Visite de l’ancienne prison de Sorel-Tracy
jeudi 18 janvier 2018
L’auteur de ces lignes a eu accès à l’ancienne
prison de Sorel-Tracy afin de visiter ce lieu qui,
même en fonction, demeurait méconnu de la population
générale. Le photographe Maurice Parent était
également de la partie afin de réaliser une visite
virtuelle en 360 degrés qui est accessible via son
site internet à l’adresse suivante :
http://www.parmo.ca/pano/prison_sorel/
Inauguré en 1967, l’établissement est désaffecté
depuis le 6 septembre 2017. À cette date, 90
personnes incarcérées ont été transférées vers le
nouveau centre de détention de la rue Aubert.
Mentionnons qu’en 1974, le cinéaste Michel Breault a
utilisé la vieille prison de Sorel pour y tourner
plusieurs scènes du film Les ordres. En 1983, la
première femme effectuant le travail d’agent des
services correctionnels y a fait son entrée.
En 1996, une importante mobilisation du milieu
aura incité le ministre Robert Perreault de revenir
sur sa décision de fermer la prison de Sorel.
Voici donc un reportage photo qui vous plonge
dans cet univers où les portes sont demeurées
fermées pendant près de 50 ans. Toutes les
informations qu’on y retrouve ont été colligées par
le directeur-adjoint du nouveau centre de détention
de Sorel-Tracy, Claude Ferron. |
Le poste de garde : On y retrouvait les clefs pour les
différents secteurs de la prison. Elles étaient toutes
différentes afin d’éviter la création d’un passe-partout qui
aurait eu une précieuse valeur auprès des détenus.
Admission des prisonniers : À la sortie du fourgon, les
prisonniers passaient
par la fouille et étaient placés dans une salle d’attente avant
d’entrer officiellement en cellule.
Parloir visiteurs et communautaire : L’endroit où les détenus
pouvaient s’entretenir à ceux qui leur rendaient visite.
Lors de bonne conduite, l’endroit pouvait se transformer en
parloir communautaire où les gens pouvaient se rencontrer
sans vitre qui les sépare, mais sans contact physique. Les
avocats avaient leurs propres parloirs.
Secteur d’isolement : Communément appelées « le trou », les
cellules d’isolement étaient réservées aux cas disciplinaires
pour un maximum de 7 jours d’emprisonnement.
Les détenus avaient le droit à une heure de sortie extérieure
par jour, une douche et effectuer un téléphone.
Remarquons que le bâtiment n’avait pas de toilette dans ce
secteur, les détenus devaient se replier sur une chaudière.
Infirmerie : Toujours dans le secteur de l’isolement, on
retrouve l’infirmerie.
Des docteurs venaient pour y effectuer des visites médicales et
un infirmier y faisait la distribution des médicaments.
Ségrégation : Tout au bout du secteur d’isolement se trouve le
secteur de ségrégation afin d’augmenter
la sécurité de certains détenus. On y plaçait des cas
psychiatriques plus lourds, des délateurs,
ou des prisonniers qui avaient plus de difficulté à se faire
accepter des autres.
Ailes de détention : Un total de 10 cellules composait les ailes
de détentions dans chaque secteur.
Les prisonniers se voyaient attribuer une cellule de libre,
qu’importe le secteur.
Le manque de place faisait en sorte que les prévenus n’étaient
pas séparés des détenus.
Cour intérieure : Au rez-de-chaussée on retrouve diverses cours
intérieures.
Les détenus y avaient accès une heure par jour. Les sorties
s’effectuaient un secteur à la fois.
Une dizaine de civils travaillaient comme cuisiniers et
aides-cuisiniers sur 2 quarts de travail dans les cuisines
de l’ancienne prison. Les détenus allaient chercher leurs
cabarets pour manger dans les aires de repas des ailes
de détention ou dans leurs cellules. L’espace cafétéria était
réservé aux membres du personnel de l’établissement.
Ailes de détention à l’étage : À l’étage on
retrouvait 7 cellules et un dortoir.
Cet endroit n’était pas le préféré des prisonniers qui y
perdaient toute intimité.
C’est également à l’étage que l’on retrouvait le gymnase où les
détenus faisant preuve de bonne conduite pouvaient
y passer une heure par jour. Il y avait des appareils de
musculation, une table de pool ainsi qu’une table de ping-pong.
Tout comme les télévisions, le câble et autre matériel de
loisir, les équipements retrouvés au gymnase étaient payés par
le
Fonds au bénéfice des personnes incarcérées. Cet argent est
amassé par les détenus qui travaillent dans les établissements
carcéraux. Ce sont donc les prisonniers qui paient ce matériel
et non l’argent public.
Dortoir sous-sol : Au sous-sol, on retrouve un dortoir qui était
réservé principalement aux détenus qui travaillaient à la prison
et à ceux qui n’avaient pas de violence à leur dossier et qui
faisaient preuve d’une excellente conduite.
Bibliothèque : C’est également au sous-sol que l’on retrouvait
la bibliothèque. Les livres et les jeux qui la
composent proviennent principalement de dons ou d’achats
réalisés avec le Fonds au bénéfice des personnes incarcérées.
Le matériel était soigneusement inspecté avant qu’un détenu
puisse obtenir sa commande.
Les courts séjours : Une pièce avait été aménagée pour les cours
séjours et les sentences intermittentes les weekends.
Devant l’explosion de ces sentences et le manque de place à
Sorel-Tracy, les détenus étaient transférés à Montréal
lors des dernières années d’opération.