jeudi 04 février 2021
Surmonter
l’anxiété grâce au contact
animal
Geneviève
Bélanger est la fondatrice d’Anim’othérapie
qui offre aussi des ateliers de
ressourcement avec les chevaux.
Crédit: Courtoisie
Par Annie Bourque,
jeudi 04 février 2021
Plus jeune, Geneviève
Bélanger avait une peur bleue
des animaux. Alors qu’elle
commence la quarantaine, elle
obtient un diagnostic de trouble
d’anxiété généralisé accompagné
d’un choc post-traumatique.
Après avoir essayé diverses
thérapies, elle découvre en
2014, le pouvoir magique d’une
thérapie assistée par un cheval.
Quel défi pour celle qui a de la
difficulté à approcher, voire
toucher cet animal reconnu pour
sa sensibilité. Avec
l’aide d’une psychoéducatrice
spécialisée avec les chevaux,
elle parvient à maîtriser sa
peur et redevient épanouie.
À l’époque, Geneviève Bélanger
travaille dans le monde des
ressources humaines et des
finances. Elle décide de
s’investir en équitation
thérapeutique en devenant
bénévole pour les Amis de Joey
avec Éliane Trempe.
https://www.lapresse.ca/vivre/sante/201306/21/01-4663660-lorsque-lequitation-devient-therapeutique.php
Elle entreprend aussi diverses
formations pour approfondir ses
connaissances en relation
d’aide. Plus tard, diplômée en
zoothérapie et finissante à la
technique en travail social, la
jeune femme fonde à l’automne
2019 son entreprise
Anim’othérapie.
« Ma
mission est d’intervenir auprès
des individus afin qu’ils
trouvent l’épanouissement par le
biais des animaux. L’ayant
expérimenté moi-même, je crois
fortement aux bienfaits de ce
contact privilégié »,
explique-t-elle au cours d’une
entrevue avec le Sorel-Tracy
Magazine.
L’intervenante Annie Hébert
travaille davantage avec les
adolescents qui peuvent établir
un contact avec ses chiens.
Crédit: Courtoise
Impact de la pandémie
Depuis le début de la pandémie,
il y a un an, le niveau
d’anxiété de l’ensemble de la
population a monté d’un cran.
«
L’anxiété a toujours été
présente, mais avec la pandémie,
c’est devenu moins tabou d’en
parler et surtout de demander de
l’aide »,
observe-t-elle.
En ce moment, les listes
d’attente s’allongent pour un
rendez-vous auprès d’un
psychologue ou un thérapeute.
L’apport de la zoothérapie
contribue à aider les gens,
soutient-elle.
En quoi le contact d’un lapin,
d’un chien ou d’un cheval
peut-il être salvateur ?
« En
zoothérapie, dit-elle, le cheval
est extraordinaire parce qu’il
ressent les émotions de l’être
humain. Si on est en colère, le
cheval va nous démontrer par son
contact non verbal qu’on n’est
pas apte d’être en contact avec
lui. Il faut être calme et
travailler sur soi. »
D’autre part, si quelqu’un vit
un deuil particulièrement
difficile, le contact d’un lapin
l’aidera pour trouver un certain
apaisement.
« Je
travaille souvent avec des gens
aux prises avec des problèmes de
dépendance ou qui ont des idées
suicidaires. Au départ, la
personne ne va pas bien du tout.
»
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STM
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Penser au suicide à 8 ans
Puis, au fil des séances, Mme Bélanger et sa collègue Annie Hébert assistent à
une transformation de leurs protégés que ce soient de jeunes adolescents ou
d’adultes.
Dans son bureau de Sainte-Anne-de-Sorel, Annie Hébert accueille des enfants et
des adolescents en détresse au niveau mental. Certains vivent dans des familles
toxiques ou dysfonctionnelles. « J’ai des enfants de 8,
9 ou 10 ans qui ont déjà eu des idées suicidaires », confie-t-elle.
Il suffit d’une à trois séances avec l’un des chiens Riley ou Jack pour sentir
la différence. « Si l’enfant vit une crise de panique,
le chien va mettre sa patte sur lui doucement, lui lécher les mains et il va le
sécuriser. Je pense que mes chiens ont une bonne âme», dit-elle.
« Concrètement, ajoute-t-elle, il se créé une alliance
thérapeutique entre l’animal et l’enfant qui parvient à être rassurer et vaincre
son anxiété.»
Cette ancienne secrétaire médicale a trouvé sa vocation peu après le suicide, à
21 ans, de son cousin. Annie Hébert livre un témoignage fort touchant sur la
page Facebook de
Centre de prévention suicide La Traversée
Aujourd’hui, elle réalise un rêve en terminant un certificat universitaire en
toxicomanie.
Prévention suicide
Geneviève Bélanger et Annie Hébert ressentent un grand sentiment
d’accomplissement en venant en aide à ceux qui ne voient pas d’issue à leur
situation. Toutes les deux sont intervenantes au Centre de prévention suicide à
la Traversée de Sorel-Tracy et trouvent important de demander de l’aide.
« Il faudrait aussi penser à accompagner les proches de
ceux qui traversent ces crises de santé mentale. Ce n’est pas facile de voir un
proche vivre de telles difficultés.»
En cette Semaine de prévention du suicide, Mme Bélanger estime important d’aider
les endeuillés du suicide. Elle-même a vécu la douleur de perdre son papa qui
s’est enlevé la vie il y a quelques années. « C’est un
drame de perdre un conjoint, un frère, un parent par suicide et ça prend des
années avant de se défaire de ce traumatisme-là », ajoute-t-elle.
À la fin de l’entrevue, Geneviève Bélanger confie être heureuse d’avoir
retrouvé une santé mentale et une vie saine et ce, sans recours à la médication.
Elle dort bien et s’épanouit dans sa vie professionnelle et personnelle.
« Je suis heureuse de me lever le matin et d’être avec
les chevaux. Ma principale fierté, confie-t-elle, c’est de m’en être sortie
moi-même et de voir le cheminement de mes clients depuis un an et demi et cela
me comble de bonheur.»
En savoir plus :
www.animotherapie.com
Facebook :
https://www.facebook.com/animotherapie
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