Candidats
délégués : Souffrez-vous du
syndrome de l’autruche?
Par Yves
Fortin, Sorel-Tracy
À moins d’être un idéologue
négationniste, pas besoin d’être
un fervent des scénarios
apocalyptiques pour reconnaître
que le réchauffement planétaire
est bien réel et qu’il affecte
et affectera de façon de plus en
plus importante l’agriculture et
la sécurité alimentaire, la
santé, l’emploi, les mouvements
migratoires, la sécurité
intérieure et extérieure,
l’approvisionnement en eau
potable, en produits de la mer,
notre vision du rôle du
politique et j’en passe.
Ces bouleversements qui nous
touchent déjà affecteront de
façon exponentielle notre mode
de vie et demanderont au cours
des prochaines années, et non
pas dans cinquante ans, des
efforts d’adaptation importants
aux niveaux individuels et
collectifs.
Cette dégradation de notre
environnement global coûtera, à
nous contribuables (pensez
seulement aux inondations,
canicules, ouragans, feux de
forêt), des milliards qui ne
pourront être affectés à la
satisfaction de besoins
différents correspondant aux
nouvelles conditions de vie.
Besoins souvent essentiels non
seulement pour les moins nantis,
mais également pour ceux que
l’on qualifie de classe moyenne,
i.e. la grande majorité des
citoyennes et citoyens
ordinaires.
Comme pour un nombre
croissant de personnes, ces
perspectives peu reluisantes
m’inquiètent sérieusement, et
ce, malgré le silence complice
des politiciens sur ces sujets.
C’est pourquoi j’ai décidé de
m’adresser à vous comme
personnes, candidats d’ici et
d’ailleurs, qui aspirent à être
nos représentants.
Candidats, qui je l’espère de
tout cœur, souhaitez servir
sincèrement, non seulement dans
le très court terme mais
également à moyen et à plus long
terme, l’intérêt de vos
concitoyennes et concitoyens,
vos voisins, amis et parents.
Quels engagements êtes- vous
prêts à prendre dès maintenant
et quel rôle comptez-vous
assumer au lendemain de votre
élection pour vous assurer que
des mesures concrètes et
significatives seront mises en
place pour réduire les impacts
négatifs du réchauffement sur
les populations qui vous auront
élue?
Serez-vous responsables,
courageux, conséquents au plan
éthique pour relever ces défis
ou au contraire, comme dans le
mythe de l’autruche qui se met
la tête dans le sable pour fuir
la réalité, vous cacherez-vous
derrière les nécessités de
l’Économie, source de toutes les
justifications… ou encore, de la
sacro-sainte ligne de parti.
Procrastinerez-vous en attente
de la prochaine élection face
aux décisions qui doivent être
prises? Lorsque la situation
l’exigera, irez-vous chercher
l’appui de vos concitoyens en
prenant le temps de leur
expliquer le pourquoi? À qui ira
votre loyauté?
En espérant vous lire ou vous
entendre, au cours de la
campagne, sur ces enjeux qui
concernent également la qualité
de notre vie démocratique et la
pertinence de nos institutions.
Yves Fortin, Sorel-Tracy |