emplois à temps partiel, alors
qu’à peine le tiers des
personnes travaillant à temps
partiel sont admissibles.
« Les
femmes travaillent plus souvent
à temps partiel pour pouvoir
s’occuper de leur famille (un
jeune enfant, un proche parent
malade ou en perte d’autonomie,
etc.) », rappelle
Alain Turgeon, coordonnateur du
RCCST.
« Le programme ne tient tout
simplement pas compte du fait
que les femmes ont, bien
souvent, un rapport différent au
marché du travail ! »
La peur d’augmenter les coûts
sociaux et de fragiliser le
régime ne saurait justifier
l’inaction dans ce domaine.
Selon les Comptes publics du
Canada, en 2015-2016, le total
des revenus d’assurance-emploi
(23,6 milliards de dollars) a
dépassé les dépenses (21,2
milliards de dollars), ce qui a
généré un excédent net d’environ
2,4 milliards de dollars.
Source :
Alain Turgeon, coordonnateur
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