Diane
Lemieux Conférencière au FABE
Son guide de
survie dans l’industrie de la
construction

La
présidente et directrice général
de la Commission de la
construction
du Québec Diane Lemieux a
prononcé une conférence
inspirante.
Crédit : Annie Bourque

Par Annie Bourque,
lundi 09 avril 2018
« On doit prendre
le temps d’aller au
fond des choses.
Avec les médias
sociaux, on n’a plus
le temps de
réfléchir »
- Diane Lemieux,
présidente-directrice
générale de la
Commission de la
construction du
Québec |
Diane Lemieux, ancienne ministre
influente au sein du cabinet de
Lucien Bouchard et Bernard
Landry et maintenant à la tête
de la Commission de la
construction du Québec (CCQ) a
livré une conférence inspirante
devant plus de 150 personnes
réunies dimanche matin lors d’un
brunch au Club de Golf
Continental à
Sainte-Victoire-de-Sorel.
Sa conférence a porté
essentiellement sur son travail
au sein de l’organisme qui
regroupe 150 000 travailleurs de
la construction. On évalue à
2999 le nombre de femmes en
2017.
« En
2011, on comptait seulement 1,2
% de femmes dans les métiers de
la construction alors que leur
nombre augmentait dans les
métiers non-traditionnels comme
les métiers de policier »,
a illustré la présidente et
directrice-générale de la CCQ.
Son organisme a adopté une série
de mesures pro-actives afin
d’augmenter la présence féminine
sur les chantiers de
construction.
« On
vise d’atteindre 3 %. J’ai une
profonde admiration pour ces
femmes qui partent le matin avec
leur boîte à lunch »,
a-t-elle confié.
Plusieurs femmes ont développé
des stratégies qui permettent de
s’intégrer dans un milieu
composé essentiellement
d’hommes.
« Il faut être ferme, avoir
de l’humour et se faire des
alliés », a résumé la
présidente et
directrice-générale de la CCQ.
La ligue Relais
Face aux dénonciations
d’inconduites survenues dans le
monde culturel et de la
télévision au Québec, Mme
Lemieux a eu l’idée de créer
avec les associations patronales
et syndicales la Ligue
Relais-construction. Cette ligne
téléphonique (1 844 374-4149)
est destinée aux travailleuses,
travailleurs et employeurs qui
sont confrontés à des situations
d’inconduite, de harcèlement et
d’intimidation à caractère
sexuel dans l’industrie.
Les convives ont appris aussi
qu’au début de sa carrière, Mme
Lemieux a travaillé au sein du
Regroupement québécois des
centres d’aide et de lutte
contre les agressions à
caractère sexuel de 1986 à 1996.
Ses interventions ont permis
d’aider la cause des femmes.
Dans les années 80, elle a été
témoin d’enquêtes bâclées.
« On remettait sur le dos des
femmes ces gestes-là qui leur
arrivaient. »
Aux côtés de Kim Campbell
À la fin des années 80,
l’ancienne ministre de la
Justice sous le gouvernement
conservateur Kim Campbell a
consulté les groupes de femmes
dont Mme Lemieux afin de mieux
protéger les victimes
d’agression sexuelle.
En 1991, la loi surnommée
« Non,
c’est non » qui
introduisait la définition
claire du consentement a été
adoptée à l’unanimité par la
Chambre des communes.
« J’ai
eu le privilège d’être là quand
la ministre de la Justice Kim
Campbell a campé la notion de
consentement dans le Code
criminel », a soutenu
Mme Lemieux.
De son passage en politique,
celle qu’on surnommait la
Lionne de Bourget a parlé de
sa peine survenue lors du départ
de l’ancien premier ministre
Lucien Bouchard.
« Après
24 heures à pleurer, mon
conjoint qui est une personne
non complaisante, m’a rappelée à
mon devoir de députée »,
a-t-elle confié.
L’essentiel
Mme Lemieux a parlé des
ingrédients qui composent sa
trousse de survie.
« Il
faut trouver un équilibre,
prendre des pauses »,
a affirmé cette résidente de
Saint-Roch sur Richelieu qui
aime retrouver ses amis sur son
rang.
Aujourd’hui, estime-t-elle, les
politiciens n’ont plus le temps
de prendre un recul.
« On
doit prendre le temps d’aller au
fond des choses. Avec les médias
sociaux, on n’a plus le temps de
réfléchir. »

Une
présence remarquée au brunch du
Continental, Bernard Landry,
ancien premier
du Québec et
Diane Lemieux, aujourd’hui à la
tête de la CCQ qui regroupe
150
000 travailleurs de la
construction. Crédit : Annie Bourque
« Je préfère
avoir une lionne
dans mon entourage
qu’une souris »,
a dit à la blague
Bernard Landry,
ancien premier
ministre du Québec |
Des leçons de vie
Dans les moments de stress, elle
garde en tête ses expériences
vécues en politique.
« Il
faut savoir en tirer des leçons
et faire confiance à notre petit
doigt (intuition) et revenir à
nos valeurs de base soit être
constant et cohérent. »
Mme Lemieux se dit intolérante
face au manque de respect et du
harcèlement. Tout au long de sa
conférence, ses propos
reflétaient ses convictions.
Lise Gauthier, l’une des membres
du conseil d’administration du
FABE l’a remercié de sa présence
et sa conférence inspirante.
« Merci
de nous avoir parlé de vos
belles valeurs :
responsabilisation, équité,
équilibre, travail-famille »,
a mentionné Mme Gauthier.
Invité à dire un mot sur son
amie, collègue et ancienne
ministre, l’ancien premier
ministre Bernard Landry a ajouté
: « Tu
as beaucoup donné à la patrie et
tu peux en donner encore
beaucoup. »
À la blague, il a fait rire
l’assistance:
« Dans
mon entourage, j’aime mieux
avoir une lionne qu’une souris.
»

La
présidente et directrice général
de la Commission de la
construction du Québec Diane
Lemieux en compagnie du
président du conseil
d’administration, Claude
Imbeault. Crédit : Germain
Martin

À la fin de
son allocution, Mme Lemieux a
reçu un présent des mains
de Germain Martin, membre du CA
du FABE
(Fondation des amis de la Bonne
entente).
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