mercredi 28 octobre 2020

La Laiterie Chalifoux : Un 100e anniversaire en toute discrétion


La laiterie Chalifoux, une affaire de famille. Des gens de cœur, de tête qui visent à se démarquer pour leur innovation. Crédit: Facebook


Par Annie Bourque, mercredi 28 octobre 2020

Pandémie oblige, la laiterie Chalifoux de Sorel-Tracy célèbre fort discrètement son 100e anniversaire. Le maire Serge Péloquin a souligné l’événement en invitant la famille Chalifoux à signer, mardi, le Livre d’or à l’Hôtel de ville.


Alain Chalifoux
Photo: Stéphane Martin/STM

« On ne peut même pas fêter avec nos employés, louer une salle ou tenir un chapiteau », déplore le président Alain Chalifoux, lors d’une entrevue au SorelTracy Magazine. La Covid-19 a forcé l’annulation de toutes les célébrations.

Entraide

En pleine deuxième vague de Covid-19, le fabricant de yogourts haut de gamme déborde toutefois de commandes. La pénurie d’employés représente cependant un problème majeur.
À tel point que l’équipe de production ne réussit pas à fournir le nombre suffisant de produits pour répondre à la demande provenant d’un peu partout au Canada.

Cependant, certains vendeurs et membres de l’équipe de marketing ont décidé de faire leur part. Les mardis et mercredis, sous la gouverne de Madame B (Annie Bérard), ils viennent travailler à l’usine pour aider la production.

Nouveaux produits

Toujours précurseur de tendances laitières, Riviera a inauguré cet automne une gamme de yogourt haut de gamme Versailles dont un à la surprenante saveur de romarin et pamplemousse. Un véritable délice. Les amateurs de thé (Earl Grey) vont résister difficilement au yogourt à la mangue et à la bergamote.



Le plus étonnant ? Le yogourt au lait d’avoine incluant des vitamines D et B-12, recommandés par de nutritionnistes. Les saveurs à la fraise et pêche vont plaire à toute la famille. La mienne a été conquise.

Côté positif

D’autre part le président du fleuron sorelois, Alain Chalifoux voit un côté positif à la pandémie. « Les gens qui ne voyageront pas cet hiver vont peut-être consommer localement. L’avantage de cette crise, c’est que les gens vont peut-être découvrir la qualité de nos produits. »
Cela inclut autant les yogourts ou fromages Riviera que les légumes de producteurs locaux que les marchands de vêtements ou de chaussures qui ont pignon sur rue à Sorel-Tracy.

Pas d’aide gouvernementale

La Covid-19 a forcé le télé-travail. À peine 5 employés sur 35 se rendent quotidiennement au siège social de Varennes. À l’usine de Sorel-Tracy, déjà, bien avant le coronavirus, les membres de l’équipe prenaient toutes les précautions nécessaires afin de respecter de hauts standards de salubrité. Ces mesures sont davantage intensifiées en temps de pandémie.

Entretemps, les affaires vont tellement bien que l’entreprise soreloise n’a pas droit aux subventions gouvernementales quant aux salaires ou pour le loyer commercial.
La crise est un moment pour s’adapter aux nouvelles réalités et tenter de fidéliser les employés. « Au printemps, en mars, avril et mai, on a augmenté les salaires et dorénavant, on offre des congés flexibles », explique M. Chalifoux.

Son équipe souhaite réaliser les nombreux projets prévus en janvier 2021. En attendant, Riviera cherche toujours une dizaine de journaliers afin de combler son équipe.

Une femme derrière la laiterie Chalifoux

Peu d’entreprises traversent les décennies pour se rendre au siècle suivant. L’exploit est important puisqu’au Québec, 70 % des PME ne survivent pas à leur fondateur et 90 % des compagnies familiales ne parviendront pas à la 3e génération. Voici les dates marquantes d’un fleuron sorelois.

À l’automne 1920, Alexandrina Pelletier, l’épouse de Napoléon Chalifoux décide de vendre les surplus de lait de son troupeau aux villageois. Plus tard, en 1942, leur fils Jean Paul est l’un des premiers à obtenir un permis de pasteurisation et surtout le droit de s’approvisionner en lait chez les fermiers de la région. Le cheddar Riviera arrive sur le marché en 1959.

En 1976, Jean-Pierre Chalifoux reprend le flambeau avec ses frères André, Jacques et Sylvain en modernisant les processus de fabrication du lait. Vingt ans plus tard, Alain Chalifoux (fils de Jean-Pierre) implante de l’Europe des innovations technologiques comme l’ultrafiltration qui permet de transformer jusqu’à 100 000 litres de lait par jour en minimisant les pertes et les coûts énergétiques.

En 2009, le trio composé Maxime, Mélanie et Alain Chalifoux innovent en bâtissant une nouvelle usine à Sorel-Tracy et en exportant en Ontario et dans l’Ouest canadien une gamme de fromages fins. Puis en 2014, Alsace Lait devient actionnaire minoritaire en développant des yogourts uniques qui seront particulièrement populaires.

La collection Petit Pot va décrocher de multiples prix et distinctions et conquérir le cœur des consommateurs avides de manger un produit savoureux et santé.

Qui aurait pensé qu’en 2019, la laiterie Chalifoux produirait des yogourts sans lactose, sans sucre, sans gluten. Ce précurseur a conçu les Délices végétaux, des yogourt végétalien et vegan à la noix de coco et maintenant au lait d’avoine.

 


Le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin a invité la famille Chalifoux à signer le livre d’Or à l’Hôtel de Ville afin de souligner le 100e anniversaire de l’entreprise. De gauche à droite, le maire Péloquin, Jean-Pierre et André Chalifoux, petits-fils de la fondatrice Alexandrina Chalifoux. À l’arrière, les dirigeants actuels, Alain et Mélanie et Maxime Chalifoux dirigent l’entreprise.  Photo: Courtoisie Ville de Sorel-Tracy

 PUBLICITÉ STM

 
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