lundi 07 décembre 2020
Absences
forcées par la COVID-19 : « Le
gouvernement doit soutenir le
personnel des CPE », dit la
CSN

Pour la CSN, les
travailleuses des CPE doivent
pouvoir accéder à des absences
payées lorsqu’elles sont en
attente du résultat d’un test
COVID. C’est loin d’être
toujours le cas en ce moment.
Depuis
le début de la crise, elles
doivent piger dans leur banque
personnelle de congés de maladie
ou dans leurs journées de
vacances lors de périodes
d’isolement imposées par la
Santé publique ou par
l’employeur, lorsqu’il y a des
symptômes, ou encore
lorsqu’elles sont en attente du
résultat d’un test COVID. Dans
un sondage mené par la CSN
auquel 5200 membres de CPE ont
répondu en novembre dernier,
près de 25 % des éducatrices
avaient déjà été testées pour la
COVID et près de 80 % de ces
dernières ont utilisé leur
banque personnelle ou ont dû
prendre un congé sans solde
durant l’attente du résultat.
Il y a donc un risque qu’une
travailleuse choisisse de taire
des symptômes bénins afin
d’éviter les conséquences
financières pour sa famille.
Selon une étude de la Direction
de la santé publique de Montréal
sur les cas de COVID survenus du
26 août au 30 septembre 2020, la
présence de personnes
symptomatiques dans les services
de garde éducatifs était le
deuxième plus important facteur
de transmission.
« Il
est inadmissible que le
ministère de la Famille ne
finance pas de congés rémunérés
pour l’isolement préventif, car
celui-ci sert à diminuer le
risque de transmission dans les
CPE », affirme
Jacques Létourneau, président de
la CSN.
« On
prend un risque inutile en
forçant des travailleuses à
faire un choix déchirant
lorsqu’elles n’ont plus de jours
dans leur banque de congés de
maladie ou dans leurs journées
de vacances. Il n’est pas normal
que le personnel des CPE doive
en payer le prix pour le bien
collectif », affirme
Stéphanie Vachon, nouvelle
responsable du secteur des CPE à
la FSSS–CSN. Cette dernière
rappelle que les membres du
personnel du réseau de
l’éducation peuvent compter sur
le maintien de leur rémunération
en cas d’isolement préventif lié
à la COVID.
« Le
personnel des CPE est
injustement traité »,
affirme Stéphanie Vachon.
On sait qu’il y a plusieurs cas
de COVID dans les CPE du Québec.
Contrairement aux écoles, il n’y
a cependant pas de compilation
officielle des cas dans les CPE,
ce qui contribue à l’inquiétude
du personnel. Un sondage de l’INSPQ
montre d’ailleurs que les
répondants dans les écoles
primaires et les services de
garde éducatifs sont plus
anxieux et inquiets par rapport
au coronavirus que la population
en général.
Personnel épuisé et manque
d’écoute
Alors que le personnel des CPE
est déjà épuisé, la récente
annonce de l’interdiction des
réunions de famille pour les
Fêtes a eu l’effet d’une
nouvelle douche froide. Le
gouvernement aurait pu prévoir
la fin du service habituel en
même temps que la fermeture
hâtive des écoles.
« Que
ce soit au sujet des congés en
raison de la COVID ou concernant
d’autres aspects, l’imposition
de décisions sans consultation
contribue à miner le moral des
travailleuses des CPE. Le
ministre Lacombe doit absolument
reprendre les rencontres
courantes avec ses partenaires
qui ont pris fin en août dernier
», insiste Lucie
Longchamps, vice-présidente de
la FSSS–CSN.
« Le
gouvernement doit donner un coup
de barre pour rassurer le
personnel des CPE de la
Montérégie. En ce moment, on
n’envoie vraiment pas le bon
message pour retenir les
professionnels au sein du réseau
et attirer la relève dont il
aurait besoin. La situation
était déjà rendue difficile il y
a un an par la surcharge et les
problèmes de ratio, mais la
pandémie a depuis exacerbé la
pénurie de main-d’oeuvre. Les
absences forcées et non
rémunérées en contexte de COVID-19,
c’est la goutte qui fait
déborder le vase »,
conclut Nadia Vallée, présidente
du Syndicat des travailleuses et
travailleurs en petite enfance
de la Montérégie – CSN.
Source : CSN |