Vieux-Sorel : un
trésor de développement
économique sous nos pieds
Par Jocelyn Daneau
En vue de réinventer et de
revitaliser notre centre-ville
historique, je présentais
récemment un projet de
développement économique
intitulé
La promenade des Filles du Roy à
Sorel-Tracy
(Promenade
ci-après). Concept inédit,
innovateur et peu onéreux, il
est ce que l’on appelle, un
changement de paradigme.
Un paradigme est une situation
de statu quo où les règles qui
en régissent tous les aspects
sont considérées comme
immuables. L’exemple classique
est le tennis qui se pratique à
l’intérieur d’une boîte. La
Promenade nous invite à sortir
de cette « boîte » pour
découvrir ce trésor caché sous
nos pieds dans le Vieux-Sorel.
Ainsi devant l’ampleur du
changement proposé dans notre
relation avec le Vieux-Sorel, il
n’est pas surprenant de voir
émerger tout le spectre des
réactions humaines : du rejet à
l’indifférence au WOW. D’autant
plus que la Promenade est
présentée dans un contexte
électoral, qui implique la
possibilité de lui être
favorable tout en étant réservé
concernant son porteur ou
l’inverse.
Cette multitude de sentiments
doit donc trouver sa solution
dans le caractère unique et
ambitieux de la Promenade qui
d’ores et déjà, se positionne
comme l’un des projets
incontournables du renouveau de
Sorel-Tracy. Nous pouvons
résister au changement, mais il
y a des lames de fond qui se
présentent inopinément et qui
bousculent nos habitudes et nos
croyances et que l’on ne peut
arrêter ni ignorer.
Ainsi, depuis des années, aucun
plan d’ensemble pour le
développement du Vieux-Sorel n’a
été présenté aux citoyen(ne)s.
Ce qui a eu comme conséquence
que notre centre-ville
historique est moribond, comme
le montre plus de 20 locaux
vides, simplement au pourtour du
Carré ; l’asphalte est dans un
état pitoyable notamment devant
le Palais de justice ; idem pour
la pelouse du Carré Royal.
Ce laisser-aller dans la durée a
un impact négatif sur l’image de
marque et la réputation de la
ville de Sorel-Tracy. Avec comme
conséquence, selon l’Institut
de la statistique du Québec,
que nous ne sommes plus
attrayants comme milieu de vie
et donc, pour y travailler et y
investir. Il faut inverser cette
tendance qui s’accélère depuis
2013.
Ainsi depuis des années dans le
Vieux-Sorel, on force avec le
même modèle de fonctionnement
c.-à-d. avec des moyens
classiques à la portée de tous.
Par exemple et en tout respect
pour ces artisans : campagnes
d’achats chez nous sous
différentes déclinaisons,
activités festives comme des
spectacles en différents
endroits du centre-ville,
marchés de Noël, etc.
Une fois ces événements
terminés, lesquels ont une
portée limitée, on attend
l’année suivante et on
recommence. Ce qui fait que
dans tous les cas de figure, la
structure entière du Vieux-Sorel
est laissée à l’abandon, comme
l’illustre l’édifice de
Cyrille-Labelle. Souvent,
quelqu’un qui s’y promène, s’y
désole et regarde ailleurs, ce
qui pourrait être le cas des
gens de passage ou qui seraient
tentés de s’établir chez nous.
La Promenade est donc une
rupture avec ce que l’on fait
depuis des années, mais avec une
certaine continuité, par un
retour aux fondements de ce que
nous sommes.
Alors, quelle est la différence
entre la Promenade et Statera,
lequel a été annoncé au départ
comme un projet structurant
censé remettre Sorel-Tracy sur
la « map » ? La réponse
courte, c’est qu’il n’y a pas de
comparaison possible.
La réponse longue relève de
l’une des principales erreurs de
Statera, identifiée par
plusieurs, bien avant son
ouverture en 2018 : celle de son
positionnement comme seul et
unique navire du développement
de Sorel-Tracy.
Ainsi, au niveau commercial,
Statera qui est le rejeton du
pharaonique Écomonde, a été
positionné comme un produit
d’appel en matière touristique.
C’est dire qu’il devait
concurrencer des entités comme
La Ronde, pour ainsi détourner
les dollars de dizaines de
milliers de touristes vers le
quai Catherine-Legardeur. En
fait, Statera en 2018 et 2019,
avec un prix d’entrée similaire
à celui de La Ronde, n’était que
l’équivalent d’un manège de ce
parc d’attractions.
Mais c’est au niveau de son
positionnement spatial que
Statera a été le plus
dommageable. En effet, on a fait
tourner tout le développement de
Sorel-Tracy autour de Statera
quand cela aurait dû être le
contraire ; Statera aurait dû
être un satellite du
centre-ville.
Ce qui a eu comme conséquence de
mettre toutes les énergies et
les ressources de notre ville au
mauvais endroit et de jouer
notre avenir à quitte ou double,
dans une tentative vouée
d’avance à l’échec, de
déplacement artificiel du
centre-ville vers le quai
Catherine-Legardeur. Ce qui a
donné par exemple, des
investissements massifs et
disproportionnés dans la
rénovation du Bâtiment H et
précipités en particulier, la
fermeture du Marine Cabaret et
en général, la désolation dans
notre centre-ville.
Ainsi, la Promenade qui est
strictement un projet
économique, corrigera cette
erreur stratégique en
repositionnant Statera là où il
aurait toujours dû être, comme
une attraction dans l’offre de
services touristique de
Sorel-Tracy ; notons que Statera
a heureusement commencé à se
repositionner, ce qui devrait
assurer son succès. Ce faisant,
la Promenade comme concept, se
positionne comme une image de
marque forte, structurante et
durable qui fédère pour la
première fois en une seule
vision, tout le développement du
Vieux-Sorel.
Par ailleurs, est-ce que l’idée
de la Promenade est en
concurrence avec des organismes
en place comme le groupe GIB,
Azimut Diffusion ou le Centre
des arts contemporains (un bon
projet, mais dont les citoyens
ne comprennent pas le sens et
l’utilité) ? Aucunement.
Ces entités sont
complémentaires. L’idée de la
Promenade est de fournir un
premier et tout nouveau
référentiel qui englobe
l’ensemble du développement du
Vieux-Sorel et qui laisse les
projets et organismes déjà en
place, croître de façon
naturelle.
Autrement dit, Sorel-Tracy
cessera dorénavant de jouer les
organismes les uns contre les
autres, comme par exemple, en
signant des protocoles avec
l’un, mais pas avec les autres.
Le travail d’équipe sera
dorénavant la norme dans le
contexte d’une vision
d’ensemble, celle de la
promenade des Filles du Roy
décrite dans la brochure
explicative, disponible sur Daneau2021.
Les Filles du Roy, mères de la
patrie, est l’un des mythes
fondateurs du Québec. À ce
titre, la promenade des Filles
du Roy à Sorel-Tracy leur rend
hommage comme nulle part
ailleurs. Sorel-Tracy, 4e plus
vieille ville au Canada doit
profiter de son riche passé
historique et de sa localisation
géographique avantageuse
entourée d’eau, pour retrouver
cet esprit du gagnant qui était
le nôtre et ainsi, briller parmi
les villes du Québec.
C’est le chemin que nous invite
à prendre la promenade des
Filles du Roy à Sorel-Tracy pour
ainsi améliorer notre image de
marque et notre réputation et
donc, « booster » notre
développement économique.
Jocelyn Daneau
Candidat à la mairie de
Sorel-Tracy |