jeudi 04 avril 2019
Un projet de loi inquiétant
Les
travailleuses en service de
garde de la région de Montréal
et de la Montérégie sont
inquiètes face au projet de loi
5 sur la maternelle 4 ans
(Brossard, le 4 avril 2019) ― Le
1er avril 2019, les
représentantes des syndicats des
CPE de la Montérégie et de
Montréal-Laval, mesdames Nancy
Rodier et Carole Leroux ainsi
que madame Karine Morisseau,
présidente du syndicat des
responsables en service de garde
(RSG) de la Montérégie,
accompagnée de madame Annette
Herbeuval, présidente du Conseil
central de la Montérégie – CSN,
ont rencontré le ministre de
l’Éducation, M. Jean-François
Roberge.
Le but de la rencontre était
d’exposer leurs préoccupations
face au projet de loi 5 sur les
maternelles 4 ans. Pour les
travailleuses en petite enfance,
ce projet est un doublon, une
mauvaise décision puisque le
réseau de la petite enfance dans
sa forme actuelle manque de
ressource à la suite des années
d’austérité du gouvernement
Couillard.
Pour Mme Herbeuval :
« C’est
décevant de voir que le
gouvernement fait la sourde
oreille lorsque l’on dit que la
maternelle 4 ans offrira
l’équivalent du réseau des
services de garde actuel ».
Le ministre avance que le réseau
se veut complémentaire à celui
déjà existant. Les travailleuses
pensent que le ministre devrait
plutôt bonifier considérablement
le réseau existant.
Rappel des faits En 2015, le
gouvernement libéral de M.
Couillard a imposé ce qu’il a
appelé
« un nouvel effort budgétaire de
120 millions de dollars aux
centres de la petite enfance (CPE),
à la faveur d'une réorganisation
des ressources ».
Cette réorganisation a fait
beaucoup de tort au réseau des
services de garde. Ces coupures
ont eu des impacts importants
sur l’offre des services.
En 2017, le projet de loi 143
visant à améliorer la qualité
éducative et à favoriser le
développement harmonieux des
services de garde éducatifs à
l’enfance a fait son apparition.
Ce projet de loi pourrait être
bien reçu, s’il visait
uniquement l’uniformisation des
pratiques.
Le ministre avance qu’il
souhaite que les 150 000 enfants
qui ne sont ni en CPE ni en
milieu familial puissent obtenir
une place dans le réseau. Il
souhaite que le dépistage soit
fait de manière plus précoce et
qu’il y ait un meilleur suivi
des enfants à besoins
particuliers. Le problème, de
rappeler Mme Leroux,
« c’est
que le dépistage qui se fait,
tant chez les RSG que chez les
éducatrices en CPE souffre des
coupures, il est difficile de
faire le pont et d’organiser des
plans d’intervention entre les
médecins de famille, les
orthophonistes, les infirmières,
les hygiénistes dentaires et
autres professionnels de la
santé ».
Bien que le ministre avance que
400 spécialistes en 0-4 ans et
600 pour les 5-18 ans seront
ajoutés dans les prochaines
années, le message demeure le
même pour les travailleuses. Il
faut un investissement massif
dans un réseau envié, qui a fait
ses preuves.
Selon Mme Rodier,
« en
ajoutant les ressources
nécessaires au réseau actuel, il
serait parfaitement possible
d’améliorer le dépistage précoce
et de faciliter les
interventions auprès des enfants
à besoins particuliers ».
Source : CSN
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