jeudi 07 mai 2020
Des citoyens
demandent à la classe politique
locale, aux élus et à l’ensemble
de la société civile un plan
d'action socio-économique
post-pandémie de la région de
Pierre-De Saurel

Une
lettre, adressée à Gilles Salvas,
Préfet de la MRC Pierre-De
Saurel, ainsi qu'à la mairesse
et aux maires de la MRC
Pierre-De Saurel, circulait
depuis quelques jours dans le
giron médiatique. Les
signataires de la lettre, Yanick
Caisse et Marcel Fafard,
demandent à la classe politique
locale, tous paliers de
gouvernement confondus, et à
l’ensemble de la société civile
à s’engager résolument dans une
démarche opiniâtre de
revitalisation socio-économique
de la région de Pierre-De Saurel.
Voici donc le contenu de cette
lettre :
---
Développement
socio-économique post-pandémie
de la MRC Pierre-De Saurel
De tout temps, les grands
événements historiques qui ont
jalonné l’histoire de l’humanité
ont été des moments de peur
devant les changements qu’ils
annonçaient. Heureusement, dans
la majorité des cas, ils se sont
aussi révélés comme des
opportunités à saisir tant pour
les nations, les villes que les
individus, leur permettant de se
donner un nouvel élan pour
façonner un monde meilleur.
Ainsi, la région de
Sorel-Tracy sous l’égide des
frères Simard a inscrit son nom
en lettre d’or dans le grand
livre de l’Histoire avec
l’engagement de nos citoyens et
citoyennes dans l’effort de
guerre, lors de la Seconde
Guerre mondiale. Ensuite, la
reconversion de l’industrie des
années d’après-guerre a
positionné la région comme
centre industriel de premier
plan dans le nord-est de
l’Amérique. Puis vinrent le
premier choc pétrolier de 1971,
la Loi sur le contrôle des prix
et des salaires de 1975 à 1978
et une accélération de la
mondialisation qui a entraîné
une profonde modification de la
structure industrielle de
l’Amérique du Nord. On assista
alors à des faillites
d’entreprises en cascade et à la
fermeture de géants de
l’industrie qu’on croyait
éternels. Ce fut le cas de
Marine Industries créée en 1937,
qui licencia des milliers de
travailleurs de la région avant
de fermer en 1986.
Malheureusement et malgré
plusieurs tentatives comme
l’achat récent et la
reconversion des terrains de
l’ancienne centrale thermique
d’Hydro-Québec, la région de
Sorel-Tracy n’a jamais réussi
depuis, à retrouver un dynamisme
économique qui en faisait un
endroit où les salaires étaient
considérés comme les meilleurs
au Canada et en Amérique du
Nord; un endroit où l’on venait
pour s’enrichir.
Certes quelques succès ont
jalonné au cours des années,
notre paysage économique. Que
l’on pense à QIT Rio Tinto,
Sorel Forge, Acier Richelieu,
Fabspec, l’usine de bogies de
Alstom, Lussier Dale Parizeau
Assurances et services
financiers, la Laiterie
Chalifoux, la Fromagerie
Polyethnique ou plus récemment,
la Fromagerie Bel. À l’opposé et
sans tomber dans une litanie de
statistiques décrivant les
risques de dévitalisation de
notre région, nous ne pouvons
ignorer que plus de 50% des
employés de ces entreprises
demeurent à l’extérieur de chez
nous, nous laissant un taux de
60 ans et plus parmi les plus
vieux au Québec avec 37% de
notre population. Ce résultat
induit par exemple, outre un
dynamisme en retrait de nos
concitoyens, un centre-ville de
Sorel-Tracy peu attrayant où
sauf certaines belles soirées
d’été, il montre un caractère de
ville et de région mortes.
Compte tenu de ce qui
précède, les signataires de la
présente, qui se veulent
apolitiques, considèrent qu’il
est anormal de se retrouver avec
ce type résultat dans la durée;
pour une ville et une région
situées stratégiquement au
confluent du Richelieu et du
majestueux fleuve Saint-Laurent,
à moins d’une heure de la région
de Montréal, considérée comme
l’une des plus dynamiques dans
le nord-est de l’Amérique du
Nord.
En regard des présents
événements, les signataires
estiment que les changements qui
seront induits dans les années
qui viennent par la pandémie de
COVID-19, marqueront à jamais
notre société dans ses
fondements. Ils considèrent
aussi que les changements
climatiques qui forgent
présentement notre avenir, s’ils
sont en mode pause avec les
ralentissements imposés à
l’activité humaine, n’en
demeurent pas moins présents et
prêts à resurgir avec le
déconfinement qui s’amorce.
En conséquence, nous
demandons à notre classe
politique locale, tous paliers
de gouvernement confondus, et à
l’ensemble de la société civile
à s’engager résolument dans une
démarche opiniâtre de
revitalisation socio-économique
de la région de Pierre-De Saurel.
Le leadership qui sera
nécessaire pour y arriver et s’y
maintenir, s’il peut être celui
d’un individu ou d’un groupe en
particulier, ne doit pas s’y
confiner. Il doit impérativement
se baser sur la synergie du
travail d’équipe et faire appel
à la diversité des talents et
des compétences de l’ensemble
des citoyen(ne)s de notre
communauté.
Ainsi,
nous saluons la mise en place du
Comité d’intervention
tactique de développement
économique sous l’égide de
la Chambre de commerce et
d’industries de Sorel-Tracy,
pour aider les entreprises à se
rétablir à très court terme.
Mais
nous sommes d’avis qu’il faut
dès maintenant profiter de la
situation pour aller plus loin,
en nous dotant d’une vision
d’ensemble de notre avenir à
long terme. Si les objectifs
sont nobles, les moyens pour y
arriver sont concrets et connus
(ex. : incubateur industriel).
Ce qui fera la différence entre
le succès et l’échec et qui a
été l’une de nos grandes lacunes
au cours des dernières années,
sera notre capacité à nous unir
et à travailler ensemble, avec
résolution et en concertation,
dans la durée.
Travailler ensemble implique
d’agir et donc de poser des
gestes conséquents. Cependant,
les signataires sont pleinement
conscients que l’efficacité de
nos actions ne peut être que
précédée et supportée par la
réflexion et la planification.
Savoir où et comment y aller
avant de s’y diriger est une
condition essentielle de succès.
En
conséquence, les signataires à
la présente appellent donc à une
remise à plat complète de nos
façons de faire du développement
économique dans la région de
Pierre-De Saurel. Les résultats
des dernières années imposent
avec humilité ce passage obligé.
Ils demandent aussi que soit
élaborée une vision globale
et cohérente avec les stratégies
et moyens afférents et qui
portera à la fois sur notre
développement socio-économique
et écologique.
Le tout dans le contexte
post-pandémique et de
démondialisation qui sera
dorénavant le nôtre; où la place
de l’économie numérique et
dématérialisée sera
prépondérante, tout comme celle
d’une production industrielle et
agroalimentaire à une échelle
plus humaine, de préférence sur
notre territoire national.
De façon terre à terre, ce cadre
de référence (ex. :
rôle-conseil, facilitateur,
inventaire de terrains, de
bâtiments, outils de
financement, etc.) pour guider
nos actions de développement
devra déboucher sur une
structure d’encadrement
professionnelle, unique et
intégrée. Laquelle canalisera
nos énergies en vue d’accueillir
les entreprises qui naîtront,
celles qui seront en croissance
ou qui voudront s’établir chez
nous, dans le sillage
malheureusement, de celles qui
disparaîtront soit de façon
naturelle ou comme victime de
l’actuelle pandémie.
Dans l’environnement très
concurrentiel qui est maintenant
le nôtre, notamment au niveau de
la recherche d’investissements;
où les défis se multiplient avec
la complexité des situations,
nous signataires de la présente,
sommes disponibles pour apporter
notre contribution à la
renaissance et la pérennité de
la région de Pierre-De Saurel.
Pour information ou pour
signer la présente, contactez
M. Yanick Caisse, 450-880-9999,
ycaisse@hotmail.com ou
M. Marcel Fafard, 450–881-6475,
marcel.farfard@videotro.ca.
Outre les instigateurs de la
présente démarche, parmi les
personnes sollicitées, voici
celles qui ont formellement
donné leur appui : Annie
Beaudoin, Carine Daneau, Jocelyn
Daneau, Benoit Dupuis, Normand
Gariépy, Patrick Laramée,
Jean-Marc Malboeuf, Marcel
Robert, Diane Robillard et
Sylvain Simard.
Sources
: Yanick Caisse et Marcel Fafard |