lundi 25 novembre 2019
La CSQ,
mécontent du projet de loi 40, a
rencontré le député de Richelieu

Jean-Bernard Émond, Marie-Lou
Crevier, présidente du Syndicat
du personnel de soutien, Lisette
Trépanier, présidente du
Syndicat de l'enseignement du
Bas-Richelieu et Caroline
Lambin-Himbeault, déléguée du
Syndicat des professionnels.

Sorel-Tracy, le lundi 25
novembre 2019. – Lisette
Trépanier, présidente du
Syndicat de l’enseignement du
Bas-Richelieu (SEBR-CSQ),
Marie-Lou Crevier, présidente du
Syndicat du personnel de soutien
de la Commission scolaire de
Sorel-Tracy (FEESP-CSN) et
Caroline Lambin-Himbeault,
déléguée de l’unité Sorel-Tracy
pour le Syndicat des
professionnels (les) des
commissions scolaires Richelieu-Yamaska,
CSQ ont rencontré le député de
la CAQ, Jean-Bernard Émond, afin
de lui signifier le
mécontentement de leurs membres
par rapport au projet de loi 40.
Le projet de loi no 40
déconsidère ouvertement le
personnel scolaire en réduisant
leur espace décisionnel, en
amoindrissant la portée de leur
jugement professionnel et de
leur autonomie et en essayant
d’imposer sournoisement aux
enseignants et à la pièce des
éléments d’un ordre
professionnel.
Qui plus est, le projet de loi
risque d’être adopté sous le
bâillon, car le ministre semble
pressé d’en finir avant même le
début des interventions en
commission parlementaire. Le
projet de loi devait à l’origine
revoir les structures scolaires,
et non porter atteinte à
l’autonomie du personnel
scolaire.
Le projet de loi no 40, qui
dévalorise le personnel
scolaire, contient notamment :
- Une manipulation des notes
consentie à la direction;
- Une autonomie professionnelle
cadenassée avec un « comité
d’engagement » qui pourra faire
pression pour uniformiser les
pratiques selon la dernière mode
pédagogique;
- Une formation continue imposée
aux enseignantes et enseignants
sans égards aux besoins,
contrôlée par le ministre, avec
une possibilité de les
sanctionner. Pourtant c’est sur
l’accessibilité et
l’amélioration des activités de
formation que devrait se
concentrer le ministre;
- Un espace décisionnel réduit
en perdant la parité au conseil
d’établissement;
- Une expertise pédagogique
reconnue en façade seulement,
sans réelle portée concrète;
- Les inégalités scolaires qui
iront en s’accroissant, en
facilitant le développement de
projets particuliers sans aucune
forme d’encadrement;
- Une porte d’entrée à l’école à
la carte, par la multiplication
des programmes particuliers et
le libre choix des parents;
Avec la nouvelle loi, l’élève ou
ses parents auront le droit de
choisir parmi les écoles qui
dispensent les services et non
pas de choisir parmi les écoles
de la commission scolaire dont
il relève. L’exode de ses élèves
aura un impact direct sur les
emplois du personnel scolaire de
notre région;
- Les membres du conseil
d’administration qui géreront le
nouveau centre de service ne
seront principalement pas issus
du milieu scolaire. Ce sont eux
qui prendront les décisions
concernant les élèves, la
structure, la pédagogie et les
ressources des écoles, ce qui
cause plusieurs inquiétudes;
- L’ouverture à un partage des
ressources entre les commissions
scolaires et d’autres
organisations, mettant en péril
l’expertise que développent les
professionnels-les dans leurs
milieux respectifs et pouvant
entraîner une augmentation du
recours à la sous-traitance;
- L’abrogation d’articles
référant à la vie spirituelle
dans la Loi sur l’instruction
publique, ce qui pourrait mettre
en danger le corps d’emploi des
animateurs et animatrices de vie
spirituelle et d’engagement
communautaire en l’absence de
protection législative.
« Quand
on présente ce projet de loi en
prétendant faire des économies
et rapprocher les décisions de
ceux qui connaissent le nom des
élèves, c’est complètement raté.
Quand on valorise le personnel
de l’éducation, on travaille à
les soutenir et à prendre en
compte leur expertise, pas à
diluer leurs droits et à les
sanctionner », ont
fait savoir les trois
représentantes.
Profil
La Fédération des syndicats de
l’enseignement (FSE-CSQ)
regroupe 34 syndicats
représentant près de 65 000
enseignantes et enseignants de
commissions scolaires de partout
au Québec. Elle compte parmi ses
membres du personnel enseignant
de tous les secteurs :
préscolaire, primaire,
secondaire, formation
professionnelle et formation
générale des adultes. Elle est
affiliée à la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ) et
négocie en cartel avec
l’Association provinciale des
enseignantes et enseignants du
Québec (APEQ-QPAT), qui
représente les 8 000
enseignantes et enseignants des
commissions scolaires
anglophones du Québec. Ensemble,
elles représentent 73 000
enseignantes et enseignants.
La Fédération des
professionnelles et des
professionnels de l’éducation du
Québec (FPPE-CSQ) représente 19
syndicats regroupant plus de
8500 membres répartis dans la
quasi-totalité des commissions
scolaires francophones du
Québec, les neuf commissions
scolaires anglophones et les
commissions scolaires Crie et
Kativik. Elle compte parmi ses
membres différentes catégories
de personnel, dans les secteurs
administratif, pédagogique et
les services directs aux élèves.
La Fédération des employées et
employés de services publics (FEESP-CSN)
compte plus de 425 syndicats
affiliés représentant environ 60
000 membres oeuvrant dans le
domaine des services publics et
parapublics. Principalement, le
secteur scolaire compte 37
syndicats représentant 30
000 membres.
Source :
Syndicat de l’enseignement du
Bas-Richelieu
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