mercredi 14 octobre 2020
La Montérégie tapissée en rouge
dès vendredi
La Direction
de la santé publique tente de se
faire rassurante

Image:
Capture d'écran

Par Stéphane Martin,
mercredi 14 octobre 2020
La Direction de la santé
publique de la Montérégie s’est
fait envahir par une centaine de
questions et de commentaires de
citoyens lors d’un Facebook live
d’une vingtaine de minutes qui
visait à faire le point sur la
région qui passera au niveau
d’alerte rouge vendredi matin.
L’exercice aura permis de
constater que plusieurs
questions subsistent dans
l’esprit de la population qui
remet en doute la décision des
autorités.
D’emblée, la directrice de la
santé publique s’est senti le
besoin d’expliquer la décision
de tapisser l’ensemble de la
Montérégie en rouge, excluant
Granby et Bromont qui sont
desservies par le CIUSSS de
l’Estrie.
« On voit que les cas
demeurent très élevés en
Montérégie. Hier, on a eu 181
nouveaux cas, ce qui est
beaucoup plus que ce que l’on
observait lors de la première
vague. […] Malheureusement, en
termes de progression de la
pandémie, je dirais que la
Montérégie est parmi les pires,
et c’est inquiétant. Il y a
beaucoup d’éclosions
communautaires, dans les milieux
de travail, les écoles et de
plus en plus dans les milieux de
vie pour ainés. Il y a aussi de
plus en plus d’hospitalisations
et c’est ce qui nous inquiète »,
explique la docteure Julie
Loslier.
Elle explique également pourquoi
ne pas avoir laissé une ou deux
MRC en orange.
« Quand
on est sur des petites unités
d’analyse, le taux est très
variable ce qui fait que
quelques cas peuvent faire
basculer le niveau de risque.
D’un point de vue de santé
publique, ce serait une mauvaise
décision de laisser une MRC en
orange qui se retrouve enclavée
dans du rouge. Actuellement,
nous avons des messages de gens
en zone orange disant que les
gens des zones rouges vont
manger dans leurs restaurants.
[…] La décision de mettre tout
le monde au rouge en est une de
protection et c’est la meilleure
décision pour protéger tout le
monde. »
C’est donc à compter de minuit
jeudi qu’entre en vigueur les
mesures qu’amène le passage au
niveau d’alerte rouge qui se
résument principalement à un
confinement à nos résidences
privées en dehors de l’école et
du travail.
Les salles à manger des
restaurants et les bars sont
fermés. Seule la livraison de
nourriture est permise. Tout
rassemblement intérieur ou
extérieur est interdit. Afin de
briser l’isolement, un
assouplissement est prévu pour
les personnes vivant seules avec
ou sans enfant. Ces gens peuvent
recevoir un visiteur à la fois
et, idéalement, toujours la même
personne.
La
liste complète des mesures en
vigueur est accessible à cette
adresse
Bien qu’en théorie cette
décision devrait s’appliquer
jusqu’au 28 octobre, la
directrice insiste sur la forte
possibilité de ne pas revenir en
arrière après cette date. Elle
mentionne que des décisions
seront prises entre directeurs
de la santé publique et rappelle
que le premier ministre a
mentionné qu’il faut apprendre à
vivre avec le virus pour
plusieurs mois.
Dans le même ordre d’idée, la
Direction de la santé publique
constate l’impatience de la
population.
« Sur
notre page Facebook, on voit que
le ton est beaucoup moins
positif que lors de la première
vague. Il y a beaucoup plus de
critique et de commentaires
négatifs et je le comprends.
C’est difficile en ce moment
pour tout le monde. Il y a des
gens qui doutent de la gravité
de la COVID, il y a des gens qui
doutent du fait qu’on est en 2e
vague. […] Je peux vous dire que
tout ce que l’on fait
actuellement est pour éviter de
connaître des gens qui décèdent
du virus. Il faut surtout éviter
de se diviser comme population.
C’est l’occasion pour faire
preuve, encore une fois, d’un
élan de solidarité »,
de conclure Julie Loslier.
Afin de réécouter le point de
Madame Loslier
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