mardi 24 novembre 2020
Prolongement des mesures
sanitaires
Les Chambres
de Commerce proposent au
gouvernement un contrat moral
avec les restaurateurs


Alors que le gouvernement
propose un contrat moral aux
Québécois pour le temps des
Fêtes, la Fédération des
chambres de commerce du Québec (FCCQ)
et la Chambre de commerce et
d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST)souhaitent
quant à elles lui offrir un
contrat moral avec les
restaurateurs. Après avoir
consulté son réseau des chambres
de commerce au cours des
derniers jours, la FCCQ et la
CCIST présentent aujourd’hui des
pistes de solution au
gouvernement, afin d’aider les
restaurateurs à pouvoir
retrouver le plus rapidement
possible leurs opérations.
Le premier ministre, M. François
Legault, a annoncé que les
restaurants, les salles de
spectacles et les salles
d’entraînement situés en zone
rouge resteront fermés jusqu'au
11 janvier prochain. Le
gouvernement a par la même
occasion autorisé les
rassemblements familiaux pour
quelques jours durant la période
des Fêtes. Pourtant, les
restaurants auraient pu
représenter des lieux
sécuritaires pour des réunions
en famille, étant donné les
nombreux investissements sur le
plan sanitaire.
« C’est
un coup extrêmement dur pour
plusieurs entreprises, non
seulement sur leurs finances,
mais aussi sur leur moral. Nous
comprenons que les chiffres
actuels des cas de COVID-19 ne
permettent pas un retour à la
normale complet, mais les
entreprises en restauration ont
investi des sommes importantes
pour l’aménagement de leurs
espaces selon les meilleures
normes sanitaires. Les
rassemblements en nombre limité
dans ces établissements auraient
pu se faire sans compromettre la
santé publique », a
déclaré Charles Milliard,
président-directeur général de
la FCCQ.
« Les
entreprises en restauration ont
investi des sommes conséquentes
pour se conformer aux mesures
sanitaires. Cette annonce signe
un nouveau coup dur pour
l’industrie, et nous craignons
des dégâts importants. En effet,
de nombreuses entreprises de
notre région de Sorel-Tracy
risquent de ne jamais se relever
face à ces longs mois de
fermetures successives »,
a ajouté Sylvain Dupuis,
directeur général de la CCIST.
Un cri du cœur de la
communauté des affaires
« La
communauté d’affaires, autant
dans les villes qu’en région,
pousse un cri du cœur devant la
crainte de voir plusieurs
commerces disparaître en raison
de cette nouvelle fermeture
prolongée. Les entreprises ont
suivi toutes les consignes
depuis le tout début de la
pandémie. Elles ont fermé une
première fois, ont investi pour
adapter leur commerce, ont
refermé temporairement et
maintenant, on repousse encore
une fois leur réouverture. On ne
peut rester insensible à la
réalité que ces entreprises
rencontrent. Tout en demeurant
vigilant sur les pratiques de
santé publique, selon nous, le
gouvernement devrait préparer le
terrain à la réouverture des
restaurants, et envoyer des
signaux en ce sens aux
entrepreneurs en restauration
ainsi qu’à la population »,
a ajouté M. Milliard
Par exemple, tous les
restaurateurs et les brasseries
de notre région ont investi
beaucoup d’argent pour mettre en
place des mesures de
distanciation pour respecter les
mesures sanitaires imposées par
le gouvernement.
Propositions pour
sauver le milieu de la
restauration
Le gouvernement a posé des
gestes pour aider les
restaurateurs, notamment avec
les mesures d’allègements
réglementaires pour autoriser
les livraisons d’alcool par des
tiers, mais force est de
constater que ce ne sera pas
suffisant. La FCCQ et la CCIST
soumettent donc au gouvernement
d’autres pistes de réflexion
pour aider les restaurateurs
ainsi que des demandes de la
communauté d’affaires :
• Lorsque la courbe des
cas/décès sera sur une pente
descendante, s’assurer que
l’annonce de la réouverture des
opérations en salles à manger
des restaurants ait lieu dès que
possible, afin de permettre un
délai raisonnable aux
restaurateurs pour se préparer.
• Au moment de la réouverture
des opérations en salles à
manger, les restaurants
pourraient limiter la
fréquentation à un nombre
restreint de leur capacité
actuelle, suffisamment
intéressant sur le plan
financier pour reprendre leurs
opérations et en fonction de
leur réalité régionale.
• Pour l’avenir, éviter de
retourner dans une fermeture
complète des salles à manger.
Une ouverture avec un nombre
restreint de clients, tout en
appliquant des mesures de
protection de la santé publique
serait une meilleure avenue
étant donné les conséquences sur
les emplois et la chaîne
d’approvisionnement des
restaurateurs.
• Reporter les remises de TPS et
TVQ sur les ventes faites par
les restaurants, bars et autres
entreprises visées par des
fermetures forcées, jusqu’au 30
juin 2021.
• Pénaliser plus sévèrement les
restaurants et tenanciers de bar
qui n’appliquent pas les règles
de santé publique.
• Inclure dans les campagnes
d’achat local un volet
spécifique pour encourager les
restaurants, bars, gyms et
autres établissements fermés en
zone rouge, et redonner
confiance à la clientèle.
• En plus des gens qui ont
survécu à la COVID-19, recourir
aux employés en restauration
dans les prochaines campagnes de
sensibilité du gouvernement du
Québec quant au respect des
normes de santé publique,
puisque ceux-ci subissent les
impacts de cette crise et que le
message véhiculé serait
puissant.
« Il y
a environ 21 000 établissements
en restauration au Québec qui
sont dans l’incertitude. Il y a
des réalités régionales
différentes et des solutions mur
à mur sont difficilement
envisageables. On comprend le
défi pour le gouvernement du
Québec de répondre à ces
préoccupations. Seulement, il
serait nécessaire qu’il envoie
des signaux positifs à cette
industrie, pour une reprise à
court terme. Il faut travailler
dès maintenant à un scénario de
reprise des opérations en
restauration au 11 janvier 2021,
avec un nombre restreint en
salle à manger, car un report
au-delà de cette date aurait des
conséquences encore plus
dévastatrices sur l’industrie »,
a conclu Charles Milliard.
Sources :
Chambre de commerce et
d'industrie Sorel-Tracy &
Fédération des chambres de
commerce du Québec |