jeudi 26 novembre 2020
Éclosion de
COVID-19 à l’Hôtel-Dieu de Sorel
Est-ce que les
employés sont suffisamment
protégés ?

Micheline Charron
et Daniel Laroche respectivement
vice-présidente et président du
Syndicat des Travailleuses et
des Travailleurs CISSS DE LA
MONTÉRÉGIE EST – CSN.
Photo gracieuseté

Par Stéphane Martin,
jeudi 26 novembre 2020
L’éclosion de COVID-19
déclarée le 5 novembre dernier à
l’Hôtel-Dieu de Sorel aura
infecté 19 usagers et 20
travailleurs de la santé.
Si l’enquête épidémiologique sur
la situation n’a pas permis de
déterminer avec certitude
l’origine de l’éclosion, on peut
se questionner quant à savoir si
les employés sont suffisamment
protégés à l’intérieur des murs
de l’hôpital.
La réponse demeure évasive du
côté de la direction du Centre
intégré de santé et de services
sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME)
qui n’écarte pas la possibilité
que la propagation ait pu
survenir en dehors du contexte
de travail.
«
Considérant la transmission
communautaire du virus et le
relâchement observé des mesures
de santé publique au sein de la
population, ces employés
pourraient aussi avoir contracté
le virus à l’extérieur des murs
de l’hôpital »,
commente le conseiller aux
relations médias et
ministérielles du CISSSME, Hugo
Bourgoin.
Suite à cette éclosion, la
direction du CISSSME a tout de
même publié une vidéo sur sa
page Facebook qui se veut un
rappel aux employés sur les
normes d’hygiène et l’importance
de conserver ses distances
malgré le port d’équipement de
protection individuel.
Du côté du Syndicat des
Travailleuses et des
Travailleurs CISSS DE LA
MONTÉRÉGIE EST – CSN on affirme
que le port du masque N95 pour
tous les employés, aurait changé
la donne pour les 20
travailleurs infectés à la COVID-19.
« À
l’heure actuelle, cet équipement
est réservé pour des conditions
particulières. Par exemple,
lorsqu’un patient est positif à
la COVID-19 ou lorsqu’il est
intubé. En dehors de ces
conditions, on parle du simple
masque de procédure. On
revendique que le gouvernement
rehausse les directives sur les
équipements de protection,
notamment avec le port du masque
N95 », explique le
président, Daniel Laroche.
Au mois d’octobre dernier, le
ministre de la Santé laissait
entrevoir la possibilité de ne
plus rationner les masques N95
et de les offrir a tout le
personnel soignant puisque les
stocks d’équipements étaient
amplement suffisants selon ses
dires.
« Nous
demandons également que les
patients qui sont positifs ou en
attente d’un résultat aient
l’obligation de porter le
masque. C’est une recommandation
de l’Institut national de santé
publique du Québec, mais qui est
refusée actuellement par la
présidente directrice générale
du CISSSME », ajoute
Monsieur Laroche.
Cette éclosion aura créé un vent
de panique chez les employés
selon la vice-présidente du
syndicat.
« Les employés travaillent
avec la peur au ventre, mais les
services à la population sont
donnés avec la vocation qu’on
leur connaît et ça, je peux vous
l’affirmer haut et fort »,
de conclure Micheline Charron.
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