mercredi 11 mars 2020
Centre des
arts contemporains de
Sorel-Tracy
Le photographe
Simon Ménard questionne
ouvertement le projet

Photo :
Gary Carpentier

Par Stéphane Martin,
mercredi 11 mars 2020
Le photographe de
Sorel-Tracy, Simon Ménard,
souhaite obtenir des réponses à
certaines questions concernant
l’établissement du Centre des
arts contemporains sur les quais
Richelieu, de la rue de la
Reine.
Dans une missive envoyée aux
médias et déposée préalablement
au conseil municipal de la ville
par sa conjointe, Corina
Bastiani, l’artiste partage
d’abord sa déception quant à
l’utilisation de l’une de ses
photos pour un document
promotionnel visant l’obtention
de financement par la MRC.
« C’est
la photo-titre de mon exposition
[de 2004] « Chantier Portuaire
». Mon nom n’apparaît pas sur le
document et pire la photo est
rognée et compressée pour
s’adapter au document. Ils ont
même oublié le « s » à «
Chantiers » sur le couvert…
c’est leur titre. Mais où
ont-ils obtenu l’image ? Sur le
web ? Cela m’étonnerait je suis
nul avec les réseaux sociaux et
je ne mets presque rien sur la
toile. Ah! J’y suis, le
département d’urbanisme de la
Ville de Sorel-Tracy m’a acheté
cette photo à l’été 2005,
imprimé sur canevas, elle est
accrochée dans la salle
d’attente. L’aurait-il
photographié sur place avec un
cellulaire ? Peut-être! En tout
cas c’est la première idée qui
m’est venue. J’aimerai bien
savoir », peut-on
lire dans la missive.

Monsieur Ménard ne cache pas
qu’il suit de près le projet qui
se développera directement en
face de sa résidence. Il
mentionne avoir participé à une
soirée d’information sur le
sujet.
« La
présentation de monsieur
Dominique Roland (président ou
directeur général … ça dépend du
document) nous détaillait un peu
plus les plans d’architecte qui
nous avaient déjà été exposés
sur des coroplastes affichés sur
le bâtiment avant sa démolition.
Bref, nous n’avons pas appris
beaucoup, il n’y avait pas de
micro et le maire n’y était pas,
seulement le conseiller du
quartier Jocelyn Mondou qui nous
accueillait gentiment avec des
bouteilles d’eau et n’avait que
peu ou pas de réponse à nos
questions. Pas de micro, pas de
détail sur le projet, uniquement
sur l’architecture. Donc ce
n’était pas une présentation du
projet et encore moins une
consultation publique. Alors svp
cessons de s’appuyer sur le 19
juin 2019 pour insinuer que
c’est un projet qui intègre la
communauté. »
« Pour
un organisme qui se dit
expérimenté, novateur, inclusif,
qui incite à la collaboration,
au partage, à l’échange, qui
désire valoriser les arts et les
artistes de la région, je trouve
qu’il manque de transparence,
d’intégration, de respect,
d‘éthique et de connaissance de
la loi dans ce document.
Pouvons-nous réellement leur
léguer par emphytéose un terrain
au confluent, au pied du
symbolique pont Turcotte ?
Pouvons-nous nous permettre un
autre coup d’épée dans l’eau ?
Un autre échec par manque de
préparation, de transparence et
de professionnalisme ? »,
se questionne en conclusion,
Simon Ménard.
Tempête dans un verre
d’eau
Le SorelTracy Magazine a rejoint
le président-directeur général
du Centre des Arts contemporains
du Québec à Sorel-Tracy,
Dominique Rolland. Ce dernier
affirme qu’il s’agit d’une
tempête dans un verre d’eau.
« Nous
sommes à consulter la lettre et
les documents de Monsieur
Ménard. On va donner suite et
rectifier les choses. C’est une
tempête dans un verre d’eau. Ce
n’est pas dans notre nature de
ne pas respecter les droits
d’auteurs et les artistes, nous
sommes dans le domaine depuis 40
ans », laisse savoir
Monsieur Rolland qui envisage
faire parvenir un communiqué aux
médias dans les prochaines 24
heures.
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