mardi 24 novembre 2020
Ajout d'une 3e
équipe : les Forges de Sorel ont
le vent dans les voiles


Par Jean Doyon,
mardi 24 novembre 2020
Le 21 septembre dernier,
suite à une assemblée générale
extraordinaire, le Groupe
Schmolz + Bickenbach, un
leader mondial dans le domaine
de l'acier et propriétaire de
Finkl Steel (donc
des Forges de Sorel),
annonçait que l'entreprise
changeait de nom pour
Swiss Steel Holding, une
entreprise que Schmolz +
Bickenbach avait acquise en
2003.
C'est
donc dire que Finkl Steel
situé à St-Joseph-de-Sorel,
conservera ce nom, à la légère
différence que maintenant ce
sera « Membre du Groupe
Swiss Steel », et
gardera aussi sa connotation
française Les Forges de
Sorel Cie.
Mais, l'usine de la rue
McCarthy, qui célébrait
ses 80 ans d’existence en 2019,
n'avait pas que cela comme bonne
nouvelle. En fait, c'est la
moindre des deux, puisque
Les Forges, par la voix
de son président, Richard Lahaye,
confirmaient au SorelTracy
Magazine qu'elle allait
poursuivre à 3 équipes au lieu
de 2, et ce dès lundi.
Les marchés
« Les Marchés sont encore très
difficiles, mais on voit une
petite progression depuis
septembre, les demandes sont
plus régulières et les commandes
sont plus grosses. On semble
vouloir avancer. »,
expliquait le président des
Forges de Sorel, Richard
Lahaye qui décrivait les
commandes des prochaines
semaines comme du rattrapage
découlant du ralentissement
provoqué par la pandémie.
« En
majeure partie ces commandes
seront pour se bâtir un bon
inventaire pour commencer
l'année 2021 avec le plus de
potentiel possible.»
Là
ou ça va bien, c'est dans le
secteur industriel et c'est
justement là que se situe le
marché des Forges.
«
Nous on fait des pièces pour des
réparations mécaniques, dans le
secteur automobile aussi, de la
machinerie, on fait de l'acier
pour différents moules dont
entre autres le secteur médical,
on fournit des pièces pour des
barrages, des mines, des
équipements de toutes sortes,
tout ce qui brasse la terre,
etc.. », énumérait le
Président des Forges.
Mais le secteur qui est encore
le plus difficile c'est le
pétrolier. Aux Forges, l'on
fabrique beaucoup de pièces
destinées à la machinerie
pétrolière.
« Le
prix est encore bas et il n'y a
pas beaucoup d'extraction,
autant en Alberta qu'aux
États-Unis.»
M. Lahaye surveille ce qui se
passe aux États-Unis, car selon
lui il y a beaucoup de
compagnies qui sont en attentes
de voir que seront les
politiques démocrates.
« À
titre d'exemple, aux É.-U., les
démocrates sont contre l'Oléoduc
Keystone en Alberta. Donc ce
n'est pas bon pour l'industrie
du pétrole là-bas, donc ce n'est
pas bon pour nous qui fabriquons
les pièces. Dans ce
marché-là, ça dépend toujours de
quels bords tu te situes ! »,
déclarait-il.
L'exportation est majeure chez
Finkl Steel de Sorel
puisque 25% de la production est
dirigée vers le Canada d'un
océan à l'autre, 25% chez nos
voisins américains et 50% à
l'international; Asie, Europe,
Inde, Brésil, etc..
« Le
dollar canadien à 76 cents US est
très favorable, car pour nous,
vaut mieux avoir un dollar
faible qu'un dollar fort. »
Retour sur l'année 2020
Richard Lahaye a tenu à faire un
genre de bilan de l'année qui
s'achève et qui restera gravée
dans la mémoire de tous.
« On a connu un très bon début 2020 jusqu'à la pandémie, nous avions le
vent dans les voiles.
Ensuite, le
gouvernement du Québec a ordonné
la fermeture des commerces et
des entreprises non essentiels à
compter du 24 mars.
Nous avons dû se débattre pour
nous faire reconnaitre comme
entreprise essentielle, et notre
implication dans la fabrication
de moules pour l'injection de
plastique pour des entreprises
de fabrication d'équipements
médicaux qui nécessites ce genre
de moule, nous a permis de
poursuivre, tout en nous pliant
aux normes de la CNESST, qui
était de diminuer à peu près de
50% les effectifs, et respecter
les normes sanitaires. »,
rappelait M. Lahaye.
L'entreprise a même été ouverte
aux employés qui avaient des
craintes pour leur santé face à
la COVID-19 et de bénéficier de
la PCU, et un peu plus tard aux
différentes subventions
salariales, en prenant au
préalable une entente avec le
syndicat, tout en s'assurant de
garder un lien avec les
employés.
« Nous avons fonctionné ainsi
jusqu'au 25 mai, puis une
extension jusqu'à la fin du mois
d'aout. Pendant ce temps-là,
nous avons réorganisé notre
usine pour ceux qui voulaient
revenir au travail, avec les
normes de santé et nous avons
garder notre monde le plus
possible sur ces programmes-là.
Puis la dernière mouture de ça a
été reconduite jusqu'au 21
décembre à des taux différents,
toujours en s'ajustant avec les
syndicats. »,
expliquait le président des
Forges.
En chiffre, au début de l'année
2020, Les Forges
comptaient 330 employés et au
moment d'écrire ces lignes,
l'entreprise dénombrait 277
personnes à l'emploi ou avec des
liens avec la Finkl Steel
Sorel. D'ailleurs, ce dernier
chiffre devrait augmenter au
cours des prochaines semaines
avec l'ajout d'une 3e équipe.
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