mercredi 10 juin 2020
Résultats préliminaires de la
nécropsie de la « baleine de
Montréal »
Une collision
avec un bateau serait la thèse
la plus probable

Ce matin
les vétérinaires spécialistes de
la Faculté de médecine
vétérinaire de l’Université de
Montréal étaient à l'oeuvre sur
le Quai de Ste-Anne-de-Sorel.

Par Stéphane Martin,
mercredi 10 juin 2020
Les vétérinaires spécialistes
de la Faculté de médecine
vétérinaire de l’Université de
Montréal étaient du côté de
Sainte-Anne-de-Sorel ce mercredi
pour effectuer une première
analyse sur la carcasse du
rorqual à bosse que plusieurs
surnomment affectueusement la
«
baleine de Montréal ».
Cette nécropsie avait pour but
de déterminer la cause de la
mort de l’animal.
« Il
n’y a pas de diagnostic
définitif pour l’instant. Ce
qu’on peut dire, c’est que
l’animal présentait des signes
de traumatismes qui suggèrent
fortement que l’animal a été
frappé. […] Il y aura rapport de
produit dans un ou deux mois
avec un diagnostic plus précis.
Pour l’instant, on parle d’une
suspicion de collision avec un
bateau, ça va rester a confirmer
officiellement. […] Des
échantillons seront analysés au
microscope pour confirmer
l’hémorragie », a
expliqué en point de presse,
diffusé sur les réseaux sociaux,
le vétérinaire Stéphane Lair.
Nous savons maintenant que la
baleine était une femelle, elle
mesurait 10,2 mètres et pesait
environ 17,2 tonnes.
Les prochains mois serviront
également à faire un examen de
santé complet du cétacé.
« À
priori, les observations faites
de l’animal et les photos qui
ont circulé suggèrent qu’il
était en santé. Sa présence si
haute dans le fleuve ne serait
pas due à une maladie. Dans le
cas qui nous concerne, on parle
d’un jeune animal qui explorait
le territoire »,
ajoute Monsieur Lair.
« On
avait beaucoup espoir que cette
aventure se termine mieux. Des
rorquals à bosse ont été
observés ailleurs dans le monde
dans des situations semblables
et après une quinzaine de jours,
ils ont réussi à retourner à la
mer. C’est sur ça qu’on a misé
au cours des derniers jours. On
a donné à l’animal le plus de
protection possible […] Puis on
a perdu sa trace pendant deux
jours », commente le
président et directeur des
programmes de recherche du
Groupe de recherche et
d’éducation sur les mammifères
marins (GREMM), Robert Michaud.
Ce dernier ajoute que si
l’expérience était à refaire, il
procèderait exactement de la
même façon.
« De
préférence, il faut laisser la
nature suivre son cours. […] À
cette grosseur, on ne peut pas
prendre l’animal dans nos bras.
[…] Aurait pu tenter d’attirer
l’animal avec des sons. Mais
l’expérience a déjà été tentée
avec des succès très très
mitigés et sur de courtes
distances. Ici, il y avait plus
de 450 km à parcourir. Il y a un
risque d’effrayer l’animal
également et qu’il s’échoue.
Nous avons choisi de lui offrir
un séjour sécuritaire. Pour
notre part, la décision de
laisser l’animal à lui-même
était la meilleure option et
c’est une décision avec laquelle
nous vivons bien »,
de conclure, Monsieur Michaud.
Rappel des évènements
selon le GREMM
Le 24 mai, un rorqual à bosse
nage très près de la côte à
Saint-Irénée, dans Charlevoix.
Le 27 mai, en fin de journée, le
rorqual à bosse est filmé en
train d’effectuer des sauts
devant le quai de Portneuf.
Le 28 mai vers midi, la baleine
se trouvait près de Bécancour.
En fin de journée, elle était
autour du pont Laviolette, à
Trois-Rivières. Le 29 mai en
matinée, elle était plutôt du
côté de Sorel. En fin de
journée, elle se trouvait au
large de Lanoraie.
Au 30 mai, elle entrait dans le
secteur de Montréal. Elle a
passé une bonne partie de la
journée au large du quai du
Vieux-Port.
Le 3 juin, le rorqual à bosse
nageait toujours dans le même
secteur avoisinant le pont
Jacques-Cartier. Il a été plus
tranquille cette journée,
effectuant ce qu’on appelle du
billotage, c’est-à-dire un repos
en surface, relativement
immobile. Après un réveil en
sursaut lorsqu’il a frôlé le
quai de l’horloge vers 15h30,
l’animal s’est réactivé. En
soirée, il a effectué de
nombreux sauts, puis a semblé
s’éloigner vers l’est.
Le 4 juin, les observateurs ne
trouvaient pas l’animal.
Finalement, il a été repéré peu
avant 9h, du côté sud de l’ile
Sainte-Hélène, dans le chenal Le
Moyne. Il est encore dans ce
secteur le 5 juin en matinée.
Depuis le 7 juin en matinée, le
rorqual à bosse qui a séjourné
plusieurs jours à Montréal n’a
pas été revu. Sa dernière
observation date du 7 juin, en
avant-midi, près de
Pointe-aux-Trembles. La veille,
le 6 juin, la baleine nageait
près de la passerelle du Cosmos,
ile Sainte-Hélène.
Tôt le 9 juin au matin, un
pilote maritime a filmé et
signalé ce qui semble être une
carcasse de baleine au niveau de
Varennes, en Montérégie. Sa
carcasse a été rapatriée en
soirée au quai de
Sainte-Anne-de-Sorel pour y
effectuer une nécropsie.
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