jeudi 25 mars 2021
La vie d’une
fleur en forêt
Photos:
Courtoisie de l'Association
forestière du sud du Québec
Saviez-vous que les forêts
peuvent être très fleuries? En
fait, certaines plantes de forêt
produisent des fleurs tout aussi
spectaculaires que celles
retrouvées dans les grands
jardins. En revanche, à la
différence des plantes
ornementales, les espèces
forestières sont bien plus
éphémères.
Cela
est dû au peu de temps qu’elles
ont pour accumuler un maximum de
lumière et d’énergie avant que
les arbres couvrent le ciel de
leurs feuilles. En fait, de
nombreuses plantes de sous-bois
du sud du Québec n’ont que
quelques semaines en avril et au
début de mai pour sortir du sol,
croître, fleurir et produire des
graines. Si elles ne réalisent
pas leur cycle complet, elles
doivent survivre afin d’y
parvenir une prochaine année, et
ce, pour que leur espèce perdure
à long terme.
Certaines plantes y arrivent en
un an alors que d’autres auront
besoin de cinq à sept ans avant
de se reproduire une première
fois. Ces dernières sont
particulièrement vulnérables à
la cueillette. Malgré leur
beauté ou parfois leur
comestibilité ou leurs
propriétés médicinales, cueillir
de telles plantes en forêt
risque de nuire à la survie de
l’espèce.
Avant d’en récolter, il est
important d’identifier la plante
pour déterminer si la quantité
en forêt peut permettre une
récolte, pour définir le nombre
maximal de tiges à prélever et
pour définir la technique de
prélèvement à utiliser.
Certaines méthodes peuvent
causer des blessures importantes
alors que d’autres n’affectent
pas la viabilité de la plante.
Par exemple, la cueillette de
l’ail des bois est légiférée.
Chaque personne doit récolter au
plus 200 g d’ail, soit environ
50 bulbes. Pour assurer la
survie de la plante, les talles
doivent contenir un minimum de
1 000 tiges et il ne faut jamais
en cueillir plus de 5 %. Il faut
éviter de récolter les plus gros
plants, car ils assurent la
croissance de la population.
Enfin, il faut éviter d’abîmer
ou de déraciner les tiges
environnantes.
En cas de doute, s’abstenir de
prélever une plante est toujours
une bonne solution. D’ailleurs,
plusieurs plantes forestières
sont maintenant en vente chez
bon nombre de pépinières. Ces
plantes sont produites sans
affecter les populations
naturelles. Il est donc possible
de profiter de ces plantes chez
soi sans nuire aux plantes
fragiles de nos forêts.
Si vous êtes témoin de
cueillettes illégales, vous
pouvez contacter SOS braconnage
en ligne au
https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/protection-de-faune/s-o-s-braconnage/
ou par téléphone au 1 800
463-2191.
Pour en savoir plus sur les
plantes de sous-bois :
www.afsq.org/information-foret/pfnl/ |