mercredi 19 août 2020
Les anges
gardiens achèvent leurs stages

Audrey
Benoit

Par Stéphane Martin,
mercredi 19 août 2020
La période de stage s’achève
pour celles et ceux qui ont
choisi de répondre à l’appel du
premier ministre, François
Legault, et d’aller prêter
main-forte dans les CHSLD de la
province. C’est à la
mi-septembre que ces anges
gardiens recevront le titre
officiel de préposés aux
bénéficiaires.
Actuellement, 541 personnes
suivent la formation de préposé
en CHSLD sur le territoire du
Centre de Services Sociaux de la
Montérégie-Est (CISSSME).
Parmi ces gens de cœur, certains
effectuent un changement de
carrière radical alors qu’ils
n’avaient jamais envisagé une
carrière dans le domaine de la
santé.
Cosméticienne depuis 7 ans,
Audrey Benoit a
toujours aimé prendre soin des
autres.
« Quand
j’ai entendu que les personnes
âgées souffraient d’un manque
d’employé, j’ai pensé à ma
grand-mère. Je trouvais cela
inacceptable et je me suis
inscrite tout de suite. C’est un
saut dans le vide, mais j’avais
une petite idée de ce que cela
impliquait puisque ma mère est
infirmière auxiliaire. Je suis
fonceuse dans la vie, le retour
sur les bancs d’école a été
difficile, mais c’est pour une
bonne cause »,
commente la principale
intéressée.
« On ne
se cachera pas que les personnes
en CHSLD sont en fin de vie. Je
veux être là pour eux et leur
apporter un peu de bonheur avant
qu’ils partent pour un autre
monde. Il y en a beaucoup qui
pourrait dire que c’est trop
difficile, d’ailleurs certains
ont abandonné le cours dans les
premières semaines. Moi j’ai la
piqure et je veux continuer dans
le domaine pour le reste de ma
vie », témoigne
Madame Benoit qui a une bonne
pensée pour ses professeurs
Guylaine Ouellette et Chantal
Desgagnés qui lui ont transmis
cette passion.

Le SorelTracy Magazine s’est
également entretenu avec
Hélène Durocher qui, du
haut de ses 53 ans, a fait un
virage à 180 degré dans sa
carrière. Après avoir travaillé
en politique, dans le domaine
des communications et en gestion
d’événement, la vie l’aura amené
sur un tout autre chemin.
« Ma
belle-mère souffre d’Alzheimer
et un peu avant la pandémie,
nous avons dû la placer dans une
résidence. Cette épreuve m’a
amené à être en contact avec le
monde de la santé. J’ai vu ce
qui se passait dans les CHSLD,
l’approche du personnel
soignant, particulièrement celle
des préposées, me plaisait. Puis
il y a eu l’appel de Monsieur
Legault. J’ai vu ça comme un
signe et je me suis lancé dans
la formation. Je n’étais plus
dans le coup pour les
communications, je n’en pouvais
plus des bureaux, je veux du
contact humain »,
raconte-t-elle.
Madame Durocher confie également
que la formation en accéléré
l’aura préparée à la réalité
vécue sur le terrain.
« Oui,
c’est différent passer d’un
mannequin de plastique en classe
à un humain en CHSLD. Mais ce
qui me faisait le plus peur,
c’était la réaction des autres
préposés qui ont suivi le cours
au complet et qui nous voyaient
débarquer soudainement.
Finalement la réception aura été
excellente. En fait, ces gens
souffrent depuis des années de
manque de personnel et nous
sommes-là pour palier à ce
manque. »
« Je ne
peux pas dire comment ça se
passait avant en CHSLD puisque
je n’y étais pas, mais je suis
agréablement surprise de toute
l’humanité qu’il s’y dégage. On
y va au rythme des patients,
c’est d’ailleurs la première
chose que j’ai apprise sur le
terrain. J’avais tendance à
aller vite et vouloir en faire
le plus possible, mais j’ai
compris que c’est comme ça que
les gens deviennent des numéros.
En y allant à leur rythme, on
les respecte et nous sommes
entièrement là pour eux. Cela
peut paraitre cliché, mais je
m’occupe de chaque patient comme
s’il s’agissait de ma mère »,
de conclure Hélène Durocher qui
entend servir pour le CISSSME
jusqu’à sa retraite.
Selon les informations obtenues,
des 541 élèves qui suivent
actuellement la formation de
préposé en CHSLD sur le
territoire du CISSSME, 51 le
font au CFP de Sorel-Tracy alors
que 39 ont émis des
disponibilités pour travailler
dans la zone soreloise et de
Contrecoeur. |