Les raisons qui
ont épargné Sorel-Tracy de la
Covid-19

Aux Jardins
Ramezay, le propriétaire
Ive-Étienne Lapierre et son
associé
Pascal Dumas entourent la
résidante Françoise Vézina qui a
appris à utiliser
les nouvelles technologies.

Par Annie Bourque,
jeudi 23 avril 2020
À l’heure actuelle, la ville de
Sorel-Tracy compte seulement 8
cas liés au coronavirus et cinq
autres dans les localités de
Pierre-de Saurel. Aucun
décès ni éclosion n’est survenu
dans nos résidences pour aînés.
Qu’est-ce qui explique que notre
ville soit préservée par la
COVID-19? Points de vue.
Dès le déclenchement de la
crise, les Sorelois ont pris les
mesures de confinement au
sérieux. Les employés de
la Ville, se sont mis en mode
télé-travail. Dès la
mi-mars, les autres travailleurs
ont mis fin aux déplacements à
Montréal, Longueuil ou
Saint-Hyacinthe.
Fini les visites
Le gouvernement a interdit les
visites aux aînés. À
Sorel-Tracy, quelque 9 655
personnes (sur 34 755) sont
âgées de 65 ans et plus.
En contrepartie, pour contrer le
sentiment de solitude, plusieurs
résidences ont offert des
tablettes à leurs résidents.
C’est le cas des Jardins de
Ramezay qui compte 202 aînés
dans ses quatre résidences.
À chaque jour, un employé les
aide à télécharger des livres,
de la musique ou à encore à
entrer en communication
«face-time» avec leurs proches.
« Cela
fait une différence pour eux et
on prend toutes les précautions
comme porter un masque, se laver
les mains plusieurs fois par
jour », explique le
propriétaire, Ives-Étienne
Lapierre.
Entretemps, six membres du
personnel, des femmes enceintes,
ont été obligées d’être en
retrait préventif.
« Des
employés à temps partiel
travaillent dorénavant à temps
plein. Tout le monde s’est roulé
les manches et tous espèrent que
les hausses salariales seront là
pour rester. »
Pour le moment, M. Lapierre
trouve important de continuer
d’interdire les visites aux
aînés.
« On le
fait par précaution »,
dit-il.
Sorelois disciplinés
La géolocalisation de la région
a certes contribué à limiter la
transmission du corovavirus.
« On a
mis en place des mesures
rapidement et nos citoyens ont
fait beaucoup d’efforts en
prenant au sérieux la pandémie »,
explique le maire de
Sorel-Tracy, Serge Péloquin.
Les épiceries et commerces
essentiels ont respecté le plan
de mesures suggéré par le
Service de prévention des
incendies. Un gardien de
sécurité accueille les clients.
Tous sont obligés d’utiliser des
désinfectants. Les paniers
d’épicerie sont nettoyés. Des
lignes sur le plancher ont été
tracées pour éviter les
rapprochements.
Avant la crise
Bien avant que le Québec soit en
pause, le maire Péloquin a été
interpellé par la situation en
Italie. Il a contacté les
entreprises qui accueillent des
bateaux de l’étranger.
« Quand
cela a commencé à chauffer dans
les aéroports, j’ai pris le
téléphone pour vérifier si des
mesures étaient prises lors de
la visite d’un bateau »,
ajoute-t-il.
Dans certains cas, des équipages
entiers ont reçu l’ordre de
rester confinés à bord de leur
embarcation.
Clinique de la Covid-19
M. Péloquin a proposé aussi
d’utiliser la salle Jani-Ber
comme clinique de dépistage de
la Covid-19 limitant ainsi les
risques de contamination à
l’Hôpital ou au CLSC.
« La
clinique est ainsi isolée des
zones plus vulnérables »,
indique-t-il.
La crise de la Covid-19 oblige
le maire et son équipe à penser
au futur. Un plan est déjà
préparation pour gérer la fin de
la crise.
« Certains réussiront à s’en
sortir et d’autres pas. En ce
moment, on fait tous les efforts
afin que tout le monde puisse
s’accrocher à la bouée »,
confie-t-il.
Cela obligera aussi les gens à
utiliser leur créativité et
imagination. Cela les mènera
peut-être vers d’autres beaux
projets qui auront peut-être une
portée extraordinaire, croit le
maire.
Enfin, il a été impossible
d’obtenir les chiffres
concernant les constats
d’infraction émis dans la
région. Au Québec, la
Sûreté du Québec rapporte en
date du 20 avril, quelque 1156
constats d’infraction et ou
rapports d’infraction liés par
exemple à des rassemblements ou
ouverture illégal de commerces.
|