lundi 30 mars 2009
Motion réclamant le rétablissement des fonds coupés en culture
Luc Malo et Carole Lavallée partent en tournée au Québec
Saint-Marc-sur-Richelieu, le 26 mars 2009 – Annonçant leur volonté
de sillonner le Québec afin d’échanger et de recueillir des témoignages d’artistes
et de travailleurs du milieu des arts et de la culture dont l’avenir est mis en
péril par la décision du gouvernement fédéral de sabrer dans les programmes
destinés aux artistes, le député de Verchères-Les Patriotes, Luc Malo, et la
députée de Saint-Bruno—Saint-Hubert, Carole Lavallée, ont dénoncé, à la veille du
débat sur une motion proposée par le Bloc Québécois exigeant l’annulation des
coupes, cette tentative conservatrice de museler nos créateurs.
La motion de Luc Malo, qui sera débattue demain, vendredi, à la Chambre des
communes, se lit comme suit :
- Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait apporter une aide directe
aux artistes en augmentant à 300 millions de dollars par année le budget du
Conseil des arts du Canada et devrait annuler les compressions qu’il a annoncées
en matière culturelle et rétablir le financement des programmes suivants au niveau
où il était au cours de l’exercice 2008-2009 : Programme de promotion des arts,
Routes commerciales, Programme national de formation dans le secteur du film et de
la vidéo, Fonds des réseaux de recherche sur les nouveaux médias, Fonds canadien
du film et de la vidéo indépendants, Programme du long métrage et Programme de
souvenirs de musique.
« Il faut poursuivre le débat que les Conservateurs voulaient à tout prix éviter,
de dire Luc Malo, parrain de la motion. On se rappellera que c’est en plein été,
alors que tout le monde était plus intéressé par le barbecue que la politique, que
les annonces de coupures sont apparus sur le site Web du ministère. Outré, j’ai
été de ceux qui ont convoqué d’urgence une rencontre du comité du Patrimoine.
C’est donc normal, qu’avec les artistes de chez nous, je poursuive mon engagement
à assurer que la voix de notre nation rayonne. »
La députée de Saint-Bruno—Saint-Hubert, Carole Lavallée rappelle que le
gouvernement conservateur a été interrogé à de nombreuses reprises en Chambre et
en comité sur sa gestion du secteur culturel. Cela a permis d’apprendre qu’il a
sabré dans les programmes de tournées de façon injustifiée.
La décision de supprimer, dans deux ministères différents, deux programmes
importants (Routes commerciales et Prom’art) visant à assurer la promotion des
arts sur les marchés internationaux est l’un des indices qui démontre que ces
suppressions sont de nature idéologique, ce qui se rajoute aux déclarations
publiques de certains conservateurs.
Qui plus est, le ministre et son administration n’ont fourni aucune information
pertinente ou fondée quant aux raisons pour lesquelles ces programmes ont été
jugés non pertinents ou inefficaces. Ils ont décidé de ne pas diffuser les
rapports ministériels sur lesquels se serait fondée la décision. Ils n’ont remis
au Comité que des études complètement dépassées plutôt que des documents
informatifs.
Lors de témoignages devant le comité permanent du Patrimoine Canadien en février
dernier, les témoins ont rappelé que tous les pays du G8 subventionnent les
tournées de leurs artistes à l’étranger et que cette aide est essentielle à la
viabilité de secteurs comme la danse et le théâtre pour jeunes publics.
«L’industrie culturelle, au Québec, ça veut dire 314 000 emplois, dont 171 000
sont des emplois directs. Seulement à Montréal, l’industrie culturelle attirait en
2005 des retombées économiques de 1,4 milliard de dollars, et engendrait un taux
de croissance de 4,7 %. C’est énorme. La culture au Québec, c’est une formidable
carte de visite distribuée par des artisans de grand génie, qu’ils aient pour nom
Robert Lepage, Le Cirque du Soleil ou encore La La La Human Steps» a déclaré
aujourd’hui la députée de Saint-Bruno—Saint-Hubert, Carole Lavallée.
«Pour les représentants du milieu culturel qui ont lancé un cri du coeur au Comité
permanent du patrimoine, l’abolition de Prom’art et de Routes commerciales
entraîne des conséquences majeures puisque ces programmes constituent un véritable
levier économique pour les entreprises culturelles. Des études sérieuses
démontrent que des compagnies de danse et de théâtre annuleront des tournées,
feront des mises à pied et certaines fermeront à plus ou moins brèves échéance», a
expliqué la Porte-parole du Bloc Québécois en matière de Patrimoine, Carole
Lavallée.
« Dans un premier temps, il faut exiger que ce gouvernement rétablisse ces
programmes, ou mette sur pied de nouveaux programmes ayant des objectifs
similaires si possible, en les confiant au Conseil des arts du Canada. Mais une
nation doit gérer son développement culturel et son rayonnement artistique à
travers le monde et il faudra bien un jour que le gouvernement fédéral transfère
cette responsabilité et les budgets afférents au gouvernement du Québec qui a le
savoir-faire et la sensibilité pour le faire» ont conclu Luc Malo et Carole
Lavallée
Monique Désy