jeudi 20 février 2020

Conférence de Serge Péloquin à la Chambre de commerce
«Il faut enclencher une réflexion pour réviser notre modèle de développement économique»


Par Hélène Goulet, collaboration spéciale, jeudi 20 février 2020

Après avoir énuméré les divers dossiers auxquels s’est attaqué son administration depuis sa réélection en 2017, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, a invité les intervenants locaux, qu’ils soient politiciens, intervenants ou gens d’affaires, à enclencher une large réflexion pour réviser le modèle de développement économique de la ville-centre et, par extension, du territoire de la MRC de Pierre-De Saurel.

M. Péloquin s’adressait, ce jeudi midi 20 février, à une centaine de gens d’affaires réunis à l’Hôtel de la Rive à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie Sorel-Tracy métropolitain, dans le cadre d’un midi-conférence de l’organisme.

Portrait démographique et indices de vitalité

En premier lieu, M. Péloquin a admis que le portrait démographique de Sorel-Tracy est encore peu reluisant.

Normalement, a-t-il fait remarquer, on reconnaît la vitalité d’une ville par la densité d’une population plus jeune et en croissance, ayant un niveau de vie plus élevé et une meilleure scolarité que la moyenne, et où la richesse foncière est également plus élevée. Ce qui n’est évidemment par le cas à Sorel-Tracy, avec sa population vieillissante et où le revenu médian se situe sous la moyenne montérégienne.

Créer de la richesse

Le discours n’est pas nouveau mais il est toujours d’actualité : c’est en créant de la richesse que la région pourra se démarquer dans l’avenir. «Il faut poser des gestes offensifs et défensifs», a soutenu le maire. «Il faut attirer des investissements, créer des emplois. Il faut aussi valoriser l’éducation et la persévérance scolaire.»

À titre «défensif», Serge Péloquin, que l’on sait en croisade depuis plusieurs mois pour le maintien des soins de santé offerts à l’Hôtel-Dieu de Sorel, veut poursuivre cette bataille car la qualité des services de santé, tout comme l’avenir de l’éducation, sont des éléments essentiels pour attirer une population nouvelle et plus jeune. «Il faut continuer à réclamer le maintien de nos services. En ce qui concerne l’éducation, personne ne sait encore ce qui va nous arriver», a-t-il fait remarquer, puisque la Loi 40 vient tout juste d’être adoptée sous bâillon par le gouvernement du Québec. 

«Les gens veulent un milieu de vie de qualité.» Il faut donc selon lui à la fois améliorer les conditions de vie des personnes plus vulnérables, créer un milieu de vie de qualité attractif pour les familles et poursuivre la revitalisation du centre-ville et de son cadre bâti.

La reconversion de Sorel-Tracy

La reconversion de Sorel-Tracy a débuté il y a plusieurs années, reconnaît-il.  «Le rôle de la Ville est de mettre en place les conditions propices. À titre d’exemple, l’acquisition, par Sorel-Tracy, des terrains d’Hydro-Québec (ancienne centrale thermique), qui permet de réserver sept (7) millions de pieds carrés pour le développement économique et industriel. Un projet majeur pour Sorel-Tracy », assure-t-il.

Les autres atouts de Sorel-Tracy sont également prometteurs, croit le maire :

• Aménagement d’un pôle touristique au Quai Catherine-Legardeur, incluant le complexe Statera et le restaurant Cabaret Les Années folles dans l’ancien Héliport
• Aménagement de la gare fluviale de la Société des traversiers du Québec
• Implantation future du siège social du Centre des arts contemporains au quai Richelieu
• Marché des arts Desjardins – rénovation de l’édifice du Marché Richelieu
• Ancienne prison de Sorel – reconversion en entreprise de transformation du cannabis
• Développement de l’agroalimentaire avec l’établissement de la fromagerie Bel (mini
Babybel)
• Aménagement d’un futur complexe sportif
• Réalisation de plusieurs projets d’habitations et de densification par des entrepreneurs privés
• Expertise du CTTÉI en matière d’écologie industrielle, rayonnant à travers le Québec
• Présentation aux propriétaires de commerces une proposition architecturale intégrée au patrimoine bâti
• Subventions à la rénovation
  - Programme de subventions à la rénovation pour les constructions résidentielles dans une zone telle que le centre-ville et le Vieux-Sorel
  - L’objectif est de revitaliser leur bâtiment (avec matériaux nobles) De 2500 à 20 000 dollars ou 50% du coût des travaux admissibles
  - Réfléchir à créer un Fonds d’aide pour favoriser la revitalisation commerciale du centre-ville (inspiré de Granby et Saint-Hyacinthe).

« Il ne peut y avoir de région forte sans une ville-centre forte, qui doit jouer son rôle de leader » a répété le maire, se défendant à la fin de faire un calcul politique. Son objectif, a-t-il soutenu, est d’enclencher une réflexion pour réviser le modèle de développement économique. «Il faut trouver des réponses rapidement», a-t-il conclu.

 

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