jeudi 01 octobre 2020
Crise de la Covid-19 dans le
milieu communautaire
Le
gouvernement doit agir en
cohérence avec la situation
sanitaire


Les organismes communautaires
autonomes qui œuvrent en santé
et services sociaux (OCASSS)
interpellent de nouveau le
Ministre délégué à la Santé et
aux Services sociaux, Lionel
Carmant, en lien avec des
décisions problématiques de son
ministère sur les règles
régissant le Programme de
soutien aux organismes
communautaires (PSOC) et les
fonds d’urgence COVID-19.
Dans une lettre détaillée, la
Coalition des Tables régionales
d’organismes communautaires (CTROC)
et la Table des regroupements
provinciaux d’organismes
communautaires et bénévoles (TRPOCB)
réitèrent leurs demandes,
puisqu’elles n’ont pas obtenu de
réponse, ni de leur
correspondance du 11 septembre,
ni suite à leurs rencontres des
3 et 8 septembre.
Que ce soit au sujet de la
reddition de comptes ou des
fonds d’urgence COVID-19, les
deux organisations constatent
que ni leurs préoccupations, ni
l’évolution de la pandémie ne
sont prises en compte. « La
situation est actuellement très
difficile pour les personnes qui
fréquentent les organismes
communautaires ou y travaillent,
tant financièrement que
psychologiquement. Il est urgent
que le ministre réponde
positivement à leurs demandes et
comprenne leurs besoins »
indique Hugo Valiquette,
porte-parole pour la CTROC.
Le MSSS exige des OCASSS qu’ils
tiennent leur AGA avant le 31
décembre, alors que selon les
régions, de 20% à 40% des OCASSS
sont dans l’incapacité de le
faire, virtuellement ou
autrement, en raison de
l’épuisement des équipes de
travail, de la fracture
technologique, de la fatigue
organisationnelle, etc. « Dès le
début de la pandémie, les
organismes ont constamment dû
s’adapter à la situation. Or, le
MSSS impose des règles
bureaucratiques excessives qui
ne tiennent pas compte des
réalités vécues sur le terrain»
souligne Mercédez Roberge,
porte-parole de la TRPOCB. « Les
conseils d’administration qui
ont pris la difficile décision
de reporter leur AGA, moment
fort de leur vie associative,
l’ont fait pour protéger la
santé de leurs membres et
employé.es. Nous demandons au
ministre de faire confiance dans
leur bon jugement, sans oublier
que les CA seront toujours
redevables envers leurs membres.
»
Quant aux fonds d’urgence COVID-19,
elles soulignent que leurs
règles sont si abusives que
plusieurs organismes ne pourront
y accéder. « En effet, s’ils
veulent obtenir ces fonds, les
organismes doivent produire une
multitude de rapports, dans
lesquels ils ont à prouver
qu’ils en ont fait plus, tout
cela au moment où ils peinent à
s’adapter à la pandémie et
tentent de continuer à
fonctionner. C’est comme si on
disait à un restaurateur qu’on
va l’aider s’il sert plus de
repas que l’an passé !! C’est
illogique ! » s’indigne Hugo
Valiquette.
Elles rappellent que les membres
des conseils d’administration et
des équipes de travail font
partie des communautés touchées
par la COVID-19; s’y trouvent
des personnes endeuillées,
malades, en isolement, des
proches aidantes et des parents
qui tentent de concilier famille
et télétravail. « La 2e vague de
la COVID-19 rend la réduction
des règles administratives
incontournable, afin qu’elles
soient réalisables par tous.
Personne ne souhaite que la
bureaucratie cause des foyers
d’éclosion en raison de la
participation à des assemblées
et de leur organisation »
conclut Mercédez Roberge.
Résumé des demandes transmises
au ministre Lionel Carmant :
Accepter les résolutions de CA,
à titre de reddition de comptes.
Lever le délai du 31 décembre,
tant pour la reddition de
comptes que pour la tenue de
l’AGA.
Garantir que les OCASSS ne
subiront aucune conséquence ni
préjudice quant aux versements,
à l’indexation et aux
augmentations liées à leur
subvention PSOC, s’ils dépassent
le 31 décembre.
Corriger les informations qui
circulent, entre autres au sujet
du bilan intérimaire et ne pas
exiger de preuve de son dépôt.
Réduire les exigences
administratives de tous les
fonds d’urgence, actuels et
futurs.
Allonger la période couverte par
le fonds de 70M$ prévu pour
compenser les OCASSS qui n’ont
pu tenir les activités de
financement en raison de la
pandémie.
En attente des réponses du
ministre Carmant La Table des
regroupements provinciaux
d’organismes communautaires et
bénévoles et la Coalition des
tables régionales d’organismes
communautaires ont informé
plusieurs ministres liés aux
exigences administratives
imposées aux OCASSS ou à la
santé publique, de même que les
responsables des partis
d’opposition et les
gestionnaires des CISSS-CIUSSS. |