lundi 10 mai 2021
Google en
terres agricoles: « Un exemple à
ne jamais répéter » , dit l'UPA
Montérégie, le 10 mai 2021 –
Le gouvernement du Québec a
officiellement annoncé
aujourd’hui l’implantation, à la
demande d’Hydro-Québec, d’un
centre de données informatiques
de la multinationale Google en
zone agricole à Beauharnois.
Cette annonce est accueillie
avec grande déception par la
Fédération de l’UPA de la
Montérégie.
«
Préférer le développement
résidentiel, commercial ou
industriel à la vocation
nourricière de nos terres
agricoles et contourner les
mécanismes en place pour les
protéger, ne permettra pas
d’assurer l’autonomie
alimentaire du Québec.
L’adoption d’un décret
permettant à une multinationale
étrangère de mettre la main sur
un terrain visé sans passer par
le processus établi crée un
précédent déplorable et
inquiétant », Jérémie
Letellier, Président de l’UPA de
la Montérégie.
Rappelons que la Fédération
s’oppose depuis les tout débuts
du projet au changement de
zonage de 62,4 hectares des plus
belles terres agricoles au
Québec qui est réalisé en
outrepassant les pouvoirs de la
Commission de protection du
territoire agricole du Québec (CPTAQ).
En vertu de la Loi sur la
protection du territoire et des
activités agricoles (LPTAA), le
rôle de la Commission est
pourtant de traiter toutes les
demandes en fonction des mêmes
critères et de conseiller le
gouvernement sur toute question
relative à la protection du
territoire agricole. Elle
possède une expertise unique en
la matière et traite chaque
demande de façon rigoureuse,
professionnelle et apolitique.
Court-circuiter l’expertise du
seul organisme gouvernemental
entièrement dédié à la
protection des terres agricoles
est une façon de faire
regrettable qui n’a pas sa
raison d’être.
La zone agricole cultivable
au Québec ne représente que 2 %
du territoire québécois et c’est
en Montérégie, où on retrouve le
meilleur amalgame de terres
agricoles de grande qualité et
de conditions climatiques
favorables. Paradoxalement,
c’est également la région où
l’étalement urbain exerce la
plus forte pression. Protéger
son potentiel est une question
d’autonomie alimentaire qu’il
est impératif de prioriser. En
agissant comme il le fait dans
le dossier Google, le
gouvernement accorde à une
entreprise privée, par décret,
un droit de regard important sur
une richesse collective limitée,
non renouvelable et essentielle
à la société québécoise.
«
Compte tenu des compensations
annoncées, on ne peut en aucun
cas douter de la bonne foi des
intervenants. Il reste que le
gouvernement du Québec, en ne
laissant pas la Commission faire
son travail, s’est privé d’une
analyse professionnelle
indépendante qui aurait
également pu permettre à Google
de s’installer au Québec, tout
en faisant preuve de
transparence et en protégeant au
maximum les terres plus fertiles
de la province. Cet exemple, qui
ouvre la porte à une
politisation du dézonage au
Québec, ne doit jamais se
répéter », a conclu
M. Letellier.
Fédération de l’UPA de la
Montérégie |