mercredi 06 mai 2020
CPE et milieux familiaux
20 000
places subventionnées pourraient
disparaître et une pénurie de
main-d’œuvre semble inévitable

Montréal, le 6 mai 2020 – La
Fédération des intervenantes en
petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ)
déplore que les dernières
informations reçues par le
ministre de la Famille, Mathieu
Lacombe, aient pour effet de
mettre au chômage 6 000
intervenantes en petite enfance
en raison de leurs conditions de
santé ou de leur âge.
La FIPEQ-CSQ demandait de
maintenir la rémunération pour
ces personnes afin qu’elles
puissent réintégrer le réseau
lorsque les risques auraient été
moins élevés.
« Nous
avons offert notre entière
collaboration au ministre pour
assurer une relance rapide
lorsque le nombre de cas aura
diminué au Québec. Les
informations reçues à ce jour
sont à l’effet que le ministère
ait choisi de faire des
économies à court terme »,
se désole la présidente de la
FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Dès la semaine prochaine, 20
000 places subventionnées
pourraient avoir disparu, soit 9
% du réseau selon une
compilation réalisée par la
FIPEQ-CSQ.
« Malheureusement, les
impératifs économiques semblent
avoir eu le dessus et le
gouvernement est à mettre en
œuvre un plan de mise à pied
massif pour mettre de côté les
intervenantes expérimentées ou
vulnérables. C’est odieux et
scandaleux », déplore
Mme Grenon.
Les orientations du
gouvernement ne seront pas sans
conséquence et risquent d’amener
bien des parents à choisir le
réseau privé bien plus onéreux
en raison du manque de places.
« Quel
est le plan du ministre de la
Famille pour les parents du
Québec? Malheureusement, le
réseau des CPE et des milieux
familiaux régis et subventionnés
peinait à répondre à la demande
avant la crise de la COVID-19.
Ce problème va s’accentuer au
cours des prochaines semaines »,
poursuit Mme Grenon.
Pénurie de main-d’œuvre en
vue
La FIPEQ-CSQ s’inquiète par
ailleurs du manque de personnel
pour la réouverture. Dans
plusieurs régions, les CPE
n’arrivaient déjà pas à
respecter les ratios
règlementaires de 2 éducatrices
formées sur 3. Selon les
projections de la FIPEQ-CSQ, ce
ratio sera impossible à
atteindre dans la plupart des
régions dès lundi et 6 000
postes équivalents à temps plein
seront disponibles sans personne
pour les occuper.
« Tout
indique que nous serons en
pénurie de main-d’œuvre dans les
prochaines semaines. Le ministre
doit agir dès maintenant pour
attirer de nouvelles
intervenantes en petite enfance
», demande Mme Grenon.
La FIPEQ-CSQ s’étonne
d’autant plus que le ministre de
la Famille a choisi de ne pas
rémunérer les intervenantes en
petite enfance en CPE qui
seraient atteintes de la COVID-19,
sauf en cas d’intervention de la
Santé publique.
« Le
dernier souci des intervenantes
devrait être de s’inquiéter si
elles sont payées ou non si
elles contractent le virus. Nous
ne sommes pas en mesure de
rassurer nos membres à quelques
jours de l’ouverture des
services éducatifs »,
termine Mme Grenon.
Source :
Mathieu Morin, FIPEQ-CSQ |