Alors que les deux candidats vedettes dans la course à la
chefferie de l'ADQ, Éric Caire et Gilles Taillon se tire
dessus à boulets rouges et qu'ils sont en train de
transformer cette campagne en vaudeville, l'autre candidat
Christian Lévesque continu sa tournée afin de mieux se faire
connaître et d'aller chercher des appuies un partout au
Québec.
Il était d'ailleurs de passage à Sorel-Tracy au cours de
la dernière semaine afin de présenter les grandes lignes de
son plan d'attaque.
----------------------------------------
Mot de Christian
Lévesque
Une course à la direction d'un parti politique est toujours
un moment intense. Il y a des débats, le choc des idées et
des rencontres avec les militants et les électeurs
éventuels. C'est exaltant. Mais une question revient sans
cesse, toujours la même
:
Pourquoi Christian Lévesque ?
Je me présente pour que les familles québécoises puissent
compter sur un allié indéfectible à l'Assemblée nationale et
au gouvernement. La famille québécoise trime dur tous les
jours pour arriver, comme on dit, à boucler le budget. Les
fins de mois, comme les débuts sont, parfois, assez
difficiles. Il suffit de parler aux gens, d'écouter nos amis
pour s'en persuader. Il faut payer le loyer ou l'hypothèque,
la voiture, la garderie, l'épicerie, l'essence et la carte
autobus-métro. Il y a la rentrée scolaire et les Fêtes... On
oublie trop souvent cela.
Et nos politiciens oublient que nous sommes, encore, les
contribuables les plus taxés et les plus endettés de toutes
les provinces et de tous les États d'Amérique du Nord. Ils
oublient que les Québécois doivent compter et ménager pour
arriver et que, surtout, ils n'en ont pas pour leur argent.
Lorsque vient le temps d'envoyer leurs enfants à la
garderie, c'est compliqué. Lorsqu'ils nécessitent un médecin
de famille ou doivent placer un aîné en centre de soins de
longue durée, c'est compliqué. Ils voient, également, que
nos infrastructures se détériorent et ne sont plus
sécuritaires. Vous le savez, les routes du Québec font dur.
Alors, ils sont les plus taxés et les plus endettés, mais
n'en ont pas pour leur argent. La qualité des services n'y
est pas. Et ce n'est pas la faute aux employés de l'État qui
se trouvent en première ligne : ils sont débordés. Et que
propose le gouvernement? Une manière détournée d'augmenter
les tarifs, les taxes et les impôts. Non, ça ne va pas du
tout.
Il y a moyen d'augmenter la productivité de l'État, de faire
plus avec ce que nous percevons en taxes et en impôts, et de
redonner aux citoyens un gouvernement efficace au service
des contribuables. Je veux que le gouvernement soit aussi
économe et efficace que les familles québécoises doivent
l'être chaque jour. Je vais me battre pour cela, croyez-moi.
Dans cette perspective, je tiens à dire aux adéquistes, et
aux électeurs, que je souscris au programme de l'Action
démocratique du Québec, car c'est, tout simplement, le
meilleur. C'est celui qui répond le mieux aux besoins des
familles québécoises et aux aspirations de la classe
moyenne. Il exprime très bien nos valeurs adéquistes de
liberté et de responsabilité dans une société diversifiée,
prospère et solidaire. Une solidarité, cependant, qui passe
par la responsabilité individuelle.
Chez nous, à l'Action démocratique du Québec, nous misons
sur la création de richesse par la performance des individus
autant sur le marché que dans la société. Pour ce faire,
nous devons être inclusifs et permettre aux gens de réaliser
leur plein potentiel. La dignité et l'autonomie passent par
la participation active à la société. Chacun doit pouvoir
vivre fièrement des fruits de son travail et de sa
contribution à la société québécoise.
La diversité, pour nous, c'est le respect des personnalités
et des choix de vie des familles. C'est aussi le respect des
différences qui permet l'enrichissement d'une société par
l'apport des idées, des cultures et des valeurs de tous et
chacun.
Une société pluraliste, certes, mais qui se
construit autour de son centre de gravité qu'est l'identité
québécoise : celle d'être une société francophone en
Amérique du Nord et dans le monde. Une société francophone,
tolérante, qui respecte la diversité linguistique et
culturelle.
Mais une société qui respecte les autres peut exiger que les
autres la respectent, également. C'est ce que nous voulons à
l'Action démocratique du Québec.
Je vous propose de sortir du carcan constitutionnel. Je suis
autonomiste, comme les Québécois, et j'en suis fier. Et
qu'est-ce qu'un autonomiste? C'est quelqu'un qui va toujours
maintenir les intérêts du Québec dans un rapport de force
qui lui est favorable. Pour le moment, le cadre fédéral nous
convient bien, si je peux :
1, atteindre l'objectif de limiter le pouvoir fédéral de
dépenser dans les secteurs stratégiques que sont la santé,
l'éducation et les infrastructures;
2. accroître le rôle du Québec dans les institutions
internationales;
3, développer une meilleure concertation entre les provinces
et le fédéral.
Un fédéraliste est quelqu'un qui ne remettra jamais en
question le régime fédéral. Pas moi. Un souverainiste est
quelqu'un qui ne sera jamais satisfait du régime fédéral. Ce
ne sera pas mon cas non plus.
Voilà. Je suis fier de vous présenter mon programme
politique. Ce sont des idées que nous n'avons pas encore
discutées, que nous n'avons pas encore adoptées en congrès,
mais qui doivent nous permettre d'améliorer notre action
politique. Des idées qui démontrent notre capacité de
réfléchir à tout moment, pour mieux agir dans l'intérêt
supérieur des Québécois.
Des idées qui démontrent que nous aurons des solutions
simples, pratiques et opérationnelles à proposer aux
militants et aux électeurs, le moment venu.
J'ai des idées et des solutions pour le Québec et j'entends
continuer de rassembler l'équipe qu'il faut pour les
appliquer et nous remettre à bâtir le Québec.
----------------------
Le Pouvoir de faire en santé :
l'être humain avant la structure
Actuellement, le réseau public de la santé est confronté à
un problème d'accessibilité. C'est fondamental. Pour régler
le problème, nous devons, d'abord, le comprendre. Il faut
connaître le niveau de budget des dépenses requis pour
donner le service que nous avons promis à la population. Et
cela, dans des délais raisonnables et normés. Une fois cela
établi, nous saurons ce qu'il en coûte pour donner accès au
panier de services que le régime prétend vouloir donner aux
citoyens et nous pourrons prendre les dispositions pour
gérer le système.
En matière de santé, nous ne pouvons pas continuer de
sous-financer le réseau et de pelleter le manque de
ressources dans la cour du personnel, qui en a assez sur le
dos. Le réseau frôle actuellement l'effondrement, le point
d'épuisement de nos ressources humaines. En fait, on peut
dire que le réseau de la santé et des services sociaux n'est
pas géré. Et qui en fait les frais? C'est l'ensemble de la
population québécoise et l'ensemble des employés du réseau.
Instauration de la mixité de la pratique médicale : liberté
de choix, mais financement universel du système public par
les impôts
Un réseau de santé public fort, efficace et productif. Le
privé viendrait en complément, selon la décision des
individus et conformément à nos valeurs de liberté, et rend
possible l'augmentation du nombre d'heures de travail des
médecins. Cependant, tous les contribuables devront
participer, par leurs impôts, au régime public. Il n'y aura
pas de médecine à deux vitesses servant deux classes de
citoyens. L'objectif sera de donner le choix aux citoyens
pour que ceux-ci puissent, en complément, utiliser les
services de santé privés, en toute liberté.
Une assurance-santé privée déductible du revenu imposable
De la même façon qu'on permettrait la mixité de la pratique
pour les médecins, il sera loisible aux citoyens québécois
de contracter une assurance-santé privée qui les couvrira
pour des interventions médicales éventuellement faites dans
le privé. Ces soins seront assumés par des compagnies
d'assurance qui mutualiseront les coûts pour l'ensemble de
leurs assurés, comme cela se fait couramment en Europe et en
France notamment. Les coûts assumés par les assureurs seront
une économie pour le régime public et vont alléger les
pressions qui menacent son financement. Le coût pour les
contribuables désirant se prévaloir d'une assurance-santé
privée sera atténué par une déduction du revenu imposable.
Gestion et financement du réseau public
Le budget des hôpitaux est, encore, attribué selon des
données per capita de population. Les dirigeants ne
contrôlent ni les revenus, ni les dépenses. Ils vivent une
situation insoutenable à long terme et qui n'a pas de sens
en termes de gestion. Un gestionnaire doit avoir le contrôle
des revenus et des dépenses. C'est un principe fondamental.
Le premier élément de la solution est de redonner aux
dirigeants de nos établissements, les moyens d'agir. Et
ceux-ci reposent sur la capacité qu'ils auront de gérer leur
budget, leurs revenus et leurs dépenses. Nous devons mettre
un terme à la méthode dépassée, mais toujours utilisée, des
budgets fermés établis par un ratio de la population à
desservir.
Ce sont les établissements qui rémunéreront les médecins et
qui géreront les besoins et les affectations. Il y aura
obligation contractuelle pour les médecins de rendre un
minimum de services professionnels dans le réseau public. Ce
sont les citoyens qui décideront où iront les budgets
puisque la carte d'assurance-maladie de la Régie deviendra
une carte de paiement : les fonds suivront les soins reçus
par le patient.
-------------------
Ressources humaines
Nous réglerons le problème des pénuries de personnel par des
stratégies appropriées à chaque catégorie d'emploi, puisque
les problématiques sont différentes. Pour les infirmières,
cela passe par une revalorisation de leur statut, de leurs
conditions de travail et de l'organisation générale des
tâches. Pour les médecins et les spécialistes, nous lèverons
les quotas et les plafonds d'intervention des chirurgies qui
sont en fait des plafonds de rémunération. De plus, pour
assurer la rétention des médecins, une entente sera négociée
avec les autres provinces afin de fixer une rémunération
pancanadienne équitable pour les professionnels de la santé.
Le Pouvoir de faire en santé : l'être humain avant la
structure
En résumé, il est possible de reprendre le contrôle en
changeant nos façons de faire et en offrant plus de
souplesse. Nous devons réorganiser la gestion de nos réseaux
publics afin d'en augmenter l'efficacité et la productivité
au bénéfice des usagers, du personnel et des Québécois.
À l'hôpital ou à la clinique, le patient devra être
considéré comme un être humain, avec tout le respect qui lui
est dû. Dans un Québec où le choix existera, le système de
santé devra performer pour mériter notre confiance, donc
notre clientèle.
En santé, le droit de choisir c'est :
• Un système de santé mixte à visage humain, capable de
soigner les gens à temps
• Un système de santé public bien géré et financé qui se
concentre sur les soins
courants
• Un système de santé privé en complément du système public,
comme dans la majorité des pays occidentaux
• Permettre de déduire du revenu imposable les coûts d'une
assurance-santé privée
• La carte-soleil sera bien davantage qu'un simple moyen
d'accès : elle servira à
rémunérer les hôpitaux pour les services offerts. Les
gestionnaires auront le contrôle de leurs revenus et
dépenses. La carte-soleil deviendra un outil de gestion de
la santé.