mercredi 07 avril 2021
Bilan du temps des sucres 2021
dans la région
Année
décevante pour la production de
sirop d’érable
Yvan,
Jean-Noël et Jean-Michel
Beauchemin ont terminé lundi
(hier) la récolte de sirop
d’érable. Crédit : Courtoisie
Par Annie Bourque,
mercredi 07 avril 2021
La récolte de sirop d’érable
cette année déçoit les
producteurs de notre région.
« Cette
année, nous connaissons une
baisse de production de l’ordre
de 25 à 30 % de moins que les
deux années précédentes »,
résume Yvan Beauchemin qui
travaille avec son père
Jean-Noël à l’érablière de
Sainte-Victoire de Sorel.
L’arrivée hâtif des beaux jours
et surtout la hausse soudaine
des températures n’ont pas aidé
la cause des acériculteurs.
« Nous
avons connu des épisodes de
chaleur que je qualifierais de
dévastatrices qui sont survenues
vers le 20 mars »,
ajoute M. Beauchemin.
Le
patriarche Jean-Noël Beauchemin
de l’Érablière Beauchemin
à Sainte-Victoire-de-Sorel est
en train de procéder à la mise
en conserve du précieux nectar.
Crédit : Courtoisie
En fait, la sève a subitement
monté dans les érables
provoquant un goût plus prononcé
et un changement de couleur pour
le sirop d’érable.
« Cette
année, nous avons récolté 60 %
de sirop foncé au goût robuste
et 40 % de sirop clair ambré au
goût riche. Malheureusement, il
a été impossible de produire le
sirop doré au goût délicat qui
représente environ 10 % de notre
production »,
explique Yvan, qui travaille
depuis une dizaine d’années
durant la saison des sucres.
Lundi, en fin de journée, la
famille Beauchemin, composée de
Jean-Michel, Yvan et le
patriarche Jean-Noël en étaient
à leur toute dernière journée de
production de sirop d’érable qui
atteint environ 1500 gallons au
lieu de 2000 gallons obtenus au
cours des deux dernières années.
« Toute
bonne chose a une fin »,
a ajouté philosophe Yvan.
Moins de produits d’érable
Même son de cloche du côté de
François Lecours,
co-propriétaire avec sa femme
Hélène de la ferme Le Barbu.
« Nous
avons réussi à produire 67
gallons au lieu des 100 gallons
habituels »,
résume-t-il.
Cette baisse de production
imprévue pourra à peine répondre
à la demande de ses clients
habituels. Et pour cette raison,
il ne prend donc plus de
nouvelles commandes.
Le plus décevant, selon lui,
c’est qu’il ne pourra pas
produire autant de produits de
transformation comme la tire, le
beurre d’érable.
«
D’habitude, on fabrique le
beurre d’érable avec le sirop de
l’an passé, mais là, (l’an
prochain avec moins de sirop),
cela sera plus compliqué »,
ajoute-t-il en songeant à offrir
un demi-gallon de sirop d’érable
au lieu d’un gallon à ses
clients.
François
Lecours craint de ne pas être en
mesure de transformer le sirop
d’érable en produits comme le
beurre ou la tire d’érable.
Crédit : Courtoisie
Catastrophique
De son côté, Martin Laporte de
l’Érablière Domaine des Trente
qui produit du sirop d’érable
biologique à
Saint-Marc-sur-Richelieu
constate une diminution de 50 %
de sa production.
« Cela
s’appelle une année
catastrophique »,
confie-t-il.
« On a
fait beaucoup de sirop foncé
(soit les 2 tiers de la
production) et un tiers de sirop
ambré soit médium. »
Sa récolte a commencé le 8 mars
et se termine aujourd’hui
(mardi) dans son cas.
« Ce
fut une longue saison qui n’est
malheureusement pas rentable
pour mon partenaire et moi »,
confie-t-il, déçu.
La bonne nouvelle, c’est qu’il a
de nouveaux projets en tête pour
la transformation du sirop
d’érable. |