État de la
situation économique de
Sorel-Tracy et l’Indice de
vitalité économique
Par Jocelyn
Daneau
Cette lettre ouverte porte sur
l’Indice
de vitalité économique (IVÉ)
des localités du Québec. Lequel
a été remis à jour le 4 mars
2021 par l’Institut de la
statistique du Québec (ISQ).
Ce qui suit vise à examiner les
résultats de l’IVÉ pour
Sorel-Tracy dans une perspective
historique, tout en examinant
l’impact économique des
différentes administrations
municipales depuis 2002 ; date
de la première parution de
l’indice.
Comme son nom l’indique, l’IVÉ
sert à mesurer la santé
économique d’une municipalité,
notamment en consolidant
l’ensemble des Déclarations
annuelles de revenus des
contribuables. Dans le cas de
Sorel-Tracy, il s’agit des
déclarations de revenus avec les
codes postaux J3R (Tracy) et J3P
(Sorel). Ainsi, un IVÉ avec
« une
valeur négative signifie
généralement que la localité
accuse un retard en matière de
vitalité économique par rapport
à la majorité des localités
québécoises et, à l’inverse, une
valeur positive indique que la
localité présente un résultat
supérieur à la plupart des
localités. » L’IVÉ
est composé de 3 sous-indices
qui ne sont reliés à aucun
secteur spécifique de l’économie
:
• le marché du travail (taux de
travailleurs de 25 à 64 ans) ;
• le niveau de vie (revenu
médian de la population de 18
ans et plus) ;
• le dynamisme démographique
(taux d’accroissement annuel
moyen de la population sur une
période de 5 ans).
Notons que l’IVÉ est un indice
strictement économique mesurant
la qualité de vie. Les volets
écologiques et socio-économiques
y sont contenus, mais
implicitement, sans pouvoir
formellement les identifier.
Le résultat
Globalement et c’est sans appel,
les 2 courbes ci-après nous
montrent que Sorel-Tracy
sous-performe économiquement
depuis 2002 et probablement bien
avant cette période. De plus,
cette performance économique se
dégrade à partir de 2008 ; on
serait même en route pour
retrouver notre position d’avant
la fusion en 2000.
Source :
Institut de la statistique du
Québec pour les données.
Le graphique
du bas nous montre
l’évolution de l’IVÉ depuis
2002, lequel est continuellement
en zone négative. De façon
générale, cela indique que sur
la période 2002-2018,
Sorel-Tracy accuse
« un
retard en matière de vitalité
économique par rapport à la
majorité des localités
québécoises ».
Malgré un résultat négatif dans
la durée de l’IVÉ, le
graphique du haut répond à
la question de savoir, si notre
position relative s’améliore par
rapport à l’ensemble des
localités du Québec. L’allure de
la courbe est sans équivoque.
Notre position relative se
dégrade à un rythme presque
constant.
Cette courbe synthétise à elle
seule, notre appauvrissement
collectif graduel. Cela est
désolant, d’autant plus que le
Québec des dernières années a
connu, jusqu’au déclenchement de
la pandémie, une assez bonne
performance économique. Pour une
ville comme Sorel-Tracy située à
moins de 60 minutes de
l’agglomération métropolitaine,
c’est à la fois incompréhensible
et inadmissible.
Note : le « 38,7 % »
pour 2018 signifie qu’il y a
38,7 % des localités québécoises
de l’échantillon de 2018 qui
performent économiquement moins
bien que Sorel-Tracy, c.-à-d.
que 62,3 % des localités nous
sont meilleures. Il y a 1 162
localités dans l’échantillon de
2018 et Sorel-Tracy se situe
dans le 4e quintile sur 5, à la
712e place et Contrecoeur à la
22e.
Responsabilité politique
Considérant que rien n’est
jamais blanc ou noir, mais
toujours avec des teintes de
gris, la question de la
responsabilité politique est
abordée par le biais des deux
résultats ci-haut. Mais
attention, honnêtement, même
s’il est notre premier
répondant, le maire d’une ville
ne peut être tenu responsable de
tous les maux de la Terre. Cela
étant, si la séquence de
responsabilité ci-haut est assez
frappante, c’est dans la durée
qu’elle s’exprime le mieux.
Ainsi, ceux et celles qui
prennent régulièrement plaisir à
crucifier l’ex-maire Marcel
Robert (2000-2009) pourraient
peut-être envisager de se garder
une petite gêne. Même chose pour
ceux et celles, mais a
contrario, qui ont tendance à
déifier Serge Péloquin, en poste
depuis novembre 2013. Dans tous
les cas, il y a sûrement des
leçons à tirer concernant ces 20
dernières années.
Ainsi, depuis plusieurs années,
la stagnation de la population
de Sorel-Tracy autour de 35 000
habitants, des niveaux
d’investissements privés
anémiques en raison notamment
d’une réputation en retrait
comme milieu de vie et pour y
faire des affaires, l’absence
d’une gouvernance économique
professionnelle et le choix de
tous mettre nos œufs dans le
panier de Statera et d’y
persévérer sans s’occuper du
reste, notamment du centre-ville
historique du Vieux-Sorel, se
révèlent catastrophique pour
notre développement économique.
Cela, nous ne pouvons l’ignorer
et c’est le principal message
livré par l’Indice de
vitalité économique et
l’illustration de la pente
glissante sur laquelle nous
sommes depuis 2010 et qui
s’accélère présentement en 2020.
Maintenant le défi, c’est de
freiner et d’inverser cette
tendance à la dévitalisation
économique de Sorel-Tracy.
Est-ce que ceux et celles qui
n’ont pu nous éviter ce résultat
dans les dernières années sont
encore les mieux placés pour
nous sortir de cette situation
catastrophique ? Posez la
question, c’est y répondre.
Jocelyn Daneau
jocelyndaneau@gmail.com
Candidat (non
officiel) à la mairie de
Sorel-Tracy, le 7 novembre 2021 |