« La
population est derrière moi » -
Johanne Leclerc
Le
président de la Fédération
interprofessionnelle de la santé
du Québec de la Montérégie-Est,
Jean-Michel Varin et l'infirmière
auxiliaire, Johanne Leclerc.
Par Stéphane Martin,
mercredi 07 février 2018
Le personnel en centre
hospitalier est à bout de
souffle et la situation est
décriée un peu partout en
province. À Sorel-Tracy, une
infirmière auxiliaire s’est fait
suspendre pour avoir refusé un
temps supplémentaire
obligatoire. Cette dernière a la
ferme conviction de contribuer à
faire changer les choses.
Johanne Leclerc a refusé le
temps supplémentaire que son
employeur l’obligeait à faire le
26 janvier dernier.
« Je
venais de travailler une nuit
complète, j’étais très fatigué
et je sentais que j’allais être
un danger pour les patients et
pour moi-même. Aussi, j’avais de
la
médication à prendre et je ne
l’avais pas sur moi »,
explique-t-elle. Mardi dernier,
son employeur lui a annoncé
qu’il devait la suspendre pour
son refus.
La jeune femme n’aura pas tardé
à dénoncer la situation sur son
compte Facebook. Depuis, sa
publication aura été partagée
plus de 47 000 fois depuis.
« La
population est derrière moi
ainsi que mes collègues de
travail. Je ne croyais pas que
ça allait prendre une telle
envergure. C’est un cri du cœur
que j’ai lancé et je suis
contente, car on voit que l’on
peut faire bouger les choses. Je
suis une infirmière auxiliaire
parmi tant d’autres, beaucoup ne
parlent pas ».
Il est grand temps que la
situation soit corrigée pour le
président de la Fédération
interprofessionnelle de la santé
du Québec de la Montérégie-Est,
Jean-Michel Varin. Le syndicat
représente les infirmières
auxiliaires, les infirmières
ainsi que les inhalothérapeutes.
«
Présentement, la surcharge de
travail est vécue tous les jours
et on demande d’en faire encore
plus. Sorel-Tracy est un milieu
où le bassin d’employés est plus
petit. Le tour de rôle revient
plus rapidement lorsqu’il est
temps de faire du temps
supplémentaire obligatoire. La
majorité des emplois sont à
temps partiel, l’une des
solutions serait d’avoir plus de
temps complets »,
explique, Monsieur Varin.
Le ministre de la Santé, Gaétan
Barrette, promettait mardi que
le dossier allait évoluer au
cours des deux prochaines
semaines.
« Quand
j’ai choisi cette profession, je
savais qu’il y aurait du temps
supplémentaire à faire. C’est
censé être une mesure
exceptionnelle, mais on voit ça
quotidiennement. Il m’est arrivé
de penser à changer vocation. Je
pense à mes patients et aux
soins que je prodigue. Le matin
qu’un patient te dit merci pour
tes bons soins, c’est ça qui
fait qu’on reste accroché et
qu’on veut continuer »,
de conclure Johanne Leclerc.
L’Hôtel-Dieu de Sorel
justifie la suspension
Selon le journal Les 2 Rives, la
sanction disciplinaire a été
attribuée à l’infirmière
auxiliaire parce qu’elle a
quitté avant la mise en place
d’une solution. La
porte-parole du CISSS, Catherine
Latendresse, argumente que
«
devant son refus, le
gestionnaire lui a demandé de
rester le temps qu’il réorganise
le travail et mette en place une
solution pour assurer la
continuité des soins auprès des
patients. L’infirmière
auxiliaire a malgré tout quitté
l’établissement. La mesure
disciplinaire est en lien avec
son départ avant la mise en
place d’une solution »,
peut-on lire dans l’article.
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