jeudi 20 septembre 2018
Passage à
Sorel-Tracy de la marche De
villes en villages pour le
droit au logement : un code du
logement provincial revendiqué
Sorel-Tracy, le 19 septembre
2018 – Alors que les marcheurs
et marcheuses partis d’Ottawa le
2 septembre ont parcouru la
moitié de leur itinéraire en
direction de Québec, la grande
marche De villes en villages
pour le droit au logement, s’est
arrêtée à Sorel-Tracy. La
marche, à laquelle participent à
relai plus de 200 personnes
différentes, dont une vingtaine
effectuent l’entièreté des 550
km, vise à réclamer des
engagements ambitieux de la part
des gouvernements afin qu’ils
mettent un terme aux graves
problèmes de logement qui
perdurent dans les différentes
régions du Québec. Les deux
organismes impliqués dans la
défense du droit au logement à
Sorel-Tracy, Action logement
Pierre-De Saurel et le Groupe de
ressources techniques en
habitation de la région de Sorel
ainsi que plusieurs autres
organismes se sont joint aux
marcheurs et marcheuses à leur
arrivée au centre-ville.
Selon les données du Recensement
de 2016, à Sorel-Tracy 1 115
ménages locataires vivants dans
un logement trop cher, en
mauvais état ou trop petit ont
des besoins impérieux de
logement. Le revenu médian de
ceux qui consacrent plus de la
moitié de leur revenu au loyer
est de 10 206 $ par année.
« Il
leur est pratiquement impossible
de ne pas couper dans leurs
autres besoins essentiels une
fois le loyer payé, et cela se
fait au détriment de leur santé
et de leur sécurité. Ces
personnes se retrouvent souvent
dans de mauvais logements »
affirme Dominic Gosselin,
intervenant à Action logement
Pierre-De Saurel.
« Ce
sont des gens qui devraient
avoir accès dès maintenant à un
logement convenable, à un coût
qu’ils peuvent payer sans se
ruiner, mais il n’y en a
pratiquement pas »,
s’indigne Véronique Laflamme, la
porte-parole du FRAPRU.
Les marcheurs et marcheuses
consacraient la journée du 19 en
particulier au thème de
l’insalubrité. À cette occasion,
le Regroupement des comités
logement et associations de
locataires du Québec (RCLALQ) et
le Front d’action populaire en
réaménagement urbain (FRAPRU),
deux regroupements dont est
membre Action logement
Pierre-de-Saurel, ont uni leur
voix pour réclamer un code du
logement provincial. Afin de
lutter efficacement contre les
conditions insalubres de
logement, les deux regroupements
pressent le prochain
gouvernement à doter la province
d’une législation qui protègera
la santé et la sécurité des
locataires.
« Encore trop de locataires
vivent dans des conditions de
logement inacceptables. Selon
des données de la Société
d’habitation du Québec de 2013,
près du tiers des ménages
locataires des régions
métropolitaines disent vivre
avec au moins un problème
d’insalubrité. Vivre dans un
logement salubre ne devrait pas
être un luxe, mais un droit »,
affirme le porte-parole du
RCLALQ, Maxime Roy-Allard.
À ce jour au Québec, seule une
poignée de municipalités sont
dotées d’une règlementation sur
la salubrité des logements. À
Sorel-Tracy, un tel règlement
existe, mais selon Dominic
Gosselin, intervenant à Action
logement,
« il est souvent difficile de
le faire appliquer ».
Or, pour les locataires de ces
villes avec de mauvaises
conditions de logement, nul
d’autres choix que de se tourner
vers la Régie du logement alors
que les délais pour obtenir une
audience sont très longs. Afin
de protéger l’ensemble des
locataires du Québec et
d’uniformiser les règles, il est
urgent d’instaurer un code du
logement provincial définissant
les normes suffisantes quant à
la salubrité, la sécurité et
l’entretien des logements.
Les quatre groupes mettent en
garde un gouvernement qui
voudrait régler les problèmes
d’insalubrité des logements
strictement via les programmes
d’aide à la rénovation qui
peuvent avoir des effets pervers
pour les locataires, comme des
hausses de loyer abusives.
« Il
faut plutôt augmenter les
investissements dans des projets
d’achat et de rénovation
d’immeubles existants pour en
faire des logements sociaux »,
réclame Claude Daigle, du Groupe
de ressources techniques en
habitation de la région de
Sorel.
Celle-ci déplore avec le FRAPRU
que le programme AccèsLogis, le
seul qui permette ce genre
d’opération, demeure
sous-financé, malgré les
importants surplus budgétaires
et que le programme n’ait pas
été amélioré avant le
déclenchement des élections,
malgré les promesses répétées du
gouvernement sortant. Une des
difficultés majeures pour les
petites et moyennes
municipalités, en dehors de la
communauté métropolitaine de
Montréal, demeure la
contribution du milieu, qui se
situe autour de 15 %, et souvent
bien plus, d’un projet Accès
Logis, et dont la grande
majorité de cette contribution
provient des municipalités
eux-mêmes.
« Il faudrait réfléchir à une
manière de créer un tel fonds
dédié au développement de
logement social et communautaire
afin de surmonter cet obstacle
majeur pour les municipalités de
notre région »,
conclut Claude Daigle.
Après son passage à Sorel-Tracy,
De villes en villages
pour le droit au logement
quittera la Montérégie en
direction de
Saint-Ignace-De-Loyola où
l’attendaient des organismes
communautaires de Lanaudière. La
marche poursuivra son périple où
elle culminera le 29 septembre
par une manifestation nationale.
Source :
Action-Logement Pierre- De
Saurel |