mercredi 09 septembre 2020
« Les
fournisseurs ne sont pas
capables de nous approvisionner
! » - Martin Laliberté


Par Stéphane Martin,
mercredi 09 septembre 2020
La pandémie aura amené
plusieurs personnes à investir
afin de rehausser le confort de
leur foyer. Dans certains cas,
il faudra cependant s’armer de
patience avant de pouvoir jouir
de ses biens ou de son tout
nouveau chez-soi.
C’est le cas, entre autres, dans
le domaine des meubles et
électroménagers.
« Ce
qui nous aide, c’est que l’on a
beaucoup de produits québécois,
mais il y a tout de même de
délais de livraison. Les usines
ont fermé pendant un certain
temps, donc ne produisaient
plus. De notre côté, les gens
ont acheté beaucoup plus qu’à
l’habitude. Même si les usines
ont recommencé la production,
ils ont tout de même un retard
dans les carnets de commandes,
surtout dans l’électroménager.
Un client qui a acheté un
produit en juin ne l’aura
peut-être pas avant novembre.
Dans certains cas, on voit
jusqu’à 7 mois de délais et même
si on nous promet des dates,
rien n’est certain. On tente
d’accommoder le client, dans
certains cas, nous avons prêté
des électroménagers, mais
actuellement, j’en ai plus à
prêter », de confier
l’acheteur chez Meubles André
Beaulieu, Hugues Trudel.
L’homme est à même de constater
la hausse des ventes en temps de
pandémie.
« Le client qui était dû pour
changer un appareil en changeait
cinq plutôt qu’un seul. Il y a
aussi le phénomène des gens qui
allaient en voyage tous les ans
et qui ne peuvent plus le faire.
Ils transfèrent le budget voyage
dans la maison. Ils trouvent
d’autres façons de se gâter. »

Martin Laliberté
Photo : Annie
Bourque |
Les effets de la pandémie se
font également sentir dans le
monde de la construction.
Certains médias rapportaient
dernièrement que les gens
délaissaient la grande ville
pour s’établir dans les régions.
« Le
marché a explosé et les
fournisseurs ne sont pas
capables de nous approvisionner.
Cela a engendré une hausse du
prix des matériaux qui n’est pas
facile à gérer. Il y a beaucoup
de soumissions qui ont été
faites avant l’avis
d’augmentation. Nous, on a tenté
d’acheter en plus grosse
quantité afin de faire des
réserves. On achète quasiment le
matériel à la vanne. […] Ce qui
se vendait 4$ avant est rendu à
plus de 11$. Je veux protéger
mes clients. Jamais je n’irais
les voir avec une augmentation,
je veux respecter mes
soumissions. […] Il faut
également composer avec les
délais de livraison. Ce qui
prenait 15 jours à être livré
peut maintenant prendre entre 5
à 10 semaines. Il ne faudrait
pas se rendre à plus avoir de
matériel du tout. On espère que
la situation va se replacer
rapidement »,
explique l’entrepreneur Martin
Laliberté.
Cette hausse du prix des
matériaux pourrait forcer
l’entrepreneur à mettre sur
pause son projet de construction
de 14 immeubles sur le boulevard
Poliquin près du Maxi.
« On
regarde attentivement les prix
en souhaitant qu’ils se
replacent. Sinon, il va falloir
attendre. Il est prévu que nous
commencions à construire cet
automne. Dans le pire des cas,
on pourra se préparer, faire les
fondations, mais il faudra
attendre avant de monter les
structures, car c’est le prix du
bois qui détermine le tout. Le
marché aura peut-être le temps
de se replacer », de
conclure Monsieur Laliberté.

Photo :
Jean Doyon
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