lundi 21 janvier 2019
Les employé-es de soutien
préparent leurs prochaines
négociations
Pour un
environnement de travail sain
dans nos écoles
(Sorel-Tracy, le 17 janvier
2019) ― Les employé-es de
soutien des commissions
scolaires montérégiennes
syndiqué-es à la CSN se
préparent pour la prochaine
ronde de négociation du secteur
public. Ils ont tenu lundi soir
et mardi après-midi, une
première assemblée de
consultation régionale avec
leurs représentants syndicaux
pour déterminer leurs demandes.
Il y a été notamment question de
santé et de sécurité, de
reconnaissance du personnel et
de stabilité d’emploi dans un
contexte où le nombre d’actes de
violence à l’égard du personnel
est en forte augmentation.
« Nous
sommes venus à cette rencontre
après avoir été parler avec nos
membres pour comprendre ce qui
était important pour eux, ce
qu’ils voulaient améliorer dans
leur travail, connaître leurs
priorités de négociation,
explique France Nadeau,
présidente du Syndicat des
employées et des employés de la
commission scolaire de
Sorel-Tracy. Après des années de
compressions dans les services,
il est urgent de nous redonner
plus de temps pour bien faire
notre travail. Les personnes qui
ont des difficultés
particulières ont besoin qu’on
prenne le temps de bien faire
les choses. C’est illusoire de
penser, par exemple, qu’une
technicienne en éducation
spécialisée, précaire et à temps
partiel, pourra pleinement
accomplir son rôle de prévention
et d’accompagnement auprès de
jeunes qui ont de plus en plus
besoin de l’appui de ressources
stables. Pourtant, la majorité
de nos membres n’ont pas accès à
un poste à temps plein. »
«
Aussi, la multiplication des
gestes de violence envers le
personnel de soutien des écoles
et l’augmentation de la
clientèle présentant des
comportements violents doivent
interpeller sérieusement tous
les acteurs du domaine de
l’éducation. La prochaine ronde
de négociations doit contribuer
à la mise en place de solutions
concrètes », explique
la vice-présidente responsable
de la négociation de la
Fédération des employé-es de
services publics (FEESP – CSN),
Stéphanie Gratton. La FEESP –
CSN représente plus de 2790
employé-es de soutien technique,
paratechnique, administratif et
manuel des commissions scolaires
des Hautes-Rivières, de
Sorel-Tracy, de la
Vallée-des-Tisserands et du
Val-des-Cerfs.
« Il
faudra réinvestir dans le réseau
de l’éducation, c’est évident,
enchaîne Annette Herbeuval,
présidente du Conseil central de
la Montérégie – CSN. Il faudra
plus de ressources pour
s’attaquer sérieusement à la
violence en milieu scolaire. Il
faudra miser davantage sur le
rôle que peut jouer le personnel
de soutien en lui donnant tout
le temps nécessaire pour bien
accomplir sa mission. De plus,
il est urgent de se poser des
questions importantes comme
société. S’il y a de plus en
plus de cas de violence à
l’école, la solution ne peut pas
se limiter à ce que l’école
seule peut faire. Il faut
regarder le problème dans son
ensemble. Il faudra que
quelqu’un prenne le leadership
de dire « c’est assez, on passe
à l’action ». Et cela, c’est le
rôle de nos dirigeants
politiques, non ? »
« La
FEESP – CSN travaille
actuellement à dresser un
portrait provincial de la
situation afin de raffiner la
recherche de solutions. Il
serait donc hâtif de tirer des
conclusions définitives.
Toutefois, il est déjà clair que
les gestes de violence sont de
plus en plus fréquents : dans
certaines commissions scolaires,
on recense plusieurs actes de
violence par jour »,
poursuit la présidente du
secteur scolaire de la FEESP –
CSN, Annie Charland.
La FEESP – CSN s’inquiète
également de la dégradation des
installations et des bâtiments.
Des décennies de compressions et
de sous-financement ont entraîné
une dégradation inquiétante des
bâtiments. Les salaires octroyés
aux ouvriers d’entretien des
commissions scolaires
(concierges, soudeurs,
plombiers, électriciens, etc.)
sont largement inférieurs aux
conditions offertes dans le
secteur privé. Par conséquent,
les établissements ont de plus
en plus de difficultés à retenir
leur personnel expérimenté et se
tournent vers la sous-traitance.
« Sur
le seul plan financier, être
dépendant du privé au lieu de
compter sur ses propres
salarié-es ne tient pas la
route, explique Annie Charland.
Mais cela va beaucoup plus loin.
Les sous-traitants n’ont aucun
sentiment d’appartenance alors
que nos ouvriers sont attachés à
leurs écoles et ont à coeur la
qualité de vie dans nos milieux.
Ils ont le souci constant de
bien entretenir les bâtiments et
ils interviennent de façon
préventive. »
En assemblée régionale, les
représentants syndicaux des
travailleuses et des
travailleurs de la région ont
proposé les sujets qu’ils
voulaient voir abordés lors des
prochaines négociations. À
l’issue de la tournée de tous
les syndicats, le secteur
scolaire de la FEESP – CSN
compilera les interventions afin
de bâtir un cahier de
revendications qui constituera
le coeur des négociations pour
le personnel du secteur
scolaire. Parmi les sujets de
préoccupation, outre la violence
en milieu de travail et la
sous-traitance il faut
s’attendre à ce que des
revendications historiques de la
FEESP–CSN soient réitérées,
notamment en ce qui a trait à la
pleine reconnaissance de la
contribution du personnel de
soutien au succès scolaire et à
la stabilité des emplois.
Notons que pour ce qui est des
enjeux communs à tous les
employé-es de l’État, comme les
salaires, les consultations se
tiendront auprès de près de 150
000 travailleuses et
travailleurs du secteur public,
membres de la CSN. Les syndicats
déposeront leurs demandes de
négociation le 30 octobre 2019.
Les conventions collectives
viennent à échéance le 31 mars
2020.
Source : CSN
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