Temps supplémentaire
obligatoire
Lettre ouverte
à la PDG du CISSSME
Par
Brigitte Pétrie, présidente de
la SPSME
Mme Potvin,
Depuis des semaines, le Syndicat
SPSME sonne l’alarme et met des
solutions sur la table pour
pallier l’état de crise constant
vécu par nos professionnelles en
soins de l’Hôtel-Dieu de Sorel.
Les bris de services se
succèdent et la sécurité des
soins à la population est en
jeu.
Depuis la fin juin, l’hôpital de
Sorel au complet survit grâce au
temps supplémentaire
obligatoire, le « TSO »,
particulièrement l’urgence. Le
nombre de TSO est à tel point
élevé que le FIQ SPSME n’arrive
plus à garder le compte. Nos
membres nous interpellent, car
elles n’ont aucun temps de repos
cet été, alors qu’elles sont
épuisées par les trois vagues
successives de la pandémie. Les
professionnelles en soins,
surchargées pendant leur journée
de travail, ne prennent plus de
pause pour maintenir la cadence.
Le plancher des salles de repos
demeure brillant, car il n’est
jamais fréquenté. Il est utilisé
que lors des sit-in de nos
membres pour dénoncer le recours
abusif au TSO, une façon de
gérer d’une autre époque,
dévastatrice et dangereuse, qui
gardent nos membres prisonnières
de leur travail, sans aucune
considération pour leur vie
familiale et personnelle.
Notre exécutif ne suffit plus à
la demande des membres en
souffrances et le CISSS ME,
encore une fois, nous demande
des annulations de libérations
syndicales pour aller palier la
mauvaise gestion des horaires
puis les membres au bord du
gouffre ne pourront plus
bénéficier d’aucun appui ce qui
entrave aussi leur droit de
représentation.
Nos professionnelles en soins se
dévouent corps et âme depuis des
années, particulièrement, depuis
la dernière année. Elles se
sentent malheureusement mal
traitées, incomprises, leur
santé mentale à risque par
toutes ces formes de violence
organisationnelle. Votre statut
et votre responsabilité ne
peuvent justifier que vous
restiez de glace devant les
conditions de travail indécentes
infligées à nos membres.
Récemment, vous nous indiquiez
que le « TSO » devait être une
mesure exceptionnelle et non un
outil de gestion quotidien. Où
sont vos solutions pour réduire
la pression sur nos membres?
Souvenons-nous vers la fin juin,
le CISSS ME annonçait des
mesures afin de passer un été
viable pour nos membres. Or, la
situation est complètement à
l’inverse, c’est l’horreur :
l’achalandage élevé de l’urgence
de Sorel, les cliniques
médicales de la région qui
n’offrent pas les services
adéquats, des postes vacants
jamais dotés, des congés de
maternité non remplacés, des
octrois de poste de gestion à
nos membres transférées en plein
été, l’absence de gestion des
horaires notamment, mais non
exclusivement les horaires de
congé annuel 7/7, le manque de
communication entre les
directions.
Cela fait maintenant quelques
semaines que le SPSME doit
dénoncer publiquement la
situation à l’Hôtel-Dieu, faute
de changements observés sur le
terrain. À plusieurs reprises,
le FIQ SPSME a proposé des
solutions simples et efficaces
pour soulager la pression :
détourner les ambulances, cesser
ou réduire les chirurgies
électives à l’instar des
directives du ministère de la
Santé et des Services sociaux,
réduire les heures d’ouverture
l’urgence comme ce qui se fait
ailleurs, sans compter les
nombreuses propositions faites
par nos membres qui ont
complètement ignorées jusqu’à
présent. Le FIQ SPSME considère
qu’il est impossible d’offrir
les services de manière
sécuritaires à l’urgence de
Sorel et que la population doit
en être avisée et les
professionnelles n’arrivent plus
non plus à se reposer
adéquatement entre les quarts de
travail afin d’offrir un service
de qualité.
L’imposition de temps
supplémentaire ne peut perdurer
de cette manière. Comment
peut-on encore tolérer que les
professionnelles en soins de
plusieurs centres d’activité en
même temps soient forcées de
faire du TSO sans mettre un
frein à l’ouverture et au
maintien d’autres services?
Cette façon de gérer
l’établissement nous laisse
perplexes.
Vous n’êtes pas sans savoir que,
mardi dernier, une séance de
conciliation a eu lieu au
Tribunal du travail afin d’en
arriver à trouver des solutions
concrètes et structurantes. Or,
le plan d’action qui devait être
déposé se fait toujours
attendre. Pendant ce temps, le
CISSS ME continue d’imposer des
« TSO » à nos professionnelles
en soins. Est-ce que vos
gestionnaires sont à pied d’oeuvre
jour et nuit pour régler la
situation ? Agissez maintenant
avant qu’il soit trop tard.
Si rien n’est fait, ce sont nos
membres qui vont tomber au
combat. Nous sommes encore
prêtes dès maintenant à
collaborer et nous avons des
solutions concrètes qui peuvent
être appliquées. La balle est
dans votre camp.
Espérant que vous réagissez
rapidement !
En fait vous auriez dû
intervenir bien avant !
Syndicalement,
Brigitte Pétrie, présidente de
la FIQ SPSME
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