Les raisons qui ont épargné l’Hôtel-Dieu de la Covid-19

La chef de service d’urgence à l’Hôtel-Dieu, Dre Marie-Josée Arsenault et Dre Mylène Côté omnipraticienne à l’Hôtel-Dieu et présidence du CMDP (Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens) du Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est. Crédit: Courtoisie
 

Par Annie Bourque, mercredi 20 mai 2020

SI une deuxième vague de Covid-19 survient, l’Hôtel-Dieu de Sorel-Tracy est prêt à toute éventualité. L’actuelle pandémie a permis de mettre en place un processus rigoureux prévenant une possible éclosion. Explications.

« Notre système de santé s’est reviré sur un 10 cents avec l’instauration de nouvelles pratiques de contrôles des infections, beaucoup plus rigoureuses », explique Dr Mylène Côté, omnipraticienne de formation et présidente du CMDP (Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens) du Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est.

À ses côtés, la chef de service de médecine d’urgence de l’Hôtel-Dieu, Dre Marie Josée Arsenault a observé que le personnel et les médecins et spécialistes ont travaillé ensemble. «Tout le monde s’est retroussé les manches en disant: qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? Tout le monde a mis l’épaule à la roue et tout a super bien fonctionné.»

L’adoption et le respect de ces mesures ont été bénéfiques. « C’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas eu d’éclosion contrairement à d’autres hôpitaux. On essaie de maintenir cette rigueur », ajoute la Dre Arsenault.

Un exemple ? L’hôpital a été cloisonné en différentes zones. Des aires ont été aménagées pour pratiquer la télé-consultation entre médecins et patients. « Ici à Sorel, il n’y a eu aucune diminution d’activité essentielle comme les traitements d’oncologie, l’hémodialyse ou l’orthopédie », dit la Dre Côté.

Des patients qui demandaient une évaluation médicale ont été accueillis dans des cliniques externes autant en médecine générale qu’en cardiologie, pneumologie. « La pandémie a même apporté du positif. Les gens qui n’avaient pas de médecin de famille ont pu recevoir des soins dans les cliniques. Ce n’était pas possible avant, c’est un gros avancement », évalue Dre Arsenault.

Soins de santé à la population

En entrevue, Dr Côté mentionne qu’après l’actuelle pandémie, un budget de 33 M$ sera investi dans les installations de l’Hôtel-Dieu.  « Avec les années, on voit une augmentation de l’offre de services en soins de santé par rapport aux besoins de la population. Au moins 83 % des citoyens de Sorel-Tracy peuvent recevoir des soins de santé dans leur région. »

Dr Arsenault pratique au département de l’urgence de l’Hôtel-Dieu depuis 24 ans. « Depuis la fusion, nous avons une liste de garde de spécialistes au niveau de l’ophtalmologie, l’ORL, la plasticie, alors qu’avant, il fallait faire des appels durant des heures avant de référer un patient.»

Vaincre la bureaucratie

Concernant le défi de la bureaucratie, Dr Côté croit que le système public, autant en santé qu’en éducation est une grosse machine. « En temps de guerre, un général peut dire à tel groupe d’aller à endroit, illustre-t-elle, mais à l’intérieur du groupe, il faut que tu sois capable de parler et de t’organiser.»

À l’Hôtel-Dieu, l’embauche en avril 2019 de Sylvain Boisvert, un infirmier de profession devenu directeur adjoint des activités hospitalières permet d’augmenter l’efficacité organisationnelle. « On sait maintenant à quelle porte frapper si on a un problème à régler », conclut la Dre Arsenault, d’un ton rassurant.

 

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