jeudi 03 décembre 2009

Conférence de Jacques Ménard
La persévérance scolaire, c'est maintenant qu'il faut s'en occuper

(Jean Doyon)  Lors de la campagne électorale de 2007, le député Sylvain Simard avait commencé à nous parler très sérieusement, et surtout publiquement, du décrochage scolaire (ou de la persévérance scolaire), et à porter une attention particulière à l'importance de l'éducation et à la formation de nos jeunes, ici au Québec et surtout dans Pierre-De Saurel.  « Avec tout ce qui s'en vient dans la région, nous aurons besoin de main-d'œuvre spécialisée ! », disait-il encore récemment.

Invité par la Chambre de commerce et d'industries de Sorel-Tracy, Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec, mais surtout, président du Groupe de travail sur la persévérance et la réussite scolaire au Québec, a présenté la semaine dernière une conférence sur le sujet.

Prenant la parole en premier, afin de présenter le conférencier, le député Sylvain Simard donnait les raisons de la présence de Jacques Ménard. Il expliquait que dans ses démarches pour une prise de conscience de la population afin qu'elle se mobilise derrière le programme (Persévérance scolaire), le député de Richelieu estime que les gens d'affaires sont peu représentés. « Selon nous, vous êtes la clé du succès dans plusieurs secteurs, la façon dont vous engagez les gens, le message que vous passez. Il n'y a pas qu'une solution au problème du décrochage, mais des dizaines, et les gens d'affaires ont à jouer un rôle clé ! »

Jacques Ménard, celui qui s'est fait connaître pour avoir porté les dossiers de vente du Canadien et des Expos de Montréal, a parlé des trois grands défis que nous devons relever pour maintenir notre niveau de vie. C’est-à-dire notre défi démographique. La précarité de nos finances publiques. Et, l’urgence de hausser notre productivité. « Notre PIB par habitant nous classe au 54e rang sur 60 états américains et provinces canadiennes. Je ne crois pas que la pauvreté soit un projet de société excitant et la seule solution c’est l’éducation, en combattant efficacement le décrochage scolaire. », disait-il.


Jacques Ménard

Selon le conférencier, le décrochage scolaire au secondaire dans la région Sorel-Tracy pose un défi considérable.  Au total, un élève sur deux de la dernière cohorte a obtenu son diplôme en cinq ans et chez les gars le pourcentage est de 42 %.

M. Ménard demeure néanmoins confiant. Il a fait état d’initiatives, au Québec et ailleurs, qui ont permis d’accroître de façon spectaculaire les taux de diplomation avant l’âge de 20 ans au secondaire. Il a cité notamment le cas de la région Saguenay—Lac-St-Jean dont le taux de diplomation au secondaire, avant l’âge de 20 ans, est passé de 66 % en 1991 à 76 % aujourd’hui, grâce à l’action du Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire (CRÉPAS) qui regroupe tous les intervenants de la région, incluant les gens d’affaires.

« La solution au décrochage dépasse largement les murs de l’école. C’est toute la communauté qui doit s’y mettre et qui doit soutenir le jeune, dont la famille et ce, constamment», a déclaré L. Jacques Ménard qui fait de l’engagement des gens d’affaires dans la bataille contre le décrochage une des conditions essentielles de succès.

Pour le président du Groupe d’action sur la persévérance et la réussite scolaires, la lutte contre le décrochage doit s’articuler autour de projets issus de la communauté et être pilotée par des leaders passionnés et respectés dans cette communauté.

S’adressant particulièrement aux gens d’affaires, M. Ménard a énuméré plusieurs moyens à la portée des entreprises pour aider les jeunes à persévérer dans leurs études. Il a insisté sur l’importance d’éviter d’offrir des emplois à temps complet à des étudiants qui n’ont pas encore obtenu leur diplôme, de valoriser l’éducation auprès des employés et de la communauté, de tenir compte des exigences des études dans l’attribution de la charge de travail des employés à temps partiel qui sont aux études, de faciliter le travail des étudiants au cours des périodes intensives de remises de travaux et d’examens, de contribuer à l’orientation des jeunes en organisant des stages structurés et bien encadrés dans les entreprises, et de visiter les écoles et discuter avec les jeunes des divers aspects des métiers.


Denis Rajotte, Sylvain Simard, Jacques Ménard, Fabienne Desroches et Jean Morin

Le conférencier a aussi incité les entreprises qui peuvent le faire à aider une école à mieux s’équiper et à offrir aux jeunes un milieu de vie accueillant, formateur et agréable.

Le président de BMO Groupe financier, Québec, a cité le cas d’une école située dans un des quartiers les plus défavorisés de Montréal que son entreprise a aidés avec d’autres partenaires. « Un peu de bonne volonté, d’organisation et ainsi qu’une volonté commune de faire changer les choses et je suis certain que notre taux de décrochage va diminuer », a-t-il dit.

« Un grand nombre de projets sont en marche dans toutes les régions du Québec. Je crois que de plus en plus de personnes sont sensibilisées à l’importance de la persévérance scolaire. Les moyens d’action se multiplient. Les exemples de succès sont nombreux et inspirants. Sorel-Tracy fait partie de ce grand mouvement. Je suis persuadé que d’ici quelque temps, nous réussirons à mettre à profit notre principale richesse au Québec, c’est-à-dire l’immense potentiel de tous nos jeunes», a conclu L. Jacques Ménard.


Représentant la Chambre de commerce : Luc Chevrette, Jean-Pierre Letarte, Alain Pelletier, Marie-France Cara, Rachel Doyon, L. Jacques Ménard, Serge Bergeron, Christine Latour, Mario Blackburn et Éric Champagne.

Publicité

par Jean Doyon
Copyright © 2000-2009
 Tous droits réservés.