samedi 15 août 2020
La communauté
libanaise soreloise solidaire
face au drame de Beyrouth

Louise
Zakaib et son père Paul, âgé de
90 ans suivent
attentivement la situation du
Liban.

Par Annie Bourque,
samedi 15 août 2020
«
C’est épouvantable!»
, s’est exclamé Louise Zakaïb,
cousine de la défunte députée du
Parti Québécois en regardant les
images de la double explosion
qui a ravagé le 4 août, le Port
de Beyrouth, au Liban.
Mme Zakaïb s’est rendue au Liban
en 2010, un pays qui se
distingue par ses montagnes,
mais aussi par sa culture
d’orangers, de citronniers.
« J’ai
des amis qui vivent à une
demi-heure de Beyrouth et ils
ont tout ressenti. La première
chose qu’ils se sont dite: ah
non, pas encore un autre
bombardement »,
raconte-t-elle au SorelTracy
Magazine (STM).
La cause de l’explosion serait
redevable à la présence de
nitrate d’ammonium, un engrais
utilisé en agriculture et qui
serait présent dans la
municipalité de Contrecœur,
selon un reportage présenté par
Radio-Canada, le 6 août dernier.
« J’ai
vu le reportage concernant la
présence de nitrate d’ammonium
dans notre région et je vous
avoue que ça me stresse. Je me
suis dit: on a ça proche de chez
nous », ajoute Mme
Zakaïb.
Enfin, elle demeure convaincue
que ses compatriotes vont
réussir à passer à travers cette
crise.
« Ce sont des gens qui ont
tellement la foi, dit-elle.
C’est cela qui les guide. Tout
le monde s’entraide là-bas. »
Détruite à maintes
reprises
Son père Paul Zakaïb, âgé de 90
ans est né au Liban, mais il a
vécu une grande partie de sa vie
à Sorel-Tracy. Musicien,
l’homme travaillait aussi comme
superviseur et administrateur à
la QIT.
«
Beyrouth, confie-t-il, a été
détruite à sept reprises et il a
été envahi par des pays comme la
Syrie (de 1990 à 2005).
Auparavant, ce pays a été
longtemps sous le protectorat de
la France. Et peu de gens savent
que ce petit pays compte 42
universités sur son territoire.
»
L’homme qui vit maintenant dans
la région de Montréal se désole
de la situation catastrophique
qui afflige son pays.
« Je ne
sais pas comment le Liban va
s’en sortir. Ça va prendre des
milliards pour tout
reconstruire.»
Le STM a réussi à joindre
Laurette Degranpré-Zakaïb,
l’épouse pendant 52 ans de
Georges Zakaïb, qui a été
longtemps directeur général de
la Ville de Sorel-Tracy.
« C’est
dramatique, dit-elle, ce que les
Libanais doivent encore subir.»
Enfin, tous déplorent la
corruption qui sévit dans ce
pays qui est présentement
supporté par la communauté
internationale.
Forte
communauté libanaise
à Sorel-Tracy
Paul Zakaïb raconte
que la ville de
Sorel-Tracy compte
une importante
communauté d’origine
libanaise.
D'ailleurs au
lendemain de
l'explosion survenu
au port de Beyrouth,
le drapeau de la
ville de Sorel-Tracy
était en berne.
« Il y avait des
Libanais qui étaient
propriétaires de
magasins de
vêtements dont
Nicolas, Georges,
John et mon père
Michael, tous des
Zakaïb, qui étaient
propriétaire de deux
restaurants sur la
rue Roy et Augusta.»
M. Zakaïb rapporte
une anecdote
savoureuse.
« Les gens
disaient: on va
aller chez le Juif
pour magasiner. »
Enfin, la communauté
libanaise est très
présente à Montréal
et au Québec.
« À l’Institut de
cardiologie, sur 7
chirurgiens, on en
compte 4 qui
proviennent du
Liban»,
indique M. Zakaïb,
en souriant.
Louise Zakaïb et son
père Paul, âgé de 90
ans suivent
attentivement la
situation du Liban.
|
-------------------------------------------------------------------
Présence de nitrate
d’ammonium à
Contrecœur
Un reportage de
Radio-Canada
présenté le 6 août
dernier rapporte la
présence de nitrate
d’ammonium sur les
terrains du Port de
Montréal à
Contrecœur.
Ces terrains sont
loués à Yara Canada
(l’entreprise membre
du Fertilizer
Institute du Canada.
« Ce nitrate,
utilisé pour la
production d’engrais
pour l’agriculture,
est manutentionné
par un convoyeur
spécial qui l’emmène
vers des dômes
spécifiquement
conçus pour ce type
de produit »
, lit-on dans un
communiqué de la
Ville de Contrecœur.
Des règles de
sécurité et
inspections sont
régulièrement
entreprises,
ajoute-t-on. |
|